JO 2020 : De nouveaux éléments à charge pour l'attribution des Jeux à Tokyo
Un ancien cadre de l'agence de publicité Dentsu assure avoir effectué du lobbying proche de la corruption en faveur de la candidature Tokyo pour les JO 2020.
Alors que les JO 2020, initialement prévus à Tokyo cet été, ont été reportés à 2021, la capitale japonaise tremble. En effet, selon l’agence de presse Reuters, l’attribution de ces Jeux Olympiques pourrait être entachée d’une affaire de corruption dont Haruyuki Takahashi, ancien cadre de l’agence de publicité Dentsu serait au cœur. Ce dernier a, en effet, affirmé avoir été payé pour assurer un lobbying très agressif afin de convaincre les membres du Comité International Olympique de voter en faveur de la capitale de « l’Empire du Soleil Levant » lors de la désignation de la ville-hôte en 2013.
Lamine Diack mêlé à cette affaire
Haruyuki Takahashi assure avoir reçu un peu moins de 7,5 millions d’euros de la part du comité de candidature de Tokyo afin de mener à bien sa mission. Un des membres du CIO concernés par ce lobbying est un nom qui est déjà revenu dans des affaires de corruption, celui de Lamine Diack. En effet, celui qui a ensuite été nommé au Conseil d’Administration du Comité d’Organisation de Tokyo 2020 assure avoir offert de somptueux cadeaux, appareils photo et montres d’une marque japonaise, à l’ancien président de l’IAAF (aujourd’hui World Athletics) mais également membre du CIO, lui demandant instamment de soutenir la candidature de Tokyo. « Vous ne repartez jamais les mains vides. C'est du bon sens », a déclaré Haruyuki Takahashi à l’agence Reuters à ce sujet.
Un ancien Premier Ministre japonais également concerné
Ces cadeaux, qui peuvent être perçus comme une forme de corruption, étaient à l’époque autorisés par le Comité International Olympique. Un dirigeant du comité de candidature a même confirmé que, à la suite de la découverte de relevés bancaires de ce dernier révélant un paiement de 46 500 dollars à la marque japonaise Seiko, des montres avaient été distribuées à l’occasion de réceptions. Des attentions qui ont porté leurs fruits, Lamine Diack ayant confirmé la veille du vote son intention de voter pour Tokyo. Mais les agissements d’Haruyuki Takahashi ne sont pas les seuls versements suspects effectués par le comité de candidature japonais. En effet, l’agence Reuters assure qu’un versement à hauteur d’1,3 million de dollars a été effectué à une institution dirigée par l’ancien Premier Ministre japonais Yoshiro Mori... devenu ensuite le chef du Comité d’Organisation des JO 2020. Des révélations qui devraient intéresser la justice française, qui enquête sur de possibles malversations dans l’attribution des JO à Tokyo.
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