Depuis cinq mois, Rudi Garcia étrenne un tout nouveau costume. Alors qu’il était libre et donc sans club depuis son départ de Naples en novembre 2023, le technicien tricolore est officiellement devenu le 24 janvier dernier le nouveau sélectionneur de la Belgique, succédant ainsi à Domenico Tedesco. Une fonction qu’il occupe pour la première fois de sa carrière. Coach rodé au haut niveau, expérimenté et reconnu à la faveur de ses passages plus ou moins couronnés de succès à Saint-Étienne, Dijon, Le Mans, Lille, l’AS Roma, l’OM, l’OL, Al-Nassr et donc Naples, l’homme de 60 ans aurait même pu encore plus étoffer son CV en découvrant la Premier League depuis le banc de touche de Manchester United.

Au cours d’un entretien accordé au Parisien et paru cette semaine, Rudi Garcia a effectivement révélé avoir été proche de signer avec les Red Devils en 2021. “Avant ce nouveau challenge, j’aurais souhaité rejoindre un club espagnol ou anglais. Avec Manchester United, notamment, on est allé assez loin dans les discussions. On a eu trois rencontres. J‘étais en finale avec Ralf Rangnick à l’automne 2021 et le choix du board s‘est porté sur ce dernier. C’est dommage car ça m’aurait donné l’occasion de travailler avec Cristiano Ronaldo (il l’a ensuite entraîné à Al-Nassr, ndlr). Il était de retour à MU et ça ne se passait pas très bien”, a confié le Tricolore dans une série de questions-réponses avec d’anciens joueurs ou entraîneurs ayant croisé son chemin durant sa carrière.

Garcia sans pitié avec Juninho

Bien que le mariage avec les Red Devils n’ait pas pu voir le jour, Rudi Garcia estime qu’il aurait pu rendre de précieux services à un club qui cherche désespérément une réelle identité de jeu depuis le départ de Sir Alex Ferguson en 2013. “Je vais manquer d‘humilité, mais on aurait fait du très bon boulot tous les deux. J’en suis sûr”, affirme le sélectionneur de la Belgique, qui avait connu une fin d’histoire en eau de boudin quelques mois plus tôt à l’Olympique Lyonnais. Un club qu’il a entraîné entre 2019 et 2021. “Lyon, j’aurais voulu y demeurer toute ma carrière, mais ce n’était plus possible dans une ambiance viciée avec un directeur sportif qui voulait mon poste (Juninho). Donc, on me fait un faux procès. Avec un minimum d‘objectivité, cette réputation ne résiste pas aux faits. Que dire de plus ?”, a-t-il lâché, se révélant au passage sans pitié avec Juninho.

Relancé ensuite sur ses détracteurs qui ne l’ont pas épargné au cours de ses diverses aventures sur le Vieux Continent malgré des résultats qui plaident en sa faveur, Rudi Garcia a tenu à se défendre. “Ce que je réponds à ceux qui affirment que tu ne réussis dans un club que la première saison ? À Lille, j’ai été champion au bout de la troisième. À la Roma, je finis 2e deux années d‘affilée. À Marseille, j’ai été finaliste de la Ligue Europa près de dix-huit mois après mon arrivée”, énonce celui qui a ensuite terminé son intervention en révélant une sympathique anecdote au sujet de Roberto De Zerbi, impressionné par la longévité de Rudi Garcia à l’OM. “Récemment, j’ai croisé Roberto De Zerbi, il m’a dit : 'Waouh ! Tu as fait trois saisons à l’OM'”. Un parcours à Marseille qui semble irréel pour l’Italien, mais que le Français espère maintenant réitérer avec les Diables Rouges.