Coupe intercontinentale : Saúl Ñíguez veut marquer l'histoire avec Flamengo
Interrogé par AS, l’ancien joueur de l’Atlético de Madrid a fait un portrait élogieux du club carioca avec lequel il espère bien gagner la finale de la Coupe intercontinentale contre le Paris Saint-Germain, mercredi soir au Qatar.
Saúl Ñíguez a débarqué au bon endroit au bon moment. En fin de contrat avec le Séville FC le 30 juin dernier, l’ancien joueur de l’Atlético de Madrid a opéré un changement radical en quittant l’Espagne pour rejoindre le Brésil et Flamengo. Un club où il a tout de suite été accepté à sa grande surprise. "À Flamengo, j'ai ressenti une connexion très particulière. Je suis arrivé discrètement. Je suis arrivé à la mi-temps d'un match, avec Emerson Royal, et les supporters ont commencé à scander mon nom. Ça m'a vraiment marqué ; un footballeur comme moi qui n'avait pas très bien joué la saison précédente, avec des blessures, des suspensions, mille autres choses, et voir que les supporters étaient derrière moi… ça m'a profondément touché", a-t-il expliqué à AS.
Accueilli avec ferveur, l’Espagnol de 31 ans a rapidement découvert qu’il n’avait pas intégré une équipe comme les autres. En effet, la formation de Rio de Janeiro est une institution au pays du football roi et plus globalement en Amérique du Sud. "Dire que c'est un club géant est un euphémisme. Son organisation est phénoménale, notamment en termes d'infrastructures, mais le plus incroyable, ce sont ses supporters (…) C'est plus que le Real Madrid. Le Real Madrid n'a pas vraiment de supporters. Certes, le Real Madrid est célèbre pour ses titres et sa renommée mondiale, et c'est pourquoi il a des supporters. Mais quand on va au stade, on ne ressent rien. Par contre, on va au Maracanã, un stade mythique, et il est toujours plein à craquer. À l'extérieur, le stade est plein de supporters de Flamengo. Récemment, on a joué contre le Sport Recife et ils nous ont envoyés dans un autre stade parce que sinon nos supporters n'auraient pas pu entrer. Et on parle d'un vol de trois heures et demie ! On va à Lima et nos supporters remplissent le stade à 100 %. Et puis on voit que les supporters de Palmeiras ne le remplissent pas… On se dit : 'Voilà un vrai public !'", a décrit le milieu de terrain, époustouflé par l’engouement suscité par sa nouvelle équipe.
"Nous sommes une équipe prête à marquer l'histoire"
Un engouement renforcé par ses performances sportives. S’il gagne souvent la bataille des tribunes, le Mengão s’impose encore plus souvent sur le terrain. Devenu un élément essentiel du collectif carioca dirigé par son ancien coéquipier Filipe Luis, Saúl Ñíguez a activement participé aux campagnes victorieuses en Copa Libertadores et au Brasileirão. Deux titres qui ont renforcé la domination des Rouge et Noir et aiguisé leur appétit. Champions d’Amérique du Sud pour la troisième fois lors des sept dernières saisons, ils visent à présent la Coupe intercontinentale.
Un trophée qu’il sera compliqué d’aller chercher face au Paris Saint-Germain, champion d’Europe et au regard de la fatigue accumulée au bout d’une folle année 2025 où les Brésiliens auront disputé un total de 75 matchs. "Le chemin a été long pour arriver jusqu'ici. D'abord, remporter la Copa Libertadores, un exploit très difficile, puis les deux matchs précédents cette finale. On ne se rend pas compte de leur difficulté. Contre Cruz Azul et Pyramids, on a beaucoup couru. La fin de saison nous a mis à rude épreuve physiquement. Certains d'entre nous sont arrivés épuisés après le stress du Brasileirão et de la Copa Libertadores", a exposé l’Espagnol qui a révélé à AS souffrir de calcification à un tendon nécessitant prochainement une opération.
Si la fatigue est réelle, personne ne s’en servira comme d’une excuse. Au contraire, Flamengo puisera sa force dans son désir de marquer l’histoire avec un inédit triplé. "Filipe (Luis) nous dit toujours que nous sommes une équipe prête à marquer l'histoire ; c'est sa phrase fétiche. Nous, les joueurs, devons y croire davantage. Au début, cela paraît encore loin. La finale contre le PSG est très difficile, mais nous sommes impatients et motivés. Nous jouons pour les 42 millions de supporters de Flamengo, voire plus", a promis Saúl Ñíguez, soucieux d’offrir à son nouveau club un titre qu’il n’a remporté qu’une fois en 1981 (3-0 contre Liverpool) quand il comptait encore la légende brésilienne Zico dans ses rangs et aux supporters une nouvelle raison de faire la fête. "La fête après le titre (en Copa Libertadores), il y avait plus de 500 000 personnes. J'ai gagné des titres avec l'Atlético et je me souviens de tellement de monde… mais là, il y en avait cinq fois plus. C'était tout simplement fou. On ne pouvait pas faire plus de trois kilomètres en bus", a-t-il témoigné. Une folie qu’il aimerait assurément revivre pour boucler en beauté cette année. Le PSG est prévenu, Flamengo ne se présentera pas qu’avec onze joueurs sur la pelouse mais bien tout un peuple bien déterminé à montrer que le football n’appartient pas qu’aux Européens.









