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Qualifications Coupe du monde 2026 : Lionel Scaloni a failli quitter l’Argentine
Dans une interview accordée à la chaîne AFA Estudio, le sélectionneur de l’Albiceleste a reconnu avoir songé à arrêter son mandat après la victoire en finale de la Coupe du monde au Qatar.
À le voir diffuser tantôt sa sérénité, tantôt son énergie depuis le bord du terrain, on imagine mal que Lionel Scaloni ait songé à tout arrêter. Pourtant, il y a deux ans et demi, dans la nuit de Doha, la Coupe du monde dans les bras, il y a pensé très fort.
Ce soir du 18 décembre 2022, au bout d’une finale de légende contre la France (3-3, 4-2 t.a.b.) où il a connu toutes les émotions et certainement vu défiler sa vie plusieurs fois, le technicien, alors âgé de 44 ans, réalisait le rêve de tout acteur du football en remportant le plus prestigieux des titres. Une fierté inouïe pour le gamin de Pujato, en banlieue de Rosario, élevé au rang des plus grands sélectionneurs argentins pour avoir ramené l’Albiceleste sur le toit du monde 36 ans après la bande à Diego Maradona. "La meilleure chose qui me soit arrivée, c'est de gagner la Coupe du monde avec les enfants, mais rien de plus. C'est arrivé et ça restera comme ça. Je ne me sens en aucun cas plus qu'un entraîneur", s’est-il pourtant défendu, arguant avoir surtout eu de la chance. La chance de pouvoir diriger une génération comptant dans ses rangs des talents comme Lionel Messi ou Angel Di Maria.
"Après le Qatar, j'étais un peu saturé"
Pour autant, cette troisième étoile lui fit tourner la tête. "Après le Qatar, j'étais un peu saturé et j'avais besoin de déconnecter, même si je ne l'ai pas dit", a-t-il confié à la chaîne AFA Estudio, venue réaliser un reportage chez lui, dans la province de Santa Fe. Un trop-plein d’émotions et de football. Pour hisser la sélection argentine si haut, Lionel Scaloni s’était astreint à un régime dément. "Je regarde moins de football ; je ne regarde pas Matienzo contre l'Atlético de Pujato. Je le faisais avant, même avec le staff technique qui s'occupait de tout. Je savais que c'était là, mais j'avais aussi besoin de regarder (…) Avant, je regardais tout et n'importe quand", a confessé l’intéressé, conscient d’avoir poussé le curseur trop loin.
Pour éviter la saturation et l’implosion, Lionel Scaloni a accepté de prendre du recul. "Maintenant, j'ai appris à déconnecter (…) Je n'ai vu que quelques matchs de la Coupe du monde des clubs", a-t-il illustré avec une certaine fierté. S’il l’a fait pour sa santé mentale, il l’a aussi consenti pour sauver son mariage. "Il faut se déconnecter, avoir une vie, parce qu'on ne peut pas regarder un match et être en famille en même temps. Je me suis disputé avec ma femme et je lui ai dit que je pouvais : c'est un mensonge. Ils pourraient te parler, et tu répondrais n'importe quoi. C'est là que j'ai compris qu'on ne pouvait pas faire les deux. C'était obligatoire après le Qatar, sinon ce serait fou", a révélé le technicien argentin.
Un doublé rarissime en tête
Une prise de distance qui ne l’a pas empêché de continuer à connaître le succès. Au contraire, l’été dernier, un an et demi après le rêve qatari, il a une fois de plus conduit l’Argentine au titre en Copa América, permettant ainsi à son pays de conserver son titre pour la première fois depuis l’enchaînement réussi en 1991 et 1993. Une victoire prolongeant le formidable cycle vertueux et glorieux de l’Albiceleste, victorieuse de toutes les compétitions auxquelles elle a participé depuis 2021.
Plus serein, moins obsessionnel mais toujours aussi impliqué et dévoué, Lionel Scaloni semble avoir trouvé l’équilibre pour remplir au mieux ses fonctions et vivre sa vie. Une formule gagnante puisque "son" Argentine a survolé les qualifications de la zone Amérique du Sud pour la Coupe du monde 2026. Une campagne qu’il voudra boucler proprement début septembre à l’occasion des deux derniers matchs au programme face au Venezuela et en Équateur. Il sera ensuite temps de penser aux possibles rencontres amicales de la fin 2025 avant de rassembler ses énergies en vue de 2026, où lui et ses hommes viseront d’abord la Finalissima contre l'Espagne, puis une deuxième couronne mondiale de rang, chose inédite depuis le Brésil en 1958 et 1962.