Bundesliga - Dortmund, un Haaland vous manque...
Tout est dépeuplé à Dortmund depuis la blessure d'Erling Haaland, qui devrait revenir dès la semaine prochaine. Patrick Guillou se demande donc si le problème réellement de Lucien Favre...
Que peut-on attendre et espérer du Borussia Dortmund en 2021 ? "A huit points du Bayern, c'est déjà fini pour le titre après treize journées, estime Patrick Guillou. Et avant de penser à gagner la Coupe d'Allemagne, comme le club l'a clamé dès le début de saison, ils vont sans doute surtout songer à se qualifier pour la Ligue des Champions. Car avec le manque de sponsoring et de billetterie à cause du Covid, la perte pour le Borussia avoisine les quatre millions d'euros par match. S'il n'y a pas de C1, ça risque donc de tousser." Pour ce faire, le cinquième de Bundesliga (à deux points de Wolfsbourg, quatrième) a donc choisi de s'offrir un petit psychodrame en remplaçant avec fracas Lucien Favre par Edin Terzic.
Ce dernier a choisi de lancer Youssoufa Moukoko d'entrée, ou presque, pour suppléer Erling Haaland blessé. Là où Favre était plus enclin à le faire mûrir petit à petit. "Ni Julian Brandt, ni Thorgan Hazard, ni Marco Reus ne pouvaient occuper le poste... Mais un grand club comme le Borussia doit-il donner les clés de son attaque à un gamin de seize ans ? C’est l’adolescence qui remplace la jeunesse, déjà, d’Erling Haaland."
Mais il y a évidemment un fossé entre le gamin Moukoko, plus jeune buteur de l’histoire de Bundesliga, et la machine norvégienne. Qui a d’ores et déjà rendu le BvB complètement dépendant : avec son attaquant, auteur de 17 buts en quatorze matchs toutes compétitions confondues depuis la reprise, Dortmund est à 2,5 buts marqués par match, 1,07 but encaissé et 1,93 point de moyenne ; sur les huit matchs sans lui, les Borussen passent à 1,5 but marqué, 1,35 but encaissé et 1,75 point de moyenne.
"Il leur faut vite trouver la bonne carburation et l’équilibre au milieu, avec des joueurs de caractère, analyse encore notre consultant. Dortmund doit sortir de ce monorythme qui s’imposait avec Favre, qui tombait parfois dans l’ultra-possession stérile. Quand je pense à Dortmund, ça doit être l’attaque à tout va, sans calcul, toujours essayer…" Terzic doit aussi apporter ce brin de folie qui colle plus à l’image du club. "Je l’imaginais plus volcanique, je l’ai trouvé plus en introspection que ce que j’imaginais sur certaines situations de jeu. Mais l’étincelle viendra peut-être du public, lorsqu’il sera de retour."
Celui qui était présent l’an dernier, lorsque Favre, avec un bilan quasi similaire à celui de cette année, n’avait pas encore cette image de paria. "En attendant, on ne parle pas de Jadon Sancho qui, depuis son transfert avorté à Manchester United, n’est plus le même joueur, conclut notre spécialiste du football allemand. Le coach en pâtit forcément, alors que tu l’espères meilleur, retrouvant sa joie de vivre…" D’Erling Haaland à Sancho, pour ne citer qu’eux, le salut du Borussia viendra bien de ses joueurs.