Fabri : "Mandanda, c'est le top niveau"
Totalement relancé cette saison à Châteauroux, l'ancien gardien de la réserve de Marseille, Julien Fabri, se confie sur la situation de l'OM et dresse le bilan de sa première saison à la Berrichonne.
Formé à l’OM où il a signé son premier contrat pro avant de faire ses classes en prêt à Bourg-en-Bresse Péronnas en Ligue 2, Julien Fabri a vécu une traversée du désert difficile par la suite. Arrivé libre à Brest dans l'espoir de faire son trou dans l'élite, le portier n’a quasiment pas joué en Bretagne pendant deux saisons suite à une blessure avant de trouver une porte de sortie l’an dernier à Châteauroux avec la blessure du gardien titulaire, Rémi Pillot.
Dans l’Indre, le natif de Marseille et du quartier de La Soude (comme Boubacar Kamara) a retrouvé les terrains avec succès en aidant La Berrichonne, relégable (19ème) au moment de sa signature, à assurer son maintien au moment de l’interruption du championnat (15ème). Il revient sur sa première saison avec Châteauroux mais aussi sur la reprise de la Bundesliga et garde un oeil avisé sur l’actualité olympienne, un club qu’il a toujours dans le coeur.
Vous êtes arrivé libre en cours de saison à Châteauroux après deux ans sur la touche au Stade Brestois. Avez-vous douté sur votre avenir professionnel pendant cette période ?
J’ai eu des périodes de doute, je ne peux pas le cacher. Quand on traverse un tel moment comme ça sans voir le bout du tunnel, forcément... La seule chose que j’avais à faire était de me réfugier dans le travail en espérant qu’une opportunité se présente. Ce qui est arrivé avec Châteauroux, c’est parce que je me suis accroché. Je n’ai rien lâché et cela a été une juste récompense. Aujourd’hui, je retiens plus le fait de m’être accroché que d’avoir douté.
Vous gardez une rancoeur de cette expérience gâchée à Brest ?
Non, aucune rancoeur honnêtement. On sait tous que dans ce milieu, cela va très vite dans un sens comme dans l’autre. Malheureusement pour moi, cela n’a pas été dans la bonne direction pendant ces deux ans. Je préfère retenir le positif. Cela m’a servi mentalement, j’ai grandi et pris en maturité. Cela ne sert à rien de garder des rancoeurs car ça fait partie du jeu aussi.
Quel bilan tirez-vous de cet exercice avec la Berrichonne ?
Un bilan très positif. Au niveau personnel, j’ai retrouvé le terrain en enchaînant les matchs et en étant concerné par un objectif. J’estime avoir été performant. Après deux ans sans jouer, on se pose logiquement des questions. « Est-ce que j’ai encore le niveau ? » Je pense avoir répondu présent et je suis fier de ça même si je n’ai pas joué une saison pleine (15 matchs). Au niveau collectif, on est parvenu à se maintenir, ce qui était l’objectif du club.
Votre principal concurrent au poste de gardien de but, Rémi Pillot, est en fin de contrat cet été. Avez-vous eu des garanties de votre côté sur votre place de titulaire pour la saison prochaine ?
J’ai eu le coach (Nicolas Usaï) la semaine dernière pour faire un bilan. Il m’a dit qu’il comptait sur moi pour la saison prochaine en tant que numéro 1, qu’il avait été satisfait de mes performances cette saison. Maintenant, je suis aussi bien placé pour savoir que rien n’est jamais acquis et qu’il faut se battre tous les jours pour garder son poste.
Avez-vous suivi la reprise du football en Allemagne le week-end dernier ?
Oui, de loin... J’ai commencé à regarder les matchs mais j’ai vite changé de chaînes : j’avais l’impression de regarder de la préparation ! Franchement, les matchs à huis clos, ça ne donne pas trop envie. Je n’avais pas l’impression de suivre un match de championnat avec des enjeux... Donc je ne me suis pas trop attardé sur cette reprise.
Auriez-vous aimé que la Ligue 1 et la Ligue 2 reprennent en France ?
On dit tous un peu la même chose : être footballeur, c’est notre métier, notre passion donc oui, on a envie de reprendre. Sauf que lorsqu’on voit la situation en Bundesliga... Reprendre pour reprendre, je ne vois pas trop l’intérêt. Je pense que la bonne décision a été prise ici et que cela va suivre dans les autres championnats.
Un club que vous connaissez bien, l’Olympique de Marseille, fait la une de l’actualité en ce moment. Entre le départ d’Andoni Zubizzareta et le flou autour de l’avenir d’André Villas-Boas, comment jugez-vous la situation actuelle à l’OM ?
C’est un peu dommage ! Cela faisait longtemps qu’on n’était pas... (il se reprend) qu’ils n’étaient pas qualifiés en Ligue des Champions. Et la situation actuelle en interne gâche un peu le truc. A Marseille, tout le monde était enthousiaste à l’idée de retrouver la C1 la saison prochaine et de revoir des gros matchs au Vélodrome. On ne possède pas tous les tenants et les aboutissants de ce qu’il se passe vraiment donc on ne peut pas trop juger mais de ce qu’on voit, ça prend une tournure un peu bizarre. J’espère que ça ne va pas gâcher tout ce qu’a accompli l’équipe en se qualifiant pour la Ligue des Champions.
En gravissant les échelons depuis le centre de formation à Marseille, vous aviez des modèles ou des gardiens qui vous ont inspiré ?
J’ai eu la chance de m’entraîner pendant plusieurs années avec Steve Mandanda. J’ai pu me rendre compte de près du gardien qu’il était. C’est le top niveau, il est phénoménal. Au quotidien, il est très gentil, on apprend beaucoup à ses côtés. On s’aperçoit aussi du travail qu’il reste à faire. Ça a été une vraie chance pour moi. Je n’ai pas forcément gardé beaucoup de contacts de cette époque car j’étais un jeune du groupe, j’étais troisième gardien. C’était plus difficile de nouer des liens, surtout que j’ai été prêté ensuite.
A 26 ans, un âge encore relativement jeune pour un gardien de but, quels sont vos objectifs pour les années à venir ? Découvrir la Ligue 1 ?
Je préfère voir au jour le jour après ce que j’ai traversé. Dans le futur, jouer en Ligue 1, ce serait une satisfaction. Disons qu’à court terme, j’aimerais jouer dans une Première Division, en France ou à l’étranger.