À l’image du Bayern Munich, qui après avoir battu le Paris Saint-Germain (2-1) n’en finit plus d’empiler les victoires en ce début de saison historique en Bavière, le Real Madrid avait suivi le mouvement, enregistrant 13 victoires lors de ses 14 premières sorties. Une performance remarquable permettant à Xabi Alonso de s’inscrire dans la lignée de certaines légendes merengues, mais aussi un mirage.

Cette formation madrilène demeure en chantier et, en ce sens, reste fragile. Liverpool s’est chargé de le lui rappeler hier soir à Anfield. Pourtant pas fringant ces dernières semaines, où il avait empilé six défaites en huit matchs toutes compétitions confondues, le champion d’Angleterre a donné une leçon au club espagnol. Et s’il ne s’est imposé que grâce à un but de la tête d’Alexis Mac Allister (1-0), ce n’est que parce que Thibaut Courtois a enchaîné les parades, huit au total.

"Un peu décevant"

Souvent sur la défensive, avec 14 tirs subis, le Real Madrid n’a jamais donné le sentiment de pouvoir inquiéter son hôte avec seulement sept tirs tentés mais seulement deux cadrés. “Mbappé et Vinicius n’ont pas réussi à créer la magie dans les 30 derniers mètres et à relancer le Real Madrid. C’était un peu décevant de constater que, dans cette zone, on n’a pas retrouvé la qualité qu’on attend des joueurs du Real Madrid”, a pointé Gareth Bale sur le plateau de CBS Sports.

“S’il y a de l’espace, passe simplement le ballon. Cette circulation constante est parfois trop scénarisée. Au début du match, Vinicius a mis Conor Bradley dans les cordes dans les cinq à sept premières minutes. Et ensuite, il l’a laissé respirer. Pourquoi le laisser respirer ? Insiste jusqu’à ce qu’il reçoive un carton jaune, alors il ne pourra plus défendre de la même manière… mais ça ne s’est pas produit”, a enchaîné Thierry Henry, déçu du manque de continuité dans la performance de l’international brésilien.

“Ils se compliquent la vie”

Pour l’ancien international gallois, qui a évolué chez les Merengues entre 2013 et 2022, le problème rencontré par les attaquants madrilènes réside dans leur manque de spontanéité. “Ils se compliquent la vie. Parfois, il leur suffit de tester la défense. Ils sont clairement plus rapides que tous les autres joueurs sur le terrain. Mais je pense qu’ils ne le font peut-être pas parce qu’il n’y a personne d’autre dans la surface pour réceptionner les centres. Ils ont probablement besoin de ce numéro neuf”, a-t-il analysé. Un débat qui pourrait ressurgir si la situation se reproduit, alors que Kylian Mbappé revendique d’être l’avant-centre de référence de son équipe malgré un profil plus fuyant en raison de ses qualités de course. Une observation partagée par la légende d’Arsenal. “Même s’il n’y a personne dans la surface, comme tu l’as dit, au moins il faut faire reculer l’équipe adverse de 30 mètres. Et vous pouvez alors passer le ballon à votre milieu de terrain, qui pourra peut-être tirer depuis l’extérieur de la surface. Mais je ne sais pas pourquoi ils essaient parfois d’être ingénieux alors qu’il n’est pas nécessaire de l’être.”

Logiquement battu en Angleterre et pour la première fois de la saison en Ligue des champions, le Real Madrid va devoir comprendre là où il a péché et trouver les solutions pour éviter de commettre les mêmes erreurs. Cette défaite a néanmoins révélé une chose : sa dépendance aux fulgurances de Kylian Mbappé et aux exploits de Thibaut Courtois. Si le second a encore répondu présent, le premier a marqué l’arrêt face aux Reds.