Un choc, un vrai. Après l’étourdissant derby de l’Italie entre la Juventus Turin et l’Inter Milan (4-3), la Serie A propose, en clôture de sa 5e journée, une opposition alléchante entre l’AC Milan et Naples. Une soirée comme San Siro les aime, entre le troisième du championnat et le leader, où le vainqueur marquera son adversaire direct et prendra une option au classement. Si les observateurs suivront tout particulièrement le duel à distance que se livreront Luka Modric et Kevin De Bruyne, les deux recrues star de l’été en Italie, un autre duel attirera également l’attention. "Un grand défi entre deux entraîneurs extraordinaires", a présenté Cesare Prandelli dans un entretien accordé à la Gazzetta dello Sport.

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Ce choc entre Rossoneri et Azzurri se déroulera sur la pelouse mais aussi sur le bord du terrain, où se feront face Massimiliano Allegri et Antonio Conte. Deux entraîneurs dont la réputation n’est plus à faire et connus pour leur savoir-faire. Pour l’ancien sélectionneur de l’Italie, les deux hommes sont d’ailleurs moins dissemblables qu’on veut bien le faire croire. "Il faut reconnaître la force de chacun, fruit de leur savoir-faire. Leurs différences sont souvent évoquées, alors qu'à mes yeux, à bien des égards, ils présentent d'énormes similitudes", a-t-il déclaré, insistant sur le côté charismatique de chacun et sur leur "leadership qui devient une force motrice" pour leurs équipes.

Ce n’est ainsi pas un hasard si l’un et l’autre sont parmi les techniciens ayant le plus gagné en Serie A. Massimiliano Allegri peut ainsi se vanter d’avoir remporté six fois le Scudetto (5 fois avec la Juventus Turin et une fois avec l’AC Milan), soit une fois de moins que le recordman en la matière Giovanni Trapattoni. De son côté, Antonio Conte compte cinq titres de champion d’Italie, mais avec la particularité d’y être parvenu à la tête de trois clubs différents (3 avec la Juventus Turin, 1 avec Naples et 1 avec l’Inter Milan). "Conte est un entraîneur exceptionnel. Dès son arrivée dans un club, il a cette capacité à comprendre les joueurs et à les améliorer. Par exemple, Politano a toujours été un joueur de qualité, mais grâce à Antonio, il a acquis une constance qui fait de lui un élément essentiel", admire Cesare Prandelli dans le quotidien sportif italien. La saison dernière est ainsi le dernier exemple de la formidable capacité d’adaptation du natif de Lecce et de son don pour emmener avec lui tout un groupe vers les sommets.

"Il s'attaque aux problèmes et les résout"

Moins flamboyant dans sa manière de faire, Massimiliano Allegri pourrait aboutir au même résultat au bout de cet exercice. C’est du moins sa volonté. Revenu aux affaires, 11 ans après son départ de Lombardie et après une période faste à la Juventus Turin, l’enfant de Livourne a été rappelé sur le banc milanais pour ramener de l’ordre et de la cohérence dans la maison rouge et noire. Pas une mince affaire après un exercice chaotique marqué par le passage des Portugais Paulo Fonseca et Sérgio Conceição. Pour autant, la greffe semble en train de prendre. Tout sauf une surprise pour Cesare Prandelli. "Je suis extrêmement heureux de l'impact d'Allegri ; il le méritait, car il a dû essuyer des critiques injustifiées. Max est dominant, il a la capacité d'assimiler les situations les plus délicates et de les gérer avec brio. Il s'attaque aux problèmes et les résout. Et Milan joue bien ; contre l'Udinese, il a été divertissant", loue celui qui a conduit l’Italie jusqu’en finale de l’Euro 2012.

À San Siro, il sera donc intéressant de voir qui, d’Allegri ou de Conte, parviendra à prendre le dessus tactiquement sur l’autre. Un duel entre maîtres ayant à leur disposition 16 pièces, à utiliser au mieux au long de 90 minutes. Si tout se décidera sur le rectangle vert, les indications venant du bord de touche pourraient également avoir un impact certain sur le résultat d’un choc que toute l’Italie suivra avec un intérêt tout particulier.