Xabi Alonso et le Real Madrid ont subi un coup d’arrêt. Mardi soir, dans la ferveur d’Anfield, la formation merengue a subi la loi de Liverpool et a longtemps remercié Thibaut Courtois. Auteur de huit arrêts de haut niveau, le portier belge a repoussé l’échéance autant qu’il a pu, mais à force de subir les assauts anglais, il a fini par céder, transpercé par une tête appuyée d’Alexis Mac Allister (0-1).

Ce revers a mis au jour les limites d’une équipe dont on oublie qu’elle est en chantier. Arrivé fin mai, Xabi Alonso cherche encore la bonne formule et travaille toujours à transmettre un état d’esprit particulier à son groupe. Aussi, les 13 victoires accumulées en 15 matchs toutes compétitions confondues ont donné le sentiment que le Basque avait trouvé une identité à son équipe. Une illusion selon Julen Guerrero. “Je constate un recul malgré les bons résultats”, a osé le Basque dans l’émission Radioestadio Noche diffusée sur Onda Cero.

"Il manque de courage dans son approche"

Joueur emblématique de l’Athletic Bilbao, dont il a défendu les couleurs à 414 reprises entre 1992 et 2006 et voix faisant autorité dans l’analyse du football espagnol, l’ancien international espagnol (41 sélections) n’a pas fait de cadeau à Xabi Alonso, lui reprochant d’avoir oublié ses principes. “Xabi Alonso n’a pas conservé la même audace qu’à la Coupe du monde des clubs, où son style de jeu était clairement affirmé. Il manque de courage dans son approche.”

En creux, Julen Guerrero pointe le changement de philosophie opéré en août. Aux États-Unis, Xabi Alonso s’était montré audacieux en titularisant Gonzalo Garcia au poste d’avant-centre. Une décision contrainte par la blessure de Kylian Mbappé, mais qui avait eu le mérite de fonctionner. Révélation du tournoi organisé par la FIFA, l’attaquant de 21 ans avait offert un point d’ancrage nouveau au secteur offensif madrilène et montré une complémentarité avec ses coéquipiers. Retenu au mercato estival, le buteur de La Fabrica cire depuis le banc et n’a joué que 108 minutes en…neuf apparitions pour une seule titularisation. “Xabi a du talent et de la vision, mais il semble qu’il ait privilégié les résultats à l’identité”, a ajouté Julen Guerrero, peiné de ne plus revoir le 5-3-2 prometteur de la Coupe du monde des clubs. Ce système a été éclipsé par un plus ordinaire 4-3-3, où l’attaquant français occupe seul la pointe de l’attaque et porte son équipe.

Si l’efficacité du capitaine de l’équipe de France a jusqu’à présent caché les lacunes collectives du Real Madrid et permis de réaliser un début d’exercice presque parfait, elle ne sera peut-être pas éternelle. La faillite contre Liverpool en a donné un aperçu, montrant au passage le manque de justesse dans la réponse tactique apportée par Xabi Alonso. De quoi appuyer la critique de Julen Guerrero, l’une des rares au sujet de la Maison Blanche.