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Bayern Munich / Patrick Guillou : "Mickaël Cuisance, un top player en puissance"
Recruté à la surprise générale par le Bayern, Mickaël Cuisance va passer un cap. Patrick Guillou, consultant Bundesliga de beIN SPORTS, nous livre son avis sur le prometteur milieu français.
Patrick Guillou, êtes-vous étonné par l’arrivée de Mickaël Cuisance au Bayern Munich ?
C’est quand même une surprise par rapport à son jeune âge (20 ans) et à sa saison passée qu’il signe un contrat de cinq ans au Bayern Munich. Sincèrement, c’est assez inattendu, ça a fuité nulle part et, au bout du compte, on a un 5ème Français dans l’escouade du Bayern (après Kingsley Coman, Corentin Tolisso, Lucas Hernandez et Benjamin Pavard). C’est un joueur pétri de talent, capable d’attirer le jeu à lui et de l’orienter, il a une super patte gauche, un gros volume de jeu. Il est aussi très intéressant dans sa qualité technique et sa relation avec les attaquants par rapport à sa qualité de passe. Les différents sélectionneurs chez les jeunes en équipe de France sont dithyrambiques sur lui et sa façon d’éclairer le jeu.
Son temps de jeu avait pourtant diminué au Borussia Mönchengladbach la saison passée…
Oui, en fait, il avait fait une superbe première saison du côté de Mönchengladbach où il était souvent titulaire. A chaque fois, il répondait présent. Sa deuxième saison à ‘Gladbach a été un peu différente : la première partie très compliquée avec très peu de temps de jeu et, sur la phase retour, beaucoup plus d’apparitions dans l’équipe. C’est sûr que dans sa progression, par rapport à la seconde saison, il aspirait à plus de temps de jeu que lui a offert Dieter Hecking. C’était certainement le point d’achoppement entre lui et son entourage et le Borussia Mönchengladbach. J’imagine que les promesses n’ont pas été tenues par le club.
Il y a-t-il d’autres éléments qui expliquent son faible temps de jeu lors des premiers mois de la saison passée ?
Oui, car cela correspondait à une superbe période pour ‘Gladbach, invaincu à domicile et qui l’avait notamment emporté 3-0 au Bayern. Dieter Hecking n’avait pas beaucoup de leviers pour donner du temps de jeu à Mickaël car l’ensemble de l’équipe donnait satisfaction. Quand on voit qu’il a fait une superbe première saison et une deuxième beaucoup plus mitigée, le voir signer ce contrat, c’est quand même étonnant. Maintenant, attention, par rapport au potentiel et aux qualités du joueur, tout le monde s’accorde à dire que c’est un « top player » en puissance. De grandes écuries en Allemagne et en France se sont positionnées sur lui.
"Cuisance a un grand potentiel et un grand talent" :
Aura-t-il rapidement du temps de jeu au Bayern ?
C’est là la grosse interrogation. Quand on arrive au Bayern, on voit que c’est quand même mieux d’arriver avec un statut bien confirmé, d’international ou de joueur ayant déjà remporté des titres. Là, c’est un peu le même exemple que l’autre jeune recrue estivale du Bayern, Jan-Fiete Arp, en provenance d’Hambourg. Il est un peu plus jeune que Mickaël (19 ans) mais il a été recruté dans les mêmes circonstances avec des contrats longue durée. Cela signifie que le Bayern compte sur eux dans les années futures. Mickaël aura forcément un temps d’adaptation, c’est une évidence. Il aura du temps de jeu restreint et il devra le maximiser et se montrer à son avantage sur le peu de minutes qu’il aura. Il devra faire des différences et se montrer rapidement. L’avenir au Bayern lui appartient.
La présence de beaucoup de Français va l’aider pour l’adaptation…
Qu’il y ait une colonie française, oui, ça peut l’aider et ça doit l’aider. Après sur les quatre autres Français, il y en a deux qui découvrent aussi le Bayern, Lucas Hernandez et Benjamin Pavard, et deux qui le connaissent déjà bien, Kingsley Coman et Corentin Tolisso, donc cela va être à Kingsley et Corentin de transmettre le témoin et de faire comprendre comment fonctionne le Bayern comme l’a fait Franck Ribéry avec eux, comme l’a fait Willy Sagnol avec Ribéry et Bixente Lizarazu avec Sagnol.
Il y a une ambition commune au Bayern : c’est de gagner des titres. Et cette saison, le club va viser un nouveau doublé comme l’an dernier et, surtout, aller plus loin en Ligue des Champions (ndlr : le Bayern avait été sorti en 8èmes de finale par Liverpool, futur vainqueur), rallier le dernier carré et faire à nouveau partie du gotha européen. Tout le monde aura du temps de jeu avec les méformes des uns ou les blessures des autres, surtout quand tu joues tous les trois jours.
Comment expliquez-vous qu’il y ait autant de Français dans l’effectif du Bayern ? C’est du jamais-vu dans l’histoire du club bavarois…
Oui mais c’est vrai qu’il y a rarement un Français qui a déçu au Bayern. A chaque fois, tout le monde était content, à la fois sportivement et humainement, des joueurs français qui ont signé. Ce sont toujours des joueurs doués techniquement, qui ont du talent, une culture tactique et qui sont capables de s’adapter à plusieurs systèmes de jeu. Après, pour supporter la pression du Bayern, il faut rester performant.
Que pouvez-vous conseiller à Mickaël Cuisance lors de ses premiers mois passés chez le champion en titre ?
Je lui conseille vivement d’apprendre l’allemand. J’ai vu que, lors de sa conférence de presse, il a répondu en français. Du côté du Bayern, on apprécie toujours quand le joueur fait l’effort de parler l’allemand. C’est toujours un plus.