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Sinner là où tout a commencé, Swiatek a un fil à renouer : les enjeux de l'Open d'Australie
Le premier Grand Chelem de la saison débute dimanche à Melbourne, où Jannik Sinner et Iga Swiatek figureront parmi les favoris.
C'est le premier grand rendez-vous de la saison tennis. L'Open d'Australie marque à partir de ce dimanche le retour du très haut niveau pour la petite balle jaune. Cette édition 2025 peut confirmer le nouvel ordre mondial sur le circuit féminin comme sur le circuit masculin. Mais Iga Swiatek d'un côté, et Jannik Sinner de l'autre ont vu leur année 2024 (très) fructueuse émaillée d'affaires de dopage dont ils n'ont - pour le moment - pas payé un lourd tribut. Mais au-delà des suspicions, cette période d'incertitude pourrait avoir des conséquences sportives sur le premier des quatre Majeurs du calendrier.
Un an après, Sinner revient sur le lieu de son couronnement
Il est incontestablement le principal acteur de l'année passée. Joueur avec le plus grand nombre de titres (8), vainqueur de ses deux premiers trophées en Grand Chelem, Jannik Sinner comme le nouveau boss de l'ATP. Outsider à son arrivée à Melbourne il y a un an, le Transalpin y avait passé le cap entre le statut de grande promesse du tennis à celui de nouveau cador. Vainqueur du boss des lieux Novak Djokovic en demi-finale, puis de Daniil Medvedev en finale en remontant deux sets de débours, Sinner n'avait pas seulement écrit la plus belle ligne de son palmarès, il l'avait fait avec la manière.
Depuis, c'est un raz-de-marée italien qui s'est abattu sur le tennis masculin, tant le joueur de 23 ans affiche une domination implacable. Mais il y a un hic de taille, qui a jeté l'opprobre et le doute sur ses performances : un contrôle positif à un stéroïde anabolisant (le clobestol) réalisé en mars et pour lequel il avait été blanchi par l'agence internationale pour l'intégrité du tennis. Sinner n'avait pas caché la difficulté psychologique de gérer une pareille situation, restée secrète pendant six mois durant lesquels il a continué d'écumer le circuit. Mais il n'en avait rien montré sur le court, avec l'US Open, le Masters ou encore la Coupe Davis avec l'Italie pour parachever un exercice 2024 aussi remarquable qu'agité.
Alors que l'Agence mondiale antidopage a annoncé vendredi examiner l'affaire mi-avril prochain, et possiblement infliger une sanction à Jannik Sinner, le tenant du titre va tenter d'asseoir sa domination dans le même tournoi qui l'avait vu devenir un géant du tennis mondial. Et vivre ainsi sa première expérience de tenant du titre en Grand Chelem, dans la position du chassé. "Revenir ici en tant que champion en titre est une bonne sensation, une sensation différente, mais j'ai hâte d'y être, voyons comment je me débrouillerai" a-t-il indiqué mardi en marge d'un match caritatif. "2024 a été une saison extraordinaire pour moi. Mais elle est déjà passée. Il s'est passé tellement de choses pour moi, sur le terrain et en dehors. Des choses très spéciales."
Les Bleus pas vernis
La concurrence est prête à la faire tomber de son piédestal. A commencer par son grand rival Carlos Alcaraz, tête de série numéro 3, et vainqueur lui aussi de deux Majeurs l'an passé. Reste que Melbourne n'est pour le moment pas sa tasse de thé, le seul tournoi du Grand Chelem dont il n'a encore jamais atteint le dernier carré. Pour y parvenir cette année, il lui faudra écarter Novak Djokovic dès les quarts de finale. Le Serbe, dix fois vainqueur en Australie, aborde le tournoi dans un rôle inédit d'épouvantail et non de favori avec comme nouvel atout le tout juste retraité Andy Murray comme nouvel entraîneur. Daniil Medvedev, finaliste de trois des quatre dernières éditions, Alexander Zverev, numéro 2 mondial, ou l'Américain Taylor Fritz en pleine progression feront aussi partie des prétendants.
Quant aux Français, le tirage au sort ne leur a fait aucune fleur avec un troisième tour entre les deux meilleurs représentants au classement ATP Ugo Humbert et Arthur Fils, ou encore un premier tour corsé pour la nouvelle sensation Giovanni Mpetshi Perricard, contre Gaël Monfils.
Le double défi pour Iga Swiatek
Le tableau féminin voit, une fois n'est pas coutume ces dernières années, un nom se dégager clairement : celui d'Aryna Sabalenka. La Biélorusse vient de terminer pour la première fois de sa carrière avec le matricule un au terme d'une saison WTA, et est double tenante du titre à Melbourne. Autant de raisons d'attirer les projecteurs sur elle comme la joueuse à suivre de la quinzaine australe. Mais elle n'est peut-être pas le dossier le plus intriguant avant de débuter le tournoi. Celui de sa dauphine au classement WTA, Iga Swiatek, l'est au moins tout autant.
La Polonaise arrive à Melbourne avec un poids certain sur les épaules. Celui de l'ancienne reine du tennis féminin détrônée dans la durée ces derniers mois par sa rivale Sabalenka. Celui aussi, similaire à celui que porte Jannik Sinner, d'une affaire de dopage dont elle clame son innocence ou tout du moins son caractère volontaire, et qui a mis un coup de frein à son allant en 2024.
Swiatek est accusée d'avoir consommé un médicament pour le cœur, la trimétazidine, par inadvertance en ingérant des compléments pour l'aider face aux troubles du sommeil. Suspendue un mois, la quadruple vainqueure de Roland-Garros avait dû manquer la tournée asiatique et avait accusé le coup. "Ça a touché mon côté personnel parce que je pensais que tout le monde allait me tourner le dos et je n'avais aucune idée de ce qui se passait" a-t-elle révélé dans le podcast de Caroline Garcia, le Tennis Insider Club. "Vous pouvez être en paix avec vous-même en pensant que vous n'avez rien fait de mal, mais personne ne vous traite vraiment comme ça. Surtout les gens qui vous poursuivent, même quand vous dites la vérité, vous avez l'impression qu'ils vous traitent comme une menteuse."
Garcia défie Osaka
Dans le dur dans sa tête, la joueuse de 23 ans l'a été aussi dans son tennis après son sacre sur la terre battue parisienne en mai dernier, ne remportant pas le moindre tournoi ensuite, ce qu'elle n'avait pas connu depuis 2021. Sortie en quarts à l'US Open, ou dès la phase de groupes des WTA Finals, Swiatek n'a plus été le rouleau compresseur qu'elle a si souvent montré depuis son explosion en 2020. Pour tenter de retrouver son meilleur niveau, elle s'est adjoint les services de l'entraîneur Wim Fissette qui a accompagné d'autres nombreuses championnes avant elle, de Naomi Osaka à Simona Halep, en passant par Kim Clijsters ou Victoria Azarenka. L'association du renouveau ? Melbourne sera un premier vrai test, alors que la Polonaise n'a dépassé les huitièmes de finale qu'une seule fois en six participations.
Un stade que rêve d'atteindre les joueuses françaises, qui auront très fort à faire alors qu'aucune n'est tête de série. Caroline Garcia affrontera notamment Naomi Osaka, vainqueur de l'Open d'Australie en 2019 et 2021.