Elle était celle qu’on n’attendait pas, la petite dernière, l’inconnue. Alors que tout le clan français misait sur les Camille Prigent chez les femmes et le duo Boris Neveu-Titouan Castryck pour ramener au moins une médaille en kayak-cross, c’est bien Angèle Hug qui a su le mieux naviguer dans les eaux tumultueuses de Vaires-sur-Marne et se sortir de la bataille rangée de cette nouvelle discipline chaotique.

Là où son aînée native de Rennes a échoué dès son entrée en lice aujourd’hui en quarts de finale, l’Ardéchoise a su manœuvrer pour se hisser en demi-finale et finir deuxième derrière Kimberly Woods, numéro 1 mondiale. Restait à bien négocier cette finale à 4. Tout commença très mal pour la Française qui eut du mal à se propulser dans l’eau. Bloquée par la Britannique sur l’une des premières bouées, elle se retrouva à la dernière place et s’accrocha pour rester dans le sillage de l’Allemande Elena Lilik, championne du monde de canoë en 2021. Devant, Woods luttait avec l’Australienne Noemie Fox mais ratait la dernière bouée à contre-courant comme un retour de bâton. En embuscade et revenant de l’arrière, Hug s’appuya sur Lilik pour passer en beauté la dernière difficulté et se remettre dans le bon sens. Ne lui restait qu’à se laisser porter par le courant jusqu’à la ligne devant une foule qui n’en revenait pas de ce scénario.

Quelques jours après Titouan Castryck, l’Ardéchoise apportait une nouvelle médaille d’argent au kayak français, la 45^e du clan tricolore dans ces Jeux olympiques de Paris 2024.

Une famille en or

Devant et jamais inquiétée ou presque, Noemie Fox a achevé son après-midi par une victoire sans partage. Un succès probablement inspiré par sa sœur aînée Jessica (30 ans). La semaine dernière, la légende du kayak mondial est devenue la première femme de l’histoire à remporter le K1 slalom ET le C1 slalom lors d’une même édition des Jeux olympiques. A 27 ans, cette spécialiste intègre donc la famille des championnes olympiques. Une famille en or donc et un peu française aussi puisque les deux Australiennes sont nées à Marseille. Leur mère n’est autre que Myriam Jérusalmi, double championne du monde de kayak en 1989 et 1993, quand leur père est Richard Fox, décuple champion du monde entre 1979 et 1993. Avec Jessica et maintenant Noemie, la filiation est assurée dans cette famille navigant sur un courant doré.

De son côté, Angèle Hug a su saisir sa chance et donne rendez-vous pour l’avenir. Quatre jours après avoir fêté ses 24 ans, tout semble permis pour l’audacieuse et batailleuse Ardéchoise qui s'est offert le plus beau des cadeaux.