On l’a suffisamment rappelé depuis plus d’un an mais Wojciech Szczęsny n’était pas destiné à porter les couleurs du FC Barcelone. Après sept saisons à la Juventus Turin, le gardien polonais avait décidé de ranger ses gants et de tourner le dos à sa carrière professionnelle, le sentiment du devoir accompli. "Ce n'est pas que j'avais perdu ma passion pour le football… Je n'étais tout simplement pas enthousiaste face aux offres. Des clubs du top 10 m'ont fait des propositions, mais il ne s'agissait pas d'augmenter mon salaire. Je ne voulais pas jouer uniquement pour l'argent", a-t-il indiqué dans une interview accordée au magazine GQ.

"J'ai joué ma première saison au FC Barcelone gratuitement"

Plus qu’un salaire élevé, Wojciech Szczęsny était à la recherche d’un nouveau projet sportif susceptible de le transcender. Or, l’intéressé avait une idée particulièrement précise de ce qu’il souhaitait. "Trois jours avant d'annoncer ma retraite, j'ai même dit à Lewy (Robert Lewandowski) que je ne voulais plus jouer pour aucun club... sauf pour Barcelone. Quand ils m'ont appelé, ils savaient sans doute qu'ils pourraient me convaincre", a révélé le Polonais de 35 ans. Depuis Marbella où il profitait de ses premiers jours de retraité des terrains avec sa famille, il a saisi l’occasion avec le consentement de sa femme.

Un choix qu’il n’a pas regretté. Appelé en renfort pour pallier la grave blessure au tendon rotulien de Marc-André ter Stegen, le Polonais a attendu janvier 2025 pour devenir définitivement le gardien titulaire du club blaugrana et a ensuite activement participé à la conquête du triplé en Espagne (Liga, Coupe du Roi et Supercoupe d’Espagne). S’il en a retiré une grande fierté, il a avoué n’avoir en revanche rien gagné d’un point de vue financier lors de sa première année catalane. "J'ai joué ma première saison au FC Barcelone gratuitement. Ce que j'ai reçu du Barça, c'est exactement ce que j'ai dû rembourser à la Juve pour avoir rompu mon contrat prématurément", a-t-il expliqué à GQ.

Des douleurs chroniques

Ravi par sa pige barcelonaise, Wojciech Szczęsny a sauté sur l’occasion quand la direction du FC Barcelone lui a proposé de prolonger pour deux saisons. Une récompense pour un joueur devenu un des « grands frères » du jeune effectif blaugrana et un modèle d’exigence au quotidien. Une éthique qu’il s’est imposée de longue date. "Un jour, Lewy (Robert Lewandowski), se moquant de moi dans le vestiaire de l'équipe nationale polonaise, a dit : “Comment Szczesny a-t-il pu avoir une telle carrière avec un physique pareil ?” Je n'ai jamais été un joueur qui s'entraînait plus dur que les autres, mais j'ai réussi à maintenir le même niveau élevé tout au long de mes 18 ans de carrière", a-t-il dévoilé, se targuant d’avoir battu des records à Barcelone en termes de masse grasse.

S’il semble heureux dans son nouveau club et a accepté son nouveau rôle de doublure de Joan Garcia, Wojciech Szczęsny n’a pas vocation à s’éterniser. "Il arrive un moment pendant l'entraînement où je perds complètement la sensation dans mes mains et je ne peux même plus tenir une bouteille d'eau à cause de la douleur. Alors, les entraîneurs et moi plaisantions en disant que l'entraînement était terminé parce que j'étais à nouveau paralysé, mais la réalité est que j'en ai assez de ces souffrances", s’est ouvert le Polonais qui traîne ses douleurs allant du coude au poignet depuis qu’il s’est fracturé les deux avant-bras en 2008 lors d’un entraînement avec Arsenal. Des douleurs plus supportables maintenant qu’il n’est plus contraint d’enchaîner tous les trois jours. Samedi, c’est depuis le banc qu’il assistera à la réception au Camp Nou du Deportivo Alavés (16h15 sur beIN SPORTS 2).