"C’est bon d’être de retour", a lancé Xabi Alonso en conférence de presse à la veille de la rencontre de "son" Real Madrid face à Liverpool lors de la quatrième journée de Ligue des champions. Ce mardi soir, l’entraîneur basque revient en effet dans un des lieux emblématiques de sa carrière. De 2004 à 2009, il a été l’un des chouchous d’Anfield pour ses prestations dans l’entrejeu des Reds, participant à remporter la coupe aux grandes oreilles lors de l’inoubliable finale de 2005 (3-3, 3-2 t.a.b. contre l’AC Milan).

S’il s’attend à un bel accueil de la part des supporters anglais, Xabi Alonso espère néanmoins vivre une meilleure soirée que celle vécue en novembre 2024. La saison dernière, alors sur le banc du Bayer Leverkusen, il avait vu son équipe couler face à une irrésistible formation de Liverpool, emmenée par un Luis Díaz intraitable et auteur d’un triplé (0-4).

Des dynamiques opposées

Pour se rassurer, l’Espagnol pourra se convaincre que le contexte du jour est complètement différent et probablement bien plus favorable. Si les Reds ont retrouvé le chemin de la victoire samedi dernier en dominant Aston Villa, ils restent fragiles et encore affectés par les six défaites subies lors de leurs huit derniers matchs, toutes compétitions confondues.

De leur côté, les Merengues arrivent en pleine bourre, la confiance au zénith. Il faut dire que leur début d’exercice dépasse toutes les attentes. Malgré une préparation raccourcie au maximum en raison de leur participation à la Coupe du monde des clubs, ils affichent un excellent niveau athlétique, à l’image de Kylian Mbappé et ses jambes de feu ou d’Aurélien Tchouaméni, de nouveau impressionnant devant la défense madrilène. Résultat : sur les 14 matchs disputés jusqu’à présent, Xabi Alonso et ses hommes en ont remporté 13, dont le Clasico contre le FC Barcelone le 26 octobre dernier (2-1), ainsi que leurs trois sorties en Ligue des champions. Un bilan presque parfait, qui devient tout bonnement exceptionnel quand on se réfère à la grande histoire du Real Madrid.

Dans la légende merengue

En effet, le technicien basque est devenu seulement le troisième entraîneur merengue à présenter un tel bilan à ce stade de la saison. José Ángel Berraondo avait réussi ce tour de force en 1928-1929 avant d’être imité en 1961-1962 par le légendaire Miguel Muñoz, quatorze titres avec la Maison Blanche dont neuf Liga (un record) et deux Ligues des champions, qui s’appelait encore Coupe d’Europe des clubs champions (1960 et 1966).

Soixante et un ans plus tard, le natif de Tolosa s’inscrit dans cette glorieuse lignée avec le désir de faire encore mieux. Cela passera par une belle performance à Anfield, là même où il s’est affirmé comme joueur et où il espère bien en faire de même comme entraîneur, avec une équipe qui lui ressemble de plus en plus et comprend de mieux en mieux ses principes. S’il est encore perfectible, "son" Real Madrid a déjà pour lui une forme de cohérence, une solidité nouvelle (11 buts encaissés, dont 5 lors de la seule défaite contre l’Atlético de Madrid, et sept matchs sans en prendre, ndlr) et une attaque efficace grâce au duo Güler-Mbappé. Si l’équipe de José Ángel Berraondo avait sombré lors de son 15e match avec une lourde défaite chez l’Espanyol Barcelone (0-4), celle de Miguel Muñoz avait gagné à Osasuna (3-0) et poussé le vice jusqu’à atteindre un bilan de 17 victoires pour un nul lors de ses 18 premières sorties de la saison. Un exemple que Xabi Alonso et ses hommes auront à cœur de suivre.