Roland Garros : Nadal invincible ?
A l’aube de la 117ème édition des Internationaux de France, tour d’horizon des forces en présence du côté des messieurs.
L’ultra favori : Rafael Nadal
Il arrive à Roland Garros avec le plein de confiance et une place de n°1 mondial récupérée à Roger Federer. Titré à Rome, le Majorquin compte bien rester sur sa lancée et remporter un onzième titre Porte d’Auteuil et ainsi continuer à écrire un peu plus sa légende. Cette saison encore, sa préparation sur terre battue est quasi-parfaite : 16 victoires en 17 rencontres, 3 titres en poche et des victoires de prestige contre Zverev, Thiem, Dimitrov, et Djokovic entre autres. Seul accroc, sa défaite en quart de finale à Madrid face à Thiem. Un jour-sans comme l’Espagnol en a peu connu ces dernières années, même s'il a été également bousculé à Rome, où il a concédé un set à Fognini et Zverev. Sa ténacité, sa capacité à reprendre les choses en main et à écœurer l’adversaire font de Rafael Nadal une bête difficile à mettre KO. Touché mais pas coulé. Thiem y est arrivé en prenant le jeu à son compte, en l’agressant sans cesse avec un jeu à risques provoquant un nombre inhabituel de fautes chez Nadal. Une performance qui ne demande qu’à être rééditée en 3 sets gagnants. Une source d'espoirs pour ses principaux concurrents : tout n’est pas déjà ficelé.
Les outsiders : Zverev et Thiem
Un faux pas (inespéré ?) de Rafael Nadal et ces deux-là s’engouffreront sans gêne dans la brèche pour s’adjuger un premier titre du Grand Chelem. A moins que ce soit l’un d’entre eux qui mette à genoux le décuple vainqueur de Roland Garros. L’Allemand ne croisera la route de l’Espagnol qu’en finale pour un possible remake de celle de Rome. Accrocheur, Alexander Zverev a bien longtemps cru pouvoir faire tomber l’Espagnol avant que la pluie ne vienne changer la physionomie du match et donner des idées à Rafael Nadal. Depuis, l’Allemand n’a cessé d’impressionner : vainqueur à Munich et surtout à Madrid, il semble prendre goût à la terre battue. Son jeu s’y acclimate parfaitement, ses déplacements sur terre sont en progression et son revers fait des merveilles. Tous les voyants sont donc au vert pour que l’Allemand passe enfin le cut des 1/8èmes de finale en Grand Chelem... et peut-être même bien plus encore. Rafael Nadal n’a aucun doute à ce sujet : « quand tu es capable de gagner un Masters 1000, tu es capable de bien jouer partout. C'est une coïncidence. Il est impossible qu'il n'ait pas de bons résultats en Grand Chelem avec le niveau qu'il a ».
Dominic Thiem pourrait lui retrouver Rafael Nadal de l’autre côté du filet dès les quarts de finale. L’année dernière, c’était en demi-finale dans une rencontre qui a tourné en sens unique en faveur de l’Espagnol. Un an plus tard, et surtout après une victoire de prestige pour l’Autrichien à Madrid, le voilà qui se pose légitimement en outsider dans ce tournoi. Pour espérer plus, il devra d'abord trouver de la régularité tout au long du tournoi afin d'arriver physiquement en forme en seconde semaine. Son appétence pour la terre battue et ses frappes lourdes sont ses principales forces alors qu’il reste le seul joueur à avoir battu Nadal sur terre battue depuis un an.
Ils seront à surveiller
Numéro 4 mondial, Marin Cilic n’a jamais dépassé le stade des quarts de finale à Roland-Garros. Cela pourrait évoluer rapidement, même si la terre battue reste la surface où la puissance de son jeu s’exprime le moins bien. Il reste un adversaire redoutable à bien des égards.
Sa saison sur terre battue n’a jamais réellement commencé mais Grigor Dimitrov arrive Porte d’Auteuil avec quelques attentes portées en lui. Si ces dernières semaines, le n°5 mondial a enchainé les contre-performances, il n’est pas à l’abri de retrouver sa forme au cours du tournoi. Juan Martin Del Potro pourrait également faire des ravages sur les terrains parisiens... A condition que son physique réponde.
Novak Djokovic et Kei Nishikori sont deux joueurs bien engagés sur le chemin du retour en forme. Certes, ils ne sont pas encore à leur meilleur niveau tennistique et physique. Mais ce sera suffisant pour donner quelques sueurs froides à un paquet d’adversaires potentiels dans l’optique de se replacer dans la hiérarchie mondiale.
Ils ont éclaté aux yeux du grand public ces derniers mois. Leur fougue, leur insouciance, leur jeunesse mais surtout leur talent donnent un nouveau souffle au tennis mondial. Les résultats de la Next Gen seront particulièrement scrutés : Chung Hyeon, Denis Shapovalov ou encore Andrey Rublev, tous têtes de série, aspirent à prendre de l’expérience au détour de quelques matchs épiques... voire d’exploits ?
Le mystère des Français
A domicile, retrouveront-ils des couleurs ou continueront-ils à broyer du noir ? Chose certaine, le tennis masculin français n’arrive pas dans les meilleures conditions à Roland Garros. En manque de victoires, de résultats notables et surtout de confiance. Le n°1 français, Lucas Pouille, en est l’exemple même. Après avoir enchainé les déconvenues aux 1er tour, il a enfin remporté un match à Rome. Juste au bon moment pour ne pas trop s’inquiéter. Aujourd'hui, il s'agit de trouver de l’espoir, même dans les périodes plus compliquées : « malgré la défaite, ça peut paraître étonnant mais ça me donne plutôt de la confiance. C'est positif, il faut aller dans cette voie-là et rien lâcher jusqu'au début de Roland ». Le n°2 français, Adrian Mannarino, n’est pas au mieux non plus. 2018 ne lui a pas (encore) permis de déclarer sa flamme à la terre battue. Richard Gasquet et Benoit Paire ont déployé une qualité de jeu intéressante, mais seront-ils suffisamment débarrassés de leurs pépins physiques ? Finalement, Gaël Monfils sera bien là, c’est déjà une bonne nouvelle. Mais pour quelle performance ? Une part d’ombre subsiste toujours mais Roland Garros sait lui donner ce supplément d’âme, le sublimer.
Julien Vattaire (@neiluj1809)
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