Le Brésil est-il toujours Neymar-dépendant ?
Sans Neymar blessé et laissé à la disposition du PSG, le Brésil s’est incliné face à l’Argentine (1-0). De quoi relancer le débat sur l’importance du meneur dans le système de Tite ?
On dit souvent qu’on juge l’importance d’un joueur quand il est absent. Neymar est de cette race-là même s’il n’y a pas besoin de son absence pour comprendre le poids qu’il peut avoir que ce soit au PSG ou avec le Brésil. Que ce soit dans le club parisien ou en sélection, les solutions de remplaçants sont nombreuses et d’une qualité certaine. Mais peut-on vraiment remplacer l’un des meilleurs joueurs quand ce dernier est en pleine forme ? Difficile de répondre à la positive mais face aux blessures répétées, il a bien fallu faire avec.
0 victoire en 4 matchs pour Neymar
Figure centrale du projet de Tite depuis son arrivée à la tête de la Seleçao, Neymar s’est vu destitué de son brassard de capitaine depuis un an. Une décision en partie prise afin qu’il se concentre sur son football et ainsi lui enlever une certaine pression. Malheureusement, depuis douze mois, les Auriverde ont dû apprendre à vivre sans leur star (5 sélections sur 15 possibles). Mais on ne peut pas vraiment dire que cela a influé sur les résultats. Pire les quatre derniers matchs joués par Neymar se sont soldés par trois nuls et une défaite, comme un symbole. La qualité de jeu déployée par les hommes de Tite laisse les supporters sur leur faim, à l’image de critiques que l’on peut entendre en France avec les Bleus. Mais le sélectionneur a réussi à créer une émulation collective à même de faire oublier Neymar.
L’exemple du Mondial 2014
Sans le Parisien, les Brésiliens n’ont tout simplement pas connu la défaite en neuf rencontres avant le choc face à l’Argentine vendredi (1-0). Mieux, avec des joueurs comme Roberto Firmino ou Richarlison, la sélection est passée de soliste à collective. C’est d’ailleurs grâce à cette unité que le Brésil a réussi à gagner SA Copa América en juillet dernier. Un succès continental qui a en partie effacé le douloureux souvenir du Mondial 2014. Dire qu’avec Neymar, les champions d’Amérique du Sud n’auraient pas remporté ce trophée serait osé. Mais l’exemple de l’échec mondial est là pour rappeler qu’à force de tout faire tourner autour de lui, certains en avaient perdu leur responsabilité. C’était sous Dunga, c’était une autre époque mais Tite l’a bien compris.
Neymar pourtant indispensable
Durant la Copa América, Thiago Silva, pourtant boudé un moment par le sélectionneur, est redevenu « O Monstro ». Le défenseur parisien reste un proche de Neymar, tout comme Dani Alves, mais les deux tauliers de la sélection ont véritablement retrouvé leur poids afin d’encadrer la jeunesse dorée qui frappe à la porte. Certains comme Everton ont même profité de l’absence de l’ancien Barcelonais pour s’offrir une place de titulaire et ils l’ont plutôt bien rendu. L’ailier de Gremio a été l’une des révélations de la compétition, ce qui lui a permis d’attirer l’œil des plus grands d’Europe. Mais comme dit un peu plus haut, Neymar est de cette race de joueurs qui peut faire basculer une rencontre à lui tout seul. Contre l’Argentine, son génie a forcément manqué et comme Messi avec l’Albiceleste ou Cristiano Ronaldo avec le Portugal, on reproche une dépendance dont le Brésil a finalement besoin. Tout le paradoxe quand on a en son sein une pièce du gratin du football mondial. Amical : Brésil-Argentine, une histoire de penalties