- Accueil >
- Football >
- Ligue des champions >
- Ligue des champions : Willian Pacho doit devenir plus "méchant"
Ligue des champions : Willian Pacho doit devenir plus "méchant"
Interrogé par RMC, l’ex-entraîneur de Botafogo Renato Paiva, qui a dirigé le défenseur équatorien en 2021 et 2022 à l’Independiente del Valle, estimé que son ancien protégé pétri de qualités mais qu’il doit se montrer plus dur et être plus expressif pour franchir un cap.
Il est celui qui tient bon, le pilier sur lequel Luis Enrique a pu s’appuyer en ce début de saison pour maintenir sa défense à flot. Alors que Marquinhos a visité l’infirmerie pendant quelques semaines, Willian Pacho n’a pas bronché et a répondu présent à chaque fois que son entraîneur a fait appel à lui. Si ce dernier n’a pas hésité à le reposer à quatre reprises en Ligue 1, il l’a invariablement aligné en Ligue des champions. Une constante depuis son arrivée à l’été 2024, lui qui a disputé les 20 dernières rencontres européennes du Paris Saint-Germain.
Contre nature
Ce mardi soir, il sera à nouveau présent au sein de la charnière centrale parisienne, en compagnie de son capitaine brésilien, avec un défi de taille. Face à lui se présentera une des références actuelles au poste d’avant-centre : Harry Kane. En 15 matchs cette saison, l’attaquant anglais a déjà fait trembler les filets adverses à 22 reprises. Une menace claire et identifiée, aux allures de test grandeur nature pour le défenseur équatorien de 24 ans. Solide, et même buteur depuis le 21 octobre dernier contre le Bayer Leverkusen (7-2), il a l’occasion, au Parc des Princes, de prouver qu’il a l’étoffe d’un grand défenseur. Pour cela, il doit participer à museler l’attaquant du Bayern Munich. Une condition presque incontournable pour enrayer le champion d’Allemagne, qui va nécessiter que Willian Pacho force sa nature. "Dans les moments de contact, dans les duels, il faut être “méchant” en tant que défenseur et il faut être agressif. Et ça, c’est complètement l’opposé de ce qu’est Pacho en tant que personne. Ce sont les qualités que l’on a tenté d’améliorer… ou plutôt, on a cherché à améliorer ses qualités et à corriger ce genre de problèmes", a pointé Renato Paiva au micro de RMC.
Le technicien portugais de 55 ans connaît bien le défenseur du PSG. En effet, en 2021 et 2022, il a aidé à l’installer dans le onze type de l’Independiente del Valle. "Willian Pacho ne jouait pas. Il ne faisait pas partie des joueurs qui jouaient avec Miguel Ángel Ramírez, le coach que j’ai remplacé. Au bout de deux semaines environ, j’ai commencé à voir que Willian avait des qualités inhabituelles pour un défenseur central. En faisant près de 1,90 m, il était très vif et très rapide. Dans la gestion du ballon, il était fantastique et il était bon dans la prise de décision. Il correspondait bien à mon style de jeu, où on construit de l’arrière avec le gardien et les défenseurs", a-t-il raconté. Une observation confirmée par son staff. D’un joueur de complément, l’Équatorien devient un incontournable sans que cela ne le perturbe. Discret, il endosse les responsabilités sans broncher et toujours en donnant satisfaction, que ce soit en Amérique du Sud ou à présent en Europe, et plus particulièrement au Paris Saint-Germain, la meilleure équipe du continent. "Je ne suis pas surpris parce que sa carrière est allée du bas vers le haut, du moins vers le plus. Et ses qualités sont très importantes dans la culture footballistique actuelle : la tactique, le physique", a déclaré Renato Paiva.
Une personnalité à affirmer
S’il n’est pas étonné par la trajectoire ascendante de son ancien protégé, l’ancien entraîneur de Botafogo estime néanmoins qu’il va devoir se faire violence à l’avenir pour franchir le cap qui le sépare des meilleurs à son poste. "C’est un garçon très fermé, il ne parle pas beaucoup. Je lui ai dit parfois : 'Est-ce que tu peux parler que je puisse entendre ta voix ?' Je lui disais aussi : 'Parce que dans cette position, tu dois parler. Aujourd’hui, tu joues avec un grand joueur à tes côtés, mais dans le futur, ce sera toi le grand bonhomme avec un garçon à tes côtés.' Dans sa position, il doit parler, il doit diriger la ligne défensive, il doit parler de la défense avec ses milieux ; mais c’est Pacho. Pacho n’est pas comme ça (un joueur très vocal) et sa personnalité, selon moi, influence les aspects négatifs de son jeu", a-t-il analysé sur les ondes de la radio française.
rop gentil, trop renfermé, Willian Pacho ne pourra pas changer fondamentalement qui il est, mais a entendu les critiques, au point d’avoir déjà entamé sa mutation. "Quand on a parlé après le match, il est venu me donner son maillot et on a parlé un peu. Je lui ai dit qu’il était un tout petit peu plus “méchant” qu’il ne l’était et que c’était une bonne chose dans le football actuel", a noté avec plaisir Renato Paiva, qui a pu échanger avec l’international équatorien lors de la dernière Coupe du monde des clubs, quand Botafogo avait battu le Paris Saint-Germain en phase de groupes (1-0).
Une évolution qui mérite d’être confirmée. En ce sens, le duel face à Harry Kane arrive à point nommé. Sans se renier, Willian Pacho a bien l’intention de prouver qu’on peut être discret mais en imposer face au meilleur buteur d’Europe, et le museler sans faire de bruit mais avec fracas. Le champion d’Europe compte sur son défenseur pour faire tomber l’invulnérable Bayern Munich.








