L’Allemagne a repris les commandes du groupe A et s’y accroche. Hier soir, au Clearer Twist National Stadium at Windsor Park de Belfast, elle a dû lutter pour venir à bout d’une vaillante équipe d’Irlande du Nord et a remercié l’efficacité de Nick Woltemade, auteur du seul but de la rencontre à la demi-heure de jeu sur l’une des deux seules frappes cadrées de la Mannschaft (1-0).

À défaut d’être impressionnante et de donner le sentiment de maîtriser son sujet, la formation dirigée par Julian Nagelsmann a assuré l’essentiel pour rester en tête de son groupe. Une position précaire qu’elle doit seulement à une meilleure différence de buts que la Slovaquie, surprise vendredi dernier par Conor Bradley et ses partenaires (0-2).

Un mois après le choc de la défaite inaugurale à Bratislava, l’Allemagne a donc à nouveau son destin entre ses mains et dans les pieds d’une équipe encore en quête d’identité. Auteur d’un joli but sur coup franc le mois dernier contre les mêmes Britanniques, Florian Wirtz s’est montré plus discret hier soir en Irlande du Nord. Un mal récurrent pour l’ancien prodige du Bayer Leverkusen. Transféré cet été à Liverpool contre un chèque de 117,6 millions d’euros (hors bonus), le meneur de jeu de 22 ans connaît un début de saison très en deçà des attentes. En dix matchs toutes compétitions confondues avec les Reds, il n’a été décisif qu’une fois, avec une passe décisive lors du Community Shield. Depuis, plus rien et le sentiment diffus qu’il n’a pas encore trouvé sa place dans le collectif d’un champion d’Angleterre, lui aussi hoquetant.

"Un talent comme on en voit une fois par siècle"

Si les critiques sont nombreuses et les questions sur son acclimatation légitimes, Jürgen Klopp a volé au secours du prodige de Pulheim. "Ses qualités sont tellement exceptionnelles que les discussions sont un peu exagérées. Liverpool vient de perdre trois matchs d'affilée, ce qui est inhabituel. Mais c'est aussi normal dans la vie et c'est pourquoi on en discute là-bas", a estimé sur n-tv le directeur du football mondial de Red Bull.

Très confiant, l’ancien manager de Liverpool sait le contexte entourant le club anglais et sait aussi que Florian Wirtz a l’envergure pour surmonter ses difficultés passagères. "Wirtz est un talent unique en son genre. Un talent comme on en voit une fois par siècle, et à un moment donné, il le montrera à nouveau à chaque match, comme il l'a fait à Leverkusen", a-t-il jugé.

Un avis partagé par Julian Nagelsmann. "Même s'il n'a pas marqué de buts, il reste le joueur qui crée le plus d'occasions en Premier League. Ce n'est pas sa faute si ses coéquipiers ne les convertissent pas, et les statistiques ne reflètent pas tout. Wirtz doit s'habituer à la ligue. Je l'ai vu jouer en toute liberté. Il sait de quoi il est capable et comment les choses fonctionnent. Il n'a pas toujours eu la vie facile, il va devoir travailler dur maintenant aussi", l’a défendu le sélectionneur allemand lors d’un récent entretien avec Sport-1. Même moins influent, Florian Wirtz conserve des soutiens forts et ne manquera pas de leur rendre cette confiance une fois qu’il aura digéré un été forcément éreintant sur le plan émotionnel.