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Premier League : Giuseppe Rossi se souvient des fous entraînements de Manchester United
Dans un entretien accordé à la Gazzetta dello Sport, l’ancien international italien est revenu sur son transfert chez les Red Devils, sa première rencontre avec Sir Alex Ferguson et la folle intensité au quotidien à Carrington.
C’est un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. En 2004, Manchester United était loin de ses atermoiements actuels et appartenait à l’élite du football anglais, mais aussi européen. Une référence où évoluaient de futures légendes comme Ryan Giggs, Paul Scholes, Wayne Rooney ou le tout jeune Cristiano Ronaldo. C’est dans ce vestiaire que débarque Giuseppe Rossi à seulement 17 ans après avoir été repéré du côté de Parme, où il avait grandi. "Il y avait un recruteur dans la région, et un jour de mai 2004, il m'a abordé, m'a donné un pin's de Manchester United et m'a dit qu'ils me voulaient. J'ai cru à une blague, j'ai donné son numéro à mon père, et c'était vrai. Un contrat très important de quatre ans, et la chance de m'entraîner avec l'équipe première de ce qui était alors le plus grand club d'Europe", se souvient l’Italien dans la Gazzetta dello Sport.
"Gagner le respect et la confiance de ces monstres"
D’un coup, le jeune homme né à Teaneck dans le New Jersey passe du monde des jeunes avec Parme à celui des professionnels à Manchester. Un choc qu’il a pu mesurer dès l’entraînement. "C'était une autre planète. Un autre sport par rapport à ce à quoi j'étais habitué. Une vitesse de bête et une intensité brutale. Vous connaissez la célèbre phrase : 'Tu joues comme tu t'entraînes' ? Eh bien, mon père me la répétait tout le temps et là, à United, c'était comme ça, mais multiplié par mille. À l'entraînement, il n'y avait pas d'amis : coups de pied, bousculades, agressivité", dévoile-t-il.
Un univers impitoyable où il a dû apprendre à "survivre". "J'ai vite compris ce que je devais faire. J'avais du talent, je devais l'utiliser pour gagner le respect et la confiance de ces monstres. Physiquement, j'étais en retrait, je devais m'en sortir par la technique et l'intelligence. Je pensais à une nouvelle vitesse. Avant que le ballon n'arrive, je devais déjà savoir quoi en faire. Sinon, Gary Neville ou Nemanja Vidic étaient là pour me réveiller", s’en amuse-t-il pour le quotidien sportif italien avant d’évoquer une anecdote résumant la posture qu’il avait dû adopter pour exister face à ces joueurs plus expérimentés que lui. "Roy Keane raconte dans son autobiographie qu'un jour, à l'entraînement, il avait donné un coup de coude à un jeune Italien parce qu'il ne lui avait pas passé le ballon et que le jeune avait répondu par un regard dur et plein de défi. "S'il m'avait dit quoi que ce soit, je l'aurais frappé. Il s'est tu, mais son regard était clair, il voulait m'engueuler. Je me suis dit que j'allais aller lui serrer la main", écrit-il. Ce garçon, c'était moi. Et je ne me souviens pas du tout de cet épisode : j'étais manifestement en transe de compétition, à l'entraînement ! Ma détermination à faire carrière était absolue", révèle l’ancien international italien.
"Une personne austère mais affectueuse"
Sa détermination sans faille ne lui permit néanmoins pas de percer sur le terrain, où la concurrence fut trop rude pour lui. En trois saisons, il ne fit que 14 apparitions avec le maillot des Red Devils. Pas de quoi nourrir des regrets, lui qui garde précieusement le souvenir de sa première rencontre avec Sir Alex Ferguson le jour de sa signature en faveur de Manchester United. "Ce fut une surprise : une personne austère mais affectueuse et attentive, proche, une figure paternelle habituée à traiter les jeunes comme des bijoux, à les protéger et à les stimuler pour les faire grandir au mieux en tant que personnes et en tant que footballeurs, avec des valeurs et des règles très précises et esquissées. Nous nous sommes bien entendus parce que j'avais une grande ambition et une excellente éducation. Mon père m'avait élevé d'une manière très précise dans ce sens, si je sortais du droit chemin, il me remettait immédiatement dans le droit chemin", expose-t-il.
Un rendez-vous manqué qui a néanmoins forgé le caractère de l’Italien, qui a poussé sa carrière sur 19 ans, dont six très réussis du côté de Villarreal (2007-2013), ne rangeant ses crampons qu’en 2023 après une dernière pige à la SPAL. Loin des lumières d’Old Trafford.