Ligue Europa : Monaco, sans défense au-delà de ses frontières

Panoramic

Le postulat est simple : une défaite à Budapest (1er, 9 points) conjuguée à une victoire de Trabzonspor (2e, 6 points) à Belgrade évincerait automatiquement les joueurs de Philippe Clement (3e, 6 points) des deux premières places du groupe. Pour une équipe qui visait une qualification en Ligue des champions en début de saison, le camouflet serait cinglant. Et les secousses en interne ne manqueraient pas de toucher la direction sportive comme l'entraîneur. Or, si cette hypothèse s'envisage, c'est que l'équipe de la Principauté vient de subir deux revers consécutifs en déplacement. Ils soulignent la fragilité défensive d'une formation qui a déjà encaissé quatre fois quatre buts cette saison (Lens 1-4, Troyes 2-4, Trabzon 0-4, puis Lille 3-4).

De plus, l'adversaire, champion de Hongrie et vainqueur de sa coupe nationale en titres, s'est imposé à l'aller au Stade Louis-II (0-1). Pour le club monégasque, les voyants sont au rouge au moment de jouer sa survie européenne sur les bords du Danube. "On sait que ce match est très important", glissait dès à la fin de la rencontre à Lille dimanche l'attaquant Breel Embolo. "On a deux bonnes occasions pour tuer le match, ce qu'on ne fait pas, et après on prend deux buts qui nous brisent un peu le moral, soufflait-il, très irrité. Quand on marque trois buts à l'extérieur, on n'est pas content de rentrer avec zéro point à la maison."

 

Nübel de nouveau fébrile

 

Sans Mohamed Camara, suspendu dans le Nord, mais de retour jeudi, l'équilibre a été perturbé. Pourtant, Eliot Matazo, titulaire aux côtés de Youssouf Fofana face aux Dogues, mais dont le niveau a été trop faible, avait une nouvelle opportunité de se montrer. Lui comme Jean Lucas, au profil plus relayeur, ne parviennent à concurrencer le Malien, devenu essentiel au milieu. Après sa blessure musculaire, le défenseur central international Benoît Badiashile a, pour sa part, vécu un retour compliqué sur les terrains. Pourtant, c'est bien son forfait de dernière minute à l'échauffement à Trabzon (0-4), le 13 octobre, qui a déstabilisé Monaco. Sans démériter, son remplaçant Malang Sarr n'a pas apporté assez de maîtrise défensive dans un contexte bouillant. Et son but contre son camp, uniquement imputable à l'erreur technique de dégagement du gardien Alexander Nübel, n'a pas aidé à la sérénité collective.

Depuis, Nübel est d'ailleurs redevenu le gardien fébrile du début de saison dernière. Comme si le temps de jeu accumulé et les certitudes acquises depuis s'étaient totalement évaporés. Mais Clement n'est pas homme à lâcher ses joueurs. "La défaite est collective, ce n'est pas la faute d'un, deux ou trois", clamait-il à Lille. Il est toutefois conscient que son équipe doit redevenir hermétique. Avant Lille déjà, il réclamait un match sans encaisser de but. Le Belge entend donc retrouver une formation dominante "dans les un-contre-un en défense et au milieu". Elle doit aussi être plus performante "dans les deux surfaces". Après les récentes désillusions, Clement espère ainsi que les leçons ont été retenues. "Je n'aime pas développer un jeu spectaculaire et perdre, assène-t-il. Il faut réagir contre Ferencvaros." Sous peine de lendemains compliqués.


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