"Je ne veux pas terminer mon passage dans un club où il y a un projet après seulement un ou deux ans de travail. Je crois vraiment au projet à long terme de Côme. Je suis venu ici en tant que joueur et je suis très heureux parce que je peux travailler comme je le souhaite." Cesc Fàbregas a longtemps hésité. Intronisé sur le banc de l’équipe première de Côme il y a un an, le technicien espagnol s’est retrouvé dans les petits papiers de l’Inter Milan cet été. Ardemment courtisé par les Nerazzurri pour prendre la succession de Simone Inzaghi, parti s’exiler en Arabie saoudite après son cuisant échec en finale de la Ligue des champions, Cesc Fàbregas a finalement opté pour le choix du cœur et la stabilité, préférant se montrer loyal envers le club italien ainsi que sa direction.

Entraîneur à la cote montante sur le marché, l'ancien milieu de terrain espagnol, qui est parvenu à hisser Côme à une excellente dixième place pour son grand retour en Serie A la saison passée, aurait donc pu faire le grand saut cet été en rejoignant l'Inter Milan. Pour le plus grand bonheur des dirigeants de la formation transalpine et de ses fidèles supporters, Cesc Fàbregas s'est donc ravisé et sera bel et bien aux manettes de l’équipe première pour une deuxième saison consécutive. L’occasion pour le tacticien ibérique de prouver qu’il peut emmener Côme encore plus haut sur le plan sportif, de continuer à façonner son ambitieux projet, mais également de poursuivre la formation des jeunes joueurs qu’il côtoie au quotidien.

La santé mentale, primordiale pour Fabregas

Lors d’un entretien récemment accordé à la BBC, le champion du monde 2010 avec l’Espagne a d’ailleurs révélé certains des conseils qu’il prodigue à la nouvelle génération depuis qu'il s'est assis sur le banc de l'écurie italienne. "Quand je parle aux jeunes joueurs, je leur dis que le meilleur investissement possible, même si tu ne gagnes pas une folle somme d’argent, plutôt que de prendre des avions privés ou d’acheter de belles voitures, c’est de dépenser son argent dans un cuisinier à domicile ou un coach en préparation mentale", confie le coach de 38 ans, qui fait preuve d’une certaine sagesse après une carrière de joueur qui s’est étalée sur près de vingt ans entre 2004 et 2023.

"Si tu n’es pas heureux à cause du niveau du préparateur physique, fais-en toujours un peu plus, dors bien. Dépense ton argent dans ces choses qui peuvent avoir de la valeur pour l’avenir", poursuit Cesc Fabregas, soucieux de mettre en avant le sujet de la santé mentale dans le football, pas assez mis en lumière à son goût : "Croyez-moi, ça m’est arrivé et c’est arrivé à 99,5 % des footballeurs. Quand tu commences à moins te sentir bien, une fois que tu as beaucoup gagné, quand tu as joué beaucoup de matchs, tu commences à devenir un peu plus faible car tu te dis : 'Pourquoi devrais-je donner plus ? Pourquoi j’ai besoin de faire ça maintenant si je l’ai fait deux fois ?'" De sages paroles qui pourraient faire écho dans l’esprit de la jeune génération. Enfin, c’est ce qu’espère Cesc Fabregas du haut de ses dizaines d’années d’expérience.