Igor Tudor a réussi sa mission. Appelé au chevet d’une équipe malade et en plein marasme au bout du mandat aride et rigide de Thiago Motta, l’entraîneur croate a emmené la Juventus Turin en Ligue des champions, arrachant la précieuse qualification hier soir lors de la 38e et dernière journée de la Serie A grâce à une victoire difficile à Venise (3-2).

De quoi finir la saison sur une bonne note et se projeter sereinement sur la Coupe du monde des clubs. "Igor respectera l'engagement pris de mener la Juve à la Coupe du monde des clubs. Il ne précipitera pas le club dans son choix futur, car il espère clairement pouvoir encore être l'entraîneur de la Juve la saison prochaine et respectera le calendrier de ce choix", a déclaré Anthony Seric, l’agent du Croate, au micro de Sky Sports. Une sortie qui interpelle mais s’inscrit dans un contexte particulier.

En effet, la position d’Igor Tudor est très fragile. S’il est parvenu à redresser la Juventus Turin, il entretient des relations houleuses avec son directeur sportif Cristiano Giuntoli ; il a eu avec lui de récentes conversations "animées". Si son agent a tenu à rétablir la vérité concernant l’entente entre les deux hommes, Igor Tudor sait qu’il n’est pas en position de force : sa venue est perçue comme un intérim et une solution d’urgence.

Du rififi à Naples ?

Selon la Gazzetta dello Sport, la direction bianconera a d’autres plans. Le quotidien sportif italien assure ainsi qu’elle aurait accéléré sur le dossier Antonio Conte. Les dirigeants de la Juventus Turin discutent depuis déjà plusieurs semaines avec le natif de Lecce afin de rendre possible son retour dans le Piémont. Son sacre dès sa première saison avec Naples a confirmé son indiscutable capacité à construire un effectif compétitif immédiatement. Justement ce dont a besoin la Juventus Turin. L’avantage des Turinois dans ce dossier est que l’ancien sélectionneur n’a jamais caché sa volonté d’un jour entraîner la Vieille Dame.

En octobre 2023, il avait alors admis dans une interview à Belve qu’il regrettait son départ de la "Juve", un club à part selon lui. "Elle est toujours considérée comme l'équipe à battre et à détester. Jouer et entraîner la Juventus n'est pas pour tout le monde, cela n'apporte pas de sympathie car vous avez toute l'Italie contre vous", avait-il notamment dit.

Autre élément en faveur des Bianconeri, le torchon brûle à Naples entre Antonio Conte et Aurelio De Laurentiis. Selon les médias italiens, l’entraîneur aurait réclamé des garanties concernant le mercato que le dirigeant napolitain ne serait pas spécialement prêt à lui céder. Dans ce contexte, un départ d’Antonio Conte serait plausible malgré l’évidente réussite connue cette saison à Naples et l’amour que lui vouent les supporters Azzurri. Igor Tudor, lui, ne semble pas avoir les cartes en main et ne pourra faire que de son mieux sportivement, son seul atout pour plaider sa cause.