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Exclu - Bayern Munich / Kingsley Coman : "Mon plus gros problème ? Les blessures"
La colonie française du Bayern, le départ de Franck Ribéry, ses blessures, l’arrivée de Coutinho, ses 8 titres de champion, ses espoirs avec les Bleus : Kingsley Coman s’est confié à beinsports.com.
Kingsley Coman, qu’avez-vous retenu de l’entame de Bundesliga et du match nul concédé face au Hertha Berlin (2-2) ?
On a un peu manqué de réussite dans le dernier geste. Après, je trouve qu’on a fait un beau match, on s’est pris deux buts alors qu’on a concédé très peu d’occasions, dont le premier qui est un manque de chance. Mais l’équipe est prête pour la saison et on démontrera au prochain match qu’on est vraiment prêts (ndlr : un déplacement à Schalke 04 à suivre samedi à 18h30 sur beIN SPORTS MAX 8).
Malgré quelques alertes pendant la préparation, vous étiez titulaire. C’est une belle marque de confiance…
Oui, j’avais à cœur de commencer le premier match. Quand on fait une longue préparation, c’est toujours bien d’être présent donc j’étais heureux. Physiquement, ça va, j’ai juste des petites gênes. Je n’ai plus de soucis au niveau de ma cheville.
Parfois, les amateurs de foot se disent que lorsqu’un joueur se blesse souvent, c’est qu’il n’a pas une bonne hygiène de vie. Cela vous touche que des personnes puissent penser ça de vous ?
Non car je trouve que je suis très sérieux en dehors du foot. Mes grosses blessures, dont celle qui m’a fait manquer la Coupe du Monde 2018, c’était suite à des tacles et des grosses fautes. Après, musculairement, je n’ai pas eu beaucoup de blessures. J’ai seulement eu des petites gênes qui m’ont fait manquer un match ou deux. Je fais le maximum pour me protéger mais j’ai un jeu de percussion et de dribbles donc, dans tous les cas, je raterai toujours des matchs car je prends des coups. C’est normal, cela ne m’inquiète pas. Forcément, j’espère esquiver les grosses blessures car cela a été le cas lors des deux dernières saisons au niveau de ma cheville. Cela ne m’empêchera pas de continuer à prendre des risques, à provoquer pour obtenir des fautes plutôt que de jouer tout le temps mais ne pas prendre de plaisir.
Le Bayern accroché d'entrée en Bundesliga :
Comment se passe votre entente avec David Alaba sur le côté gauche ?
Très bien. Ça fait un moment qu’on joue ensemble. On a des très bons automatismes et ça se passe parfaitement. On s’entend très bien sur et en dehors du terrain.
Justement, David Alaba et Robert Lewandowski ont déclaré publiquement au début de l’été qu’ils souhaitaient des recrues de qualité. Etait-ce un motif d’inquiétude dans le vestiaire avant les arrivées qu’on connaît ?
Oui, pour toute l’équipe. On sait qu’une saison, c’est long. On a besoin d’un gros effectif : au-delà d’avoir 14-15 très bons joueurs, il en faut plus car il y a beaucoup de compétitions. Et si on veut jouer sur tous les tableaux, il faut un gros effectif donc, oui, tout le monde était un peu stressé par rapport à ça mais on avait aussi complètement confiance en notre club et je savais qu’ils allaient faire ce qu’il fallait. On arrive à la fin du Mercato et on a déjà l’effectif qu’on connait avec de très grosses recrues (ndlr : Ivan Perisic et Coutinho sur les ailes, Mickaël Cuisance dans l’entrejeu).
Les arrivées de Perisic et Coutinho vont pourtant vous faire de la concurrence…
C’est du positif. Même si j’ai la chance de mieux me sentir, avec mon style de jeu, je ne pense pas que je puisse faire 50 matchs dans la saison, ou du moins pas 50 matchs au niveau que je souhaiterai. C’est toujours bien d’avoir de la concurrence à son poste. Dès fois, on a des périodes un peu moins bien et, pour l’équipe, avoir plusieurs options à un poste, c’est que du positif.
Quel est votre premier ressenti sur Perisic et Coutinho après quelques entraînements ?
Ce sont deux très bons joueurs. Ils l’ont démontré dans les clubs dans lesquels ils étaient. Pareil pour Cuisance que je connaissais un peu moins. Il s’est déjà très bien adapté après deux entraînements. On voit qu’il est déjà au niveau.
C’est l’occasion de parler de la nouvelle colonie française au Bayern avec vous, Mickaël Cuisance, Corentin Tolisso, Lucas Hernandez et Benjamin Pavard…
C’est bien, ça me permet de plus parler français (sourire). La France a montré qu’elle est une nation avec de très bons joueurs, voire les meilleurs du monde. C’est bon signe que l’équipe ait beaucoup de Français.
Il n’y a-t-il pas un risque de rester qu’entre Français justement au sein du vestiaire ?
Non. En général, c’est vrai qu’on a plus d’affinités avec les personnes qui parlent la même langue maternelle. C’est normal, c’est plus facile. Après, moi, je suis là depuis un long moment. Coco (Tolisso) aussi. Lucas (Hernandez), Ben (Pavard) et Mika (Cuisance) sont nouveaux donc c’est normal qu’ils restent ensemble pour le moment. Après, je ne suis pas de l’ancienne génération mais j’ai quand même déjà fait 3-4 saisons donc je me mélange un peu plus.
Que pouvez-vous nous dire sur les départs de Franck Ribéry et Arjen Robben ?
Ce sont deux légendes du club. On va tout faire pour démontrer que le club peut continuer à être un grand club sans deux de ses meilleurs joueurs. Cela ne va pas être facile mais c’est faisable d’être la relève de ce club et de faire aussi bien qu’eux.
Le dernier but de Kaiser Franck avec le Bayern :
Que vous a apporté Ribéry au fil des saisons ?
Il m’a donné beaucoup de conseils. Il m’a apporté sur et en dehors du terrain. On était quand même en concurrence mais c’était une concurrence très saine. A ce niveau-là, j’ai vraiment apprécié : parfois, je jouais et pas lui mais il me donnait des conseils, il supportait l’équipe peu importe qui jouait. Ce n’est pas toutes les personnes avec qui on est en concurrence qui se comportent comme ça, surtout de la part d’un grand joueur. Il m’a beaucoup aidé et j’ai pu énormément apprendre à ses côtés.
Manque-t-il déjà dans le vestiaire ? C’est quelqu’un qui avait l’air assez jovial…
Oui, c’est cet aspect du vestiaire qui a changé le plus par rapport à l’année dernière. Lui, Robben et Rafinha, c’étaient des cadres et Franck et Rafinha mettaient vraiment beaucoup l’ambiance dans le vestiaire. Par exemple, c’est eux qui géraient la musique avant le début du match. Perdre ces joueurs-là, au-delà du terrain, on sent qu’il y a quelque chose de différent désormais.
Que pensez-vous du choix de Franck Ribéry de signer avec la Fiorentina ?
C’est un très bon choix. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui l’auraient fait. Après, je pense qu’il a voulu rester au plus haut niveau plutôt que de s’exiler. C’est un choix très respectable qui reflète vraiment le fait qu’il aime le football par-dessus tout.
Votre coach Niko Kovac a traversé une période difficile l’an passé. La pression de vos dirigeants n’est-elle parfois pas trop forte à gérer ?
Non, c’est normal. Le Bayern est un club qui veut tout gagner donc, à partir du moment où on gagne moins, ils cherchent des solutions pour améliorer l’équipe et peut-être faire des changements. C’est normal : tous les grands clubs sont comme ça. Quand on ne gagne pas, on a une pression supplémentaire. Il faut maintenir notre concentration constamment et tout faire pour qu’il n’y ait pas ces situations de crise pour que les choses soient remises en question.
Niko Kovac est-il un entraîneur proche de ses joueurs ou plus en retrait ?
Un peu des deux, ça dépend avec qui. Personnellement, j’ai une très bonne relation avec lui.
Pour vous, le plus gros concurrent du Bayern en Bundesliga est-il le Borussia Dortmund ?
Oui, le concurrent numéro un, c’est Dortmund. Il y a beaucoup de bons clubs dans le championnat donc ça dépend aussi des états de forme et des blessures de chacun. Mais, avec la qualité qu’on a, si on joue à notre niveau, je pense qu’il n’y aura pas de problèmes.
Vous avez déjà 8 titres de champion à 23 ans. En retirez-vous beaucoup de fierté ?
On va dire que c’est beau mais, pour moi, ce ne sont que des stats et les stats peuvent être parfois un peu trompeuses. Mes premiers championnats, je ne jouais vraiment pas du tout. Avec le PSG, les deux titres que j’ai eus, j’ai joué une cinquantaine de minutes en L1. Après, avec la Juve, je suis plus entré en jeu. J’ai joué plus de matchs donc je me suis senti un peu plus concerné. Mais c’est toujours appréciable des stats quand elles vont dans le bon sens.
On imagine que votre objectif prioritaire est désormais de soulever la Ligue des Champions…
La Ligue des Champions et j’aimerais continuer à être champion chaque année jusqu’à la fin de ma carrière. Si je vois que ça commence à être chaud, dans 5-6 ans, je prends ma retraite (rires).
Vous êtes parti très vite du PSG. Cet été, il y a eu une nouvelle vague de départs de « titis parisiens » comme vous. Avez-vous l’impression que la politique des jeunes à Paris n’évolue pas ?
Non, je trouve que ça a beaucoup changé ! Il y a beaucoup plus de jeunes Parisiens qui ont pu s’exprimer quand même. Par exemple, Moussa Diaby, même s’il est parti cet été (au Bayer Leverkusen), a quand même beaucoup joué l’an passé. Christopher Nkunku, peut-être moins l’année dernière, mais, l’année d’avant, avait fait beaucoup de matchs. La situation s’est nettement améliorée pour les jeunes. L’équipe a un autre niveau que lorsque j’y étais donc les jeunes doivent désormais vraiment apporter un plus à l’équipe et, quand on a une formation qui a un niveau extraordinaire comme le PSG, c’est plus dur pour eux. Mais je trouve qu’ils ont réussi à lancer beaucoup de jeunes ces derniers temps.
Avec les Bleus, vous avez été sélectionné lors du dernier rassemblement. Avez-vous le sentiment d’être dans le bon wagon en vue de l’Euro 2020 ?
C’est encore loin. A partir du moment où je joue en club et que je suis performant, tout est faisable. Mes plus gros problèmes sont les blessures alors que le terrain, ça va. Je vais continuer à bosser cette saison en espérant rester « fit ». Après, j’ai souvent été sélectionné quand je n’étais pas blessé donc je pense que c’est faisable.
Vous avez déjà dit dans une interview que vous aviez été frustré évidemment de manquer le Mondial 2018 pour blessure mais que cela vous donne encore plus de motivation pour briller en Bleu…
Comme je l’ai dit, j’ai été très chanceux par rapport à ma carrière : j’ai eu beaucoup de titres, beaucoup de bons moments. Des fois, on ne peut pas tout avoir. La blessure, ça peut arriver. Mais il me reste encore une opportunité de jouer une Coupe du Monde. L’Euro 2016, j’avais pu jouer et cela avait été une expérience extraordinaire même si on avait perdu en finale. Etre finaliste, c’était déjà extraordinaire. Il reste un Euro, une Coupe du Monde et un Euro devant moi donc je ne m’inquiète pas. Le passé, c’est du passé, je continue à travailler et, si Dieu le veut, je pourrai faire les prochaines grosses compétitions avec l’équipe de France.