Après l'Inter il y a un mois, c'est un nouveau déplacement périlleux qui attend la Juve ce dimanche sur la pelouse du stade Diego Armando Maradona de Naples. Si le champion en titre napolitain est particulièrement à la traîne cette saison, nul doute que l'atmosphère des grands soirs sera au rendez-vous pour la réception de la Juventus de Turin et que les tifosi du SSC sauront mettre la pression pour faire vivre un enfer à leurs rivaux historiques.

La rivalité entre Naples et Turin s'est nourrie par des oppositions culturelles fortes au fil des siècles et et va donc bien au delà du football, où tout a véritablement commencé à l'arrivée de Diego Maradona en 1984, lorsque le Napoli a enfin pu rivaliser avec la Juventus de Michel Platini.

Aujourd'hui encore, les oppositions entre Naples et la Juventus de Turin restent particulièrement animées. On se penche à cette occasion sur les quelques joueurs du Napoli qui ont toutefois franchi le pas en allant jouer chez « l'enemi » après avoir porté le maillot ciel et blanc.

Dino Zoff

Le Napoli et la Juve auront été les deux grands clubs qui ont marqué la carrière de l'immense gardien italien. Dino Zoff était déjà un gardien aguerri de Série A avant d'arriver à Naples, en 1967-1968, l'année de son titre de champion d'Europe avec la Squadra Azzurra.

Après être resté cinq saisons à Naples, c'est à Turin qu'il a bâti l'essentiel de son palmarès, avec 11 saisons pleines (1972-1983) et six titres de champion d'Italie. Son cœur est resté turinois ensuite puisqu'il a coaché la Juve pendant deux ans à la fin des années 90, mais jamais Naples.

Fabio Cannavaro

Parmi les plus grands défenseurs de la planète dans les années 90-2000, Fabio Cannavaro a été sacré champion du Monde en 2006 alors qu'il était encore un joueur de la Juventus de Turin. Lui, le natif de Naples, formé au Napoli où il a fait ses armes en pro de 1992 à 1995, fait partie des « traîtres » que le peuple napolitain a appris à aimer puis à détester.

Fabio Cannavaro a pourtant été une fierté locale, partageant ses premiers entraînements avec « El Pibe de Oro » à la fin des années 90 avant d'intégrer l'équipe première en 1992. Sa réputation a été quelque peu terni ensuite, même s'il a attendu neuf ans après son départ du SSC, en 1995, pour rejoindre la Juve, où il est ensuite revenu en 2009 pour terminer sa carrière en Europe.

Ciro Ferrara

Au final, Fabio Cannavaro n'aura fait que reproduire le chemin de son idole, Ciro Ferrara. Lui aussi est né à Naples, et a fait ses gammes au Napoli jusqu'à l'échelon professionnel, où il est devenu une référence mondiale. Pendant dix ans, de 1984 à 1994, Ciro Ferrara a été l'un des piliers de l'effectif napolitain, aux côtés de Diego Maradona notamment, remportant deux séries A (1987 et 1990) et buteur lors de la finale de Coupe UEFA remportée en 1989.

Considéré comme une légende du Napoli, il a finalement été le premier de l'ère « post-maradona » à rejoindre le camp adverse, où il est également devenu un joueur qui a marqué l'histoire de la Juventus, de 1994 à 2005.

Gonzalo Higuain

C'est sans doute à ce jour le transfert que les tifosi du Napoli ont eu le plus de mal à digérer. Arrivé comme une superstar en provenance du Real Madrid en 2013, l'attaquant argentin a régalé pendant trois saisons en devenant un joueur emblématique de la série A, allant jusqu'à battre le record de buts inscrits sur une saison en championnat avec 36 réalisations en 35 matchs.

Puis ce fut la catastrophe. Au terme d'une Coupe du Monde où il a échoué en finale avec l'Argentine face à l'Allemagne, Gonzalo Higuiain a décidé de rejoindre le grand rival, prétextant une mésentente avec le président Aurelio De Laurentiis.

Malgré un joli chèque de 90 millions d'euros, les Napolitains n'ont jamais accepté cet affront, n'hésitant pas à brûler le maillot de leur ancienne idole dans les rues de la ville et attendant de pied ferme chacun de ses retours sous le maillot de la Juve.

Arek Milik

C'est le seul joueur actuel à être passé par les deux clubs. En concurrence en attaque avec Dusan Vlahovic, Federico Chiesa et Kenan Yildiz, le Polonais s'évitera peut-être une bronca du stade Diego Armando Maradona à chacune de ses touches de balle.

Car les Napolitains n'ont pas oublié que c'est sous le maillot ciel et bleu qu'Arek Milik a fait ses premières armes au plus haut niveau de 2016 à 2020, avec une grosse saison à 20 buts en 2018-2019. Exfiltré à l'Olympique de Marseille en janvier 2021, le voilà de retour en Italie du côté de Turin depuis un an et demi. De quoi raviver la rivalité entre les deux équipes et promettre à Arek Milik des sifflets prononcés s'il venait à entrer en jeu ce soir.