Saudi Pro League : prêts pour la deuxième vague ?
Après le raz-de-marée de l'été 2023 qui a fait de la Saudi Pro League l'une des principales attractions du mercato, peut-on s'attendre à un nouvel exil de stars européennes à destination de la péninsule arabique ?
Nombreuses ont été les puissances étrangères issues des quatre coins du globe à tenter de ravir une part du juteux gâteau que représente le business du foot professionnel en Europe. Pendant longtemps, c'est la MLS (Major League Soccer) qui fit office de destination exotique pour des stars en fin de parcours.
Pelé, Franz Beckenbauer, George Best, Eusebio, ou encore Johan Cruyff ont ainsi fait office de pionniers en cédant aux sirènes du foot spectacle prôné par la ligue nord-américaine. Aujourd'hui encore, elle reste une destination attrayante, puisque de grands joueurs ont continué d'y jouer en fin de carrière, comme Zlatan Ibrahimovic, David Beckham, Thierry Henry, Lionel Messi ou plus récemment Olivier Giroud, qui vient de s'engager au Los Angeles FC.
La MLS est toutefois restée un championnat de seconde zone au niveau mondial, et n'a jamais réussi à concurrencer le football européen, comme on a pu le redouter à une certaine époque.
Pas encore au niveau d'un grand championnat d'Europe
D'autres destinations ont émergé depuis avec la volonté de dynamiter l'hégémonie du football sur le Vieux Continent. On peut citer la Russie, avec des clubs riches comme l'Anzhi Makhachkala ou la Chine qui a également tenté sa chance à grands coups de millions pour essayer d'attirer de grands noms dans leurs filets.
De toutes ces tentatives, aucune n'aura atteint le niveau du séisme provoqué par la Saudi Pro League lors du mercato 2023 avec 976 millions d'euros dépensés sur un mercato pour suivre l'arrivée de Cristiano Ronaldo, premier étage de la fusée guidée par le PIF, fonds monétaire saoudien.
La fuite en avant fut sans précédent, avec notamment l'arrivée de très grands joueurs comme Riyad Mahrez, Ngolo Kanté, Sadio Mané, Neymar, Kalidou Koulibaly ou encore Karim Benzema, auréolé de son Ballon d'Or.
Un an après le raz-de-marée saoudien, l'engouement autour de la SPL reste mesuré sur la planète football et n'est pas encore en mesure de rivaliser avec le niveau de jeu européen en terme d'intensité notamment et d'impact médiatique. Qu'en sera-t-il pour cet été ?
Al-Qadisiya pour animer le marché
Le mercato est pour l'instant bien plus calme que l'an dernier. Beaucoup de potentiels gros coups ont circulé, mais rien de bien concret à l'instant T. Allan Saint-Maximin a pour sa part fait le chemin inverse, en quittant Al-Ahli pour Fenerbahçe, qui a officialisé son arrivée mercredi. Le gardien international colombien de 35 ans David Ospina a quant à lui rejoint sa terre natale après deux ans passés à Al-Nassr.
Au rayon des arrivées, Pierre-Emerick Aubameyang fait office de tête de gondole en rejoignant l'Al-Qadisiya FC en provenance de l'OM pour 10 millions d'euros. Du haut de ses 35 ans, le meilleur buteur de l'histoire de l'Europa League s'offre là un dernier gros contrat de 20 millions d'euros sur deux ans. PEA n'en reste pas moins compétitif puisqu'il vient d'inscrire 30 buts en 51 matchs sous le maillot marseillais, faisant de lui l'un des cinq meilleurs buteurs européens sur la saison.
Le promu Al-Qadisiya est pour l'instant le club qui anime principalement le marché. Avec déjà onze arrivées enregistrées, le club basé à Khobar a également mis la main sur le défenseur du Real Madrid Nacho Fernandez, le gardien de but de Wolfsburg Koen Casteels, ou encore l'international mexicain Julián Quiñones, débauché pour un peu moins de 14 millions d'euros.
Le duo Diaby-Aouar, la belle pioche d'Al Ittihad
Parmi les autres nouvelles têtes d'affiche potentielles, on peut également mentionner l'arrivée d'Houssem Aouar qui passe de l'AS Roma à Al-Ittihad pour 12 millions d'euros. C'était peut-être le plus gros coup de l'été, alors que le milieu de terrain révélé à l'Olympique Lyonnais vient seulement de fêter ses 26 ans. Sauf que le club a frappé encore plus fort vendredi avec la venue de Moussa Diaby pour 55 millions d'euros. De quoi contenter Laurent Blanc, le nouveau coach.
Du même coup, le plus gros transfert estival ne revient plus à Al-Nassr qui s'est offert le gardien de l'Athletico Paranense. Son montant : 18 millions d'euros. On est encore très loin des 90 millions déboursés par Al-Hilal pour Neymar, devenu le plus gros transfert de l'histoire de la SPL, ou des 60 millions pour un autre brésilien, Malcom.
L'avenir nous dira si on se rapprochera à nouveau de telles sommes dans les semaines à venir avec de gros transferts qui mettront à nouveau la Saudi Pro League dans la lumière. Si l'objectif de concurrencer les grands championnats européens n'est pas encore rempli, le dispositif s'est assuré des bases solides pour continuer d'avancer dans la bonne direction, et se rapprocher de son but à l'avenir.