Mbappé, plus que le buteur, le leader absolu du Real
L'OM débute sa campagne de Ligue des champions 2025-2026 sur la pelouse du Real Madrid, porté dans ce début de saison par un Kylian Mbappé de haut niveau.
Si certains commençaient à se poser quelques questions sur Kylian Mbappé depuis son arrivée au Real Madrid, le Français semble d'humeur à y répondre. Souvent buteur mais engoncé dans un collectif poussif pour sa première saison chez les Merengue, il semble respirer à nouveau depuis le début de saison. C'est un Mbappé ragaillardi que va devoir affronter l'Olympique de Marseille mardi, pour son retour en Ligue des champions.
Sa prestation superbe samedi chez la Real Sociedad en est une parfaite illustration. Kylian Mbappé a ouvert le score sur un but "signature", une course supersonique pour déposer la défense suite à une mauvaise passe et une finition clinique. Puis il s'est mué en passeur décisif en faisant la totale à l'arrière-garde basque : appel dans la profondeur, puis tour de rein donné à son défenseur, accélération et passe décisive en retrait au millimètre pour Arda Güler. La victoire 2-1 porte le sceau de Mbappé, une de plus, déjà, cette saison. Le Français avait provoqué puis transformé le penalty du succès contre Osasuna lors de la première journée, puis d'inscrire les deux premiers buts du Real Madrid sur la pelouse d'Oviedo (0-3).
Laisser Mbappé être Mbappé
L'arrivée de Xabi Alonso sur le banc, son nouveau numéro 10 lourd de poids, ses trois kilos perdus dans l'été suite à la gastro-entérite qui avait plombé son Mondial des clubs… Les motifs de ce renouveau sont multiples. Carlo Ancelotti avait voulu faire de Kylian Mbappé un numéro 9 finisseur, dans la tradition d'un Karim Benzema dont il avait pris la suite. Sous Xabi Alonso, Mbappé n'est pas un attaquant, il est Kylian Mbappé. Un joueur capable de nouveau d'accélérations fulgurantes comme samedi sur la pelouse de la Real Sociedad où sa pointe de vitesse l'a mis sur un plateau pour ouvrir le score. Mais surtout un centre d'attraction, pour le ballon, le jeu de son équipe et les défenses adverses. Son nouvel entraîneur l'a bien compris et lui laisse davantage de liberté dans sa créativité et ses déplacements.
Avec Xabi Alonso, ce début de saison est presque une révolution pour Kylian Mbappé, sur des bases comme il n'en a jamais connu dans la construction du jeu. Il cumule près de sept passes réussies de plus en Liga par rapport à la saison 2024-2025 (36,2 par match contre 29,4, record en carrière à 35 avec le PSG en 2022-2023), et pas pour se contenter de faire tourner le ballon. Ses statistiques explosent : ses actions aboutissant à un tir ont été doublées (9,23 par match, contre 4,12 la saison dernière), tout comme les passes dites clés (3,59 contre 1,58 en 2024-2025). En confiance, Mbappé est une des plaques tournantes du jeu madrilène dans ce début de saison, et avec une précision inédite pour lui (87,6 % de passes réussies contre 82,9 % en 2024-2025).
"Quand on voit le joueur qu'il est, on voit son intérêt pour le jeu, il aime vraiment le football et il aime vraiment comprendre les choses" a analysé l'ancien entraîneur du Bayer Leverkusen lundi en conférence de presse avant le match contre l'OM. "Quand il comprend, quand il ressent les choses, alors toute sa qualité individuelle s'épanouit. Et nous avons besoin de lui."
Six buts en six matchs
Le capitaine de l'équipe de France est plus impliqué, mais aussi différemment depuis un mois avec seulement 0,77 passe réussie dans la surface adverse en Liga, le plus faible total de sa carrière (1,61 en 2024-2025, 2,43 au PSG en 2022-2023). Car Kylian Mbappé touche le ballon plus en amont, du terrain et de l'action. Et s'il se trouve dans la zone de vérité, c'est pour scorer : quatre buts en quatre journées de Liga, et même six buts et deux passes décisives en six rencontres si on y ajoute l'équipe de France. "Est-ce que je suis dans ma meilleure forme ? Non, non" a assuré l'intéressé après la victoire contre la Real Sociedad samedi.. "Je sens que je suis en très grande forme, vraiment, mais une saison est longue et c'est simplement un bon début."
Une dynamique digne des géants, après avoir déjà terminé meilleur buteur du championnat espagnol la saison passée (31 réalisations) dans un exercice pourtant en demi-teinte. "Kylian est dans une très bonne passe, non seulement sur le plan footballistique, mais aussi sur le plan personnel", a expliqué Xabi Alonso en conférence de presse avant d'affronter la Real Scoiedad samedi dernier. "Après sa première saison à Madrid, il aborde cette deuxième saison avec beaucoup d'enthousiasme au quotidien, en assumant ce rôle non seulement lui-même, mais aussi en partageant ces responsabilités. Nous voulons créer ce noyau solide dans le vestiaire afin de construire ce que nous voulons être. Nous n'en sommes qu'à trois matchs, mais nous devons progressivement établir les bases de la manière dont nous voulons jouer, fonctionner au quotidien pour nous développer en tant qu'équipe, et Kylian est essentiel."
Marseille, "de bons vieux souvenirs"
La venue de l'Olympique de Marseille dans la capitale espagnole pour la première journée de la phase de ligue tombe à point nommé pour poursuivre sa belle lancée. L'OM est une des victimes préférées de Kylian Mbappé, qui va jouer son 17e match en carrière contre le club phocéen, record partagé avec Rennes. Pour un bilan immaculé de 14 victoires pour 2 matchs nuls. Depuis ses débuts chez les professionnels, aucune équipe n'est jamais parvenue à faire tomber Mbappé en autant de rencontres disputées.
"C'est cool de retrouver des équipes françaises" s'est-il enthousiasmé au micro de Téléfoot dimanche. "En plus, on joue au Bernabéu, ça va être un match sympa, ça fait longtemps qu'ils n'ont pas connu la Ligue des champions. Ça va être sympa de rejouer contre eux, ça va me rappeler des bons vieux souvenirs j'espère." Comme ceux de ses dix buts passés au club phocéen, certains particulièrement décisifs. "Je marque beaucoup contre Marseille" en a souri Kylian Mbappé. "À chaque fois que j’ai affronté Mbappé, j’ai fini par souffrir" n'a pu que confirmer Pablo Longoria, président marseillais à Marca.









