Montpellier : Moins d'argent injecté dans le club par Mohed Altrad ?
Alors que la crise sanitaire est également une crise économique pour ses entreprises, dont le Montpellier Hérault Rugby, Mohed Altrad assure songer à réduire son investissement dans le club héra
Mohed Altrad pourrait-il aller plus loin que des baisses de salaires ? Président et principal financier du Montpellier Hérault Rugby, l’homme d’affaires et candidat malheureux à la mairie de la préfecture de l’Hérault a déjà décidé de réduire de 10% la rémunération de ses joueurs pendant la période de suspension du Top 14, qui a débuté le 13 mars dernier et pourrait se conclure avec une fin de saison prématurée. La crise sanitaire que traverse le monde est également une crise économique pour le rugby français, malgré le volontarisme de la Fédération Française. « Nous, comme tous les clubs, allons perdre beaucoup plus, assure Mohed Altrad dans un entretien accordé au quotidien local Midi Libre où il assure sur son club a une perte cumulée à hauteur de 100 millions d’euros depuis son arrivée en 2011. Depuis le 17 mars, il n’y a plus de recettes, plus de chiffre d’affaires, plus de boutique, plus de billetterie… Le trou sera très important pour tous. »
Altrad pose la question de son investissement
Au-delà du rugby, le groupe spécialisé dans les échafaudages que Mohed Altrad dirige est également dans une situation économique délicate. Face à cela, le dirigeant héraultais n’hésite pas à remettre en cause le modèle économique du rugby français et les dérives auxquelles son investissement a contribué. « Pratiquement tous les clubs perdent de l’argent. Ceux qui en gagnent, c’est marginal et ponctuel, résume l’homme d’affaires. Aucune économie au monde ne peut accepter de perdre ainsi de l’argent de façon durable, surtout quand il n’y a aucun espoir que ça s’arrange et c’est le cas du rugby. » Une situation exceptionnelle qui met sur la table la question de la pérennité de l’engagement financier de Mohed Altrad à Montpellier. « C’est une question qui trotte dans ma tête, assure ce dernier. Toutes nos entreprises sont touchées dans le monde. Les chantiers ne peuvent pas avancer. La réponse à cette question n’est donc pas évidente. Elle ne va pas de soi. Le club est une entreprise parmi les deux cents chez Altrad. »
Altrad : « On devrait dépasser les trois millions d’euros de pertes »
Gérer de front la crise économique dans son groupe mais également au sein du Montpellier Hérault Rugby, où les joueurs font preuve de résistance face à la baisse de salaires de 10% décidée de manière unilatérale, Mohed Altrad doute de pouvoir faire face. « Est-ce que je suis capable de traiter tout ça en même temps ? Là, on empiète sur nos économies, sur ce qu’on avait prévu de mettre de côté lors des jours noirs, assure l’ancien candidat à la mairie de Montpellier. Si le confinement dure… » Une prolongation que le Président de la République devrait entériner ce lundi qui pourrait contraindre l’homme d’affaires à réduire la voilure côté rugby. « À ce rythme, on devrait dépasser les trois millions d’euros de pertes sur la fenêtre allant du 7 mars au 30 juin, résume Mohed Altrad. Je pose une question : l’actionnaire principal est-il prêt à “casquer” le double de ce qu’il a l’habitude de “casquer” ? » Une question dont la réponse pourrait décider de l’avenir du MHR pour les années à venir.