Reims, 57 ans après
En déplacement à Genève pour y affronter le Servette jeudi soir au deuxième tour préliminaire de la Ligue Europa, le Stade de Reims va disputer son premier match européen depuis 1963.
Un suspense insoutenable. Le 31 juillet dernier, les Rémois étaient des spectateurs extrêmement attentifs de la finale de la Coupe de la Ligue entre le PSG et l’OL. Car leur avenir européen dépendait de l’issue de cette finale. Et c’est la victoire parisienne, à l’issue de la séance de tirs au but (0-0, 6. t.a.b. à 5), qui leur a offert un billet pour le deuxième tour préliminaire de la Ligue Europa, où les hommes de David Guion défient, sur un match unique, le Servette jeudi soir à Genève. Une qualification fêtée dans le centre-ville avec des feux d’artifice et des fumigènes par les supporters de ce club qui retrouve l’Europe 57 ans après.
Une première finale spectaculaire
Sixième d’une saison 2019-2020 interrompue en raison de la pandémie de coronavirus, le Stade de Reims n’avait plus pris part à une compétition européenne depuis son élimination face à Feyenoord en quarts de finale de la coupe des clubs champions 1962-1963. Battus 1-0 à l’aller, le revenant Raymond Kopa et ses partenaires n’avaient pu faire mieux que match nul au retour (1-1), quittant la scène continentale aux portes du dernier carré. Sept ans auparavant, le club aux six titres de champion de France avait disputé la finale de la toute première édition de la compétition, s’inclinant au Parc des Princes contre le Real Madrid à l’issue d’un match spectaculaire (4-3), alors qu’il menait 2-0 après dix minutes, puis 3-2 à l’heure de jeu. Quelques semaines plus tard, Kopa passait dans le camp merengue, et il défendait les couleurs du club de la capitale espagnole quand celui-ci a de nouveau battu Reims en finale, en juin 1959 (2-0).
"Les grands clubs ne meurent jamais"
Des épopées inoubliables, malgré ces deux défaites en finale, pour le club champenois, qui retrouve l’Europe avec un plaisir non dissimulé. David Guion a notamment évoqué sa "fierté de remettre le Stade de Reims sur la scène européenne après tant d'années, qui plus est l'année des 90 ans du club. Comme quoi, les grands clubs ne meurent jamais, savoure-t-il dans un entretien à L’Equipe. J'ai envie de remercier les joueurs, le staff, pour notre saison. Comme je l'avais dit quand j'ai repris l'équipe, l'Europe fait partie de l'ADN du Stade de Reims. Je suis aussi content pour mes dirigeants. Ça fait vingt ans qu'ils travaillent et qu'ils s'engagent énormément dans ce club. Cette qualification vient récompenser leur investissement." Une qualification à laquelle il s’agit désormais de faire honneur, même si avec un groupe "très, très jeune", le technicien rémois sait que ce ne sera pas une partie de plaisir dans l’antre du Servette "une équipe forte et avec beaucoup de fraîcheur".