Coupe du monde : La FIFA recadre sèchement Donald Trump
Alors que le président des États-Unis a laissé entendre qu’il s’autoriserait à délocaliser des matchs de la prochaine Coupe du monde pour des raisons de sécurité, l’instance mondiale lui a rappelé que cette responsabilité incombait à la seule FIFA.
Alors qu’elle multiplie les évènements, le dernier organisé la nuit dernière à New York ayant permis de dévoiler le nouveau ballon qui sera utilisé l’été prochain, et fait doucement mais sûrement monter la sauce à quelques mois du coup d’envoi de la Coupe du monde 2026, la FIFA s’est permise également de remettre les points sur les "i" et de rappeler qui était en charge de la plus grande compétition du monde après les Jeux olympiques.
Présent à Londres, où il participait à un sommet de dirigeants mondiaux, Victor Montagliani s’est montré ferme. "C'est le tournoi de la FIFA, c'est sa juridiction, c'est elle qui prend ces décisions. Avec tout le respect que je dois aux dirigeants mondiaux actuels, le football est plus grand qu'eux et il survivra à leur régime, à leur gouvernement et à leurs slogans", a expliqué le Canadien, vice-président de la FIFA et président de la Concacaf (la confédération nord-américaine, ndlr).
La charge politique de Trump
Cette sortie sèche et autoritaire intervient en réaction à une déclaration lunaire de Donald Trump. La semaine dernière, le président des États-Unis avait indiqué se réserver le droit de délocaliser certains matchs de la Coupe du monde 2026 prévus notamment à Seattle et San Francisco, avançant un argument sécuritaire. "Ces villes sont dirigées par des extrémistes de gauche qui ne savent pas ce qu'ils font. Nous allons nous assurer que ces matches puissent se dérouler dans des conditions sûres. Si nous pensons qu'une ville pourrait être un tant soit peu dangereuse pour le déroulement de la Coupe du monde, nous déplacerons (le match) dans une autre ville", avait déclaré le dirigeant états-unien dans une charge politique éhontée contre des villes situées dans des États démocrates, ouvertement opposés à son exercice du pouvoir.
Loin de s’arrêter là, Donald Trump avait poursuivi en rappelant que le déploiement de l’armée était en cours. "Comme vous le savez probablement, après Washington, nous allons à Memphis et dans d'autres villes. Très bientôt, nous irons à Chicago. Ce sera sûr pour la Coupe du monde. Si je pense que ce n'est pas sûr, nous déménagerons dans une autre ville. Nous ne permettrons pas que les matches se déroulent dans une situation dangereuse. Nous allons légèrement modifier les dates. Mais j'espère que tout se passera bien et que nous n'aurons pas à déplacer des matches", avait-il dit.
Quoique proche du président Gianni Infantino, qui lui voue une profonde et sincère admiration, le président des États-Unis n’aura pas les coudées franches l’été prochain. Son pays n’est qu’un hôte et la FIFA veillera à bien lui rappeler que la Coupe du monde ne lui appartient pas et que c’est elle qui est aux commandes dans cette histoire. Pas sûr que cela plaise au fantasque et populiste dirigeant, mais ainsi l’impose la toute-puissante instance basée à Zurich.