Un an après les frissons olympiques, l'équipe de France féminine est de retour en grande compétition. Les Bleues ouvrent le bal dans cet Eurobasket 2025 avec le premier match du tournoi, contre la Turquie mercredi à 16h30 au Pirée. Les joueuses de Jean-Aimé Toupane auront à coeur de confirmer leur prestation à Paris, qui les avaient vues buter sur la médaille d'or pour un tout petit point contre Team USA. Les Tricolores partent-elles avec ce statut de meilleure nation européenne sur la ligne de départ ? Quelles nations visent le titre ? Quelles joueuses sont attendues au tournant ? La présentation complète.

Des absentes en pagaille mais toujours de l'ambition pour la France

Les Bleues visent la passe de neuf, et même un peu plus. La France est montée sur le podium des huit derniers Eurobasket. Mais dans cette régularité parmi le gratin, elle n'a plus été au sommet du basket européen depuis l'édition 2009 qui avait lancé cette folle série. Le bronze glané en 2023 était teinté d'une réelle amertume, celle d'une défaite en demi-finale contre les futures vainqueurs belges (67-63). Le magnifique parcours à Paris l'été dernier a redonné baume au coeur et conviction que cette génération a de l'or entre les mains, et qu'il ne lui reste plus qu'à le saisir.

Mais seule la moitié de l'effectif des JO est de la partie. Marine Johannès est restée aux Etats-Unis, deux ans après avoir déjà manqué l'Euro pour signer son contrat avec le New York Liberty. Son absence avait viré au psychodrame et avait perturbé l'été de la sélection. Et cette fois, Johannès n'est plus un cas à part. La leader Gabby Williams et Dominique Malonga, deuxième de la dernière Draft WNBA, ont été retenues par le Seattle Storm. Outre ces trois absentes - Carla Leite a elle aussi privilégié sa première saison avec les Golden State Valkyries - s'ajoutent la retraite de la capitaine Sarah Michel Boury, la pause grossesse d'Alexia Chery, et la grosse blessure au genou de Marine Fauthoux juste avant l'Euro.

C'est donc avec un groupe renouvelé et rajeuni que les Françaises espèrent mettre fin à leur disette. "J'ai dit aux filles qu'il fallait faire table rase du passé, prendre une feuille blanche, et qu'il faudra écrire notre propre histoire" a expliqué Jean-Aimé Toupane lundi. "Il nous faut être guidés par une seule chose : la faim. Si nous n'avons pas faim, à quoi bon venir ici ?" Les cadres comme Valériane Ayayi, Marième Badiane ou Romane Berniès ont suffisamment été sevrées de titre pour donner le ton. Et la réserve de talent n'est pas tarie, avec Janelle Salaün qui a pris une nouvelle dimension ces derniers mois à Schio comme en WNBA, Iliana Rupert ou encore le duo des meneuses d'avenir Leïla Lacan (21 ans) et Pauline Astier (23 ans). Avec Astier, elles sont trois autres joueuses à disputer leur première grande compétition : Noémie Brochant, Tima Pouye, et Maëva Djaldi-Tabdi.

L'effectif de l'équipe de France

Meneuses : Pauline Astier (USK Prague), Romane Berniès (Lattes-Montpellier), Leïla Lacan (Basket Landes).

Arrières et ailières : Valériane Ayayi (capitaine, USK Prague), Noémie Brochant (Flammes Carolo), Marie-Paule Foppossi (Bourges), Tima Pouye (Bourges), Janelle Salaün (USK Prague), Migna Touré (Gérone).

Intérieures : Marième Badiane (ex-Fenerbahçe et Minnesota Lynx), Maëva Djaldi-Tabdi (Bourges) ; Iliana Rupert (Mersin).

Les favorites : la Belgique pour le doublé, l'Espagne principal outsider ?

Comme en 2023, Françaises et Belges débutent l'Euro dans le costume de favorites. Et les Belgian Cats ont encore pris un peu de carrure. Les tentantes du titre veulent rééditer leur exploit, le premier sacre européen de leur histoire, et être la deuxième nation européenne à signer le doublé depuis la chute de l'URSS (Espagne 2017 et 2019). L'armada d'outre-Quiévrain est réunie au complet avec la star Emma Meesseman, la base arrière Julie Allemand - Julie Vanloo ou encore la pivot Kyara Linskens, qui a choisi au dernier moment de quitter la WNBA pour retrouver sa sélection. A la clé, un possible troisième acte avec les Bleues après la demi-finale de 2023 et celle olympique de 2024, qui avait cette fois tourné en faveur des Tricolores. Et cette fois, cela ne sera pas avant la finale si les deux rivaux terminent en tête de leur groupe.

Le reste du plateau semble plus ouvert. Finaliste en 2023, l'Espagne reste un solide candidat au podium avec comme leaders la pivot Raquel Carrera, révélation de la dernière édition et la jeune meneuse Iyana Martin, 19 ans seulement et MVP la Coupe du monde U19 en 2023.

La Slovénie de Teja Oblak ou l'Allemagne de Leonie Fiebich, qui évoluera en partie à domicile puisque l'Euro se dispute sur quatre sites (Le Pirée en Grèce, Hambourg en Allemagne, Bologne en Italie, Brno en République tchèque) seront à surveiller parmi les grosses cotes. Auxquels ne figurent pas la Serbie, en net recul depuis deux ans.

Le calendrier

18 juin (16h30) : Turquie - France

19 juin (19h30) : France - Grèce

21 juin (16h30) : France - Suisse

24 et 25 juin : quarts de finale. Si elle se qualifie, la France croisera une équipe du groupe B constitué de la Serbie, l'Italie, la Slovénie et la Lituanie. Le 1er du groupe A affrontera le deuxième du groupe B, et vice versa.

27 juin : demi-finales

29 juin : finale, et match pour la troisième place