Coupe intercontinentale : Alain Roche impressionné par la froideur du PSG
S’il n’a pas retrouvé le jeu emballant du printemps, l’ancien joueur parisien n’a pas caché son admiration pour la mentalité de Luis Enrique aussi capable de s’imposer sans briller.
Il fallait lire la joie qui illuminait les visages parisiens au moment de se rassembler sur la petite estrade et de soulever ce nouveau trophée, le sixième d’une année 2025 hors du commun. Il traduisait la volonté d’une équipe mais masquait aussi une lassitude. "J’ai vu Joao Neves mettre les mains sur les genoux en fin de match, une équipe moins compacte aussi. Ils n’ont pas retrouvé le jeu collectif de l’année dernière. Je ne sais pas si on peut gagner toutes les saisons comme ça. Luis Enrique a changé les trois attaquants aussi, ça veut dire quelque chose. On n’a pas encore vu le bon Ousmane Dembélé, mais celui qui revient à la compétition. Il n’a pas cadré ses frappes, dont le penalty. Il n’a fait que 12 matchs cette saison (13 en réalité, ndlr), il a besoin d’enchaîner, de retrouver des sensations", a souligné Alain Roche dans un entretien accordé à L’Équipe.
En effet, les troupes parisiennes donnent le sentiment de tirer sur la corde et d’arriver aux fêtes de fin d’année, non pas à bout de souffle mais sacrément éreintées. Une condition physique moins optimale qu’au printemps les a empêchées de développer leur style habituel et d’imposer leur intensité. Pour autant, le PSG a montré d’autres qualités qui en disent long sur sa maturité sportive et son caractère. "C’était par moments ennuyeux, le PSG nous avait habitués à autre chose mais ils ont été extrêmement froids émotionnellement. Je pense qu’ils ont pris de l’expérience de leurs tirs aux buts à Liverpool (huitième de finale retour de la Ligue des champions), lors de la Supercoupe d’Europe (2-2, 4-3 t.a.b. contre Tottenham). Il faut savoir gagner sans être parfait et ils l’ont fait. Le Real Madrid l’a souvent fait aussi", a relevé l’ancien milieu parisien, impressionné par l’évolution de l’équipe.
"Le PSG rentre dans l’histoire"
Le froid réalisme des grandes équipes capables de marquer l’histoire de leur empreinte. Flamboyant au printemps, le PSG a prouvé qu’il était une équipe métamorphe. "En première période, j’ai retrouvé ce pressing et contre-pressing qui faisaient leur force la saison dernière, donc c’est un point positif. Après, on s’attendait à davantage d’occasions. Il y a eu des imprécisions techniques, peu de danger devant le but adverse, mais je retiens le résultat. On ne retiendra que ça dans quelques années de toute façon", a-t-il poursuivi avant de conclure en partageant sa fierté. "Je suis ravi et fier de cette équipe. J’étais comme un fou pendant le match. L’entraîneur fait de vrais choix, il fédère les joueurs. Le PSG rentre dans l’histoire, c’est ce que je vais retenir. C’est exceptionnel."
Enchanté par le spectacle offert par son ancien club (1992-1998), Alain Roche n’éprouvait qu’un regret au regard du parcours parisien : qu’il n’ait pas tout gagné cette année. "Ils doivent avoir des regrets de cette finale de Coupe du monde des clubs face à Chelsea (0-3) où ils sont passés au travers, parce que sinon la saison serait vraiment inédite à l’échelle mondiale", pense le Briviste de 58 ans. En effet, un septuplé aurait été une performance inédite, mais ce PSG saura se contenter d’un sextuplé qui le hisse à la hauteur du FC Barcelone et du Bayern Munich, seuls clubs à avoir réussi une telle razzia respectivement en 2009 et 2020.
Les valises alourdies par un nouveau trophée et quelques médailles, le PSG ne pourra pas pour autant se reposer et se projeter tranquillement vers les fêtes de fin d’année. Dans ce marathon 2025, il lui reste une dernière étape samedi (21h sur beIN SPORTS 1) du côté de Fontenay-le-Comte, en Vendée, pour y disputer un 32e de finale de Coupe de France face au club local, Vendée Fontenay Foot, pensionnaire de Nationale 3.









