Garcia: "L'atmosphère est différente"
Une deuxième semaine de Roland-Garros sans Caroline Garcia, ce serait clairement une déception. Voilà le rang que doit assumer la n°1 française, septième joueuse mondiale, en cette année 2018.
Caroline, que ressortiriez-vous de votre Roland-Garros 2017, où vous aviez atteint les quarts de finale ? Devez-vous gérer une nouvelle notoriété désormais ?
Le match contre Su-Wei Hsieh était très spécial, il y avait de l’émotion. C’était difficile, 9-7 au troisième… Il y a eu des bas, mais le public était derrière moi sur le court n°1. Partager ainsi avec les supporters, c’était la première fois que je sentais ça de manière individuelle. Quant à la notoriété, je viens de prendre un vol Lyon-Paris et personne ne m’a reconnu, donc je pense que je suis tranquille (sourire).
Entre la folie de la fin de saison dernière et ce début d’année 2018, est-ce conforme à vos attentes ? Ou plus difficile à gérer ?
Chercher à conserver le même niveau de jeu, ç’aurait été une erreur. Ce n’est pas cette philosophie qu’il fallait, mais plutôt continuer à progresser. Les débuts de saison sont souvent différents, après les périodes d’entraînement. Il y a des hauts et des bas. C’est plus positif et solide ces dernières semaines, mais l’atmosphère est différente avec ce nouveau classement pour moi… J’essaie de mieux gérer, d’apprendre. C’est correct, c’est mon meilleur début d’année ! Je suis satisfaite, mais je peux progresser.
Les gagnantes des tournois changent presque tout le temps. Après les dominations outrageuses de Serena Williams ou Maria Sharapova, n’est-ce pas le moment pour gagner un tournoi du Grand Chelem ?
Ces dernières années, il y a plus d’opportunités. Là, c’est un peu pareil que pour Roland-Garros 2017. Généralement, ce sont quand même les top 10 qui gagnent les gros tournois. Mais c’est sûr qu’il y a plus d’ouvertures, il n’y en a pas une qui est plus favorite que l’autre. Je suis dans le top 10, donc j’ai mes chances, mais ça reste un tournoi du Grand Chelem. C’est ouvert, et les moins bien classées voudront aussi saisir leur chance.
"Si les filles peuvent le faire, il n'y a pas de raison pour les garçons"
Pour les joueurs français, 1983 et Yannick Noah semblent un Graal inatteignable. Le fait que Mary Pierce ait gagné plus récemment à Roland-Garros, mais aussi qu’Amélie Mauresmo ou Marion Bartoli aient remporté des tournois du Grand Chelem, est-ce que ça enlève de la pression pour les filles ?
Non, je ne pense pas. Les garçons ont disputé des finales. Il y a juste eu la dernière marche qui manque pour remporter ce tournoi du Grand Chelem… Et puis, ils sont dans le top 10 depuis plusieurs années. Si les filles peuvent le faire, il n’y a pas de raison que les garçons ne puissent pas non plus.
C’est la première fois que vous concentrez les principales attentes du public français à Roland-Garros, hommes et femmes confondus, de par votre classement. Est-ce une fierté ?
Je ne m’en occupe pas trop. C’est vrai que les garçons étaient souvent mieux classés, vous vous reposez là-dessus de l’extérieur, mais ce n’est pas du tout mon point de vue. J’essaie de faire mon tournoi au maximum, de prendre du plaisir et gagner des matches. Si ça satisfait l’extérieur, tant mieux. Roland-Garros, c'est toujours agréable si on gère bien, si on prend tout le positif. Mais le tennis français masculin reste quand même fort et reconnu, même s’il est un peu moins bien ces derniers temps… Ils auront aussi leur dose d’attente.
Votre équipe de l’OL a encore gagné la Ligue des champions féminine jeudi. Avec le LOU en demi-finales de Top 14, Gérard Collomb ministre de l’Intérieur, il y a des signes pour les Lyonnais !
Je ne savais pas que la finale était à 18h (sourire) ! J’ai couru pour voir le match, je ne suis arrivée qu’à la 86e minute mais il y avait 0-0. Je suis très contente, c’était dur. Cinq victoires, trois de suite… Ce sont des super filles, une super équipe. Je suis heureuse pour tout le club. Bon après, je ne crois pas spécialement à tous ces signes… C’est une ville sportive depuis de nombreuses années, on se tire un peu la bourre (sourire). Il y a pas mal de choses positives, c’est peut-être bon signe oui, on ne sait pas. On essaiera de surfer sur cette vague !
Avez-vous un rituel que vous gardez par rapport à l’an dernier, des choses qui vous auraient porté chance ?
Non, on n’est pas trop comme ça. Déjà, en 2017, j’avais joué Strasbourg, donc c’est mort (sourire). On a pris le même appartement, mais juste parce qu’il est très bien, pas par superstition.