Il y a déjà un an, The Guardian se faisait l’écho d’un grand projet en gestation à Londres. Après Arsenal et Tottenham, qui avaient détruit leurs anciennes "maisons", Highbury et White Hart Lane, pour bâtir et investir dans des enceintes plus modernes et en accord avec leur temps, Chelsea explorait à son tour l’idée d’un déménagement de Stamford Bridge.

Le maire de Londres met la pression

Un an plus tard, de nouvelles avancées ont été faites. En effet, selon The Telegraph, les Blues auraient entamé officiellement des discussions avec la mairie de Londres en vue de la construction d’un nouveau stade. Ces premières rencontres ont été précipitées alors que le maire londonien, Sadiq Khan, a publiquement réclamé aux dirigeants de Chelsea d’éclaircir leurs intentions concernant Stamford Bridge.

Une prise de position rappelant la dichotomie du plan des récents lauréats de la Coupe du monde des clubs. Des dissentions existent ainsi chez les actionnaires du club quant à l’option à prendre, entre d’un côté les partisans d’une construction du côté d’Earl’s Court, dont le coût serait estimé à 1,4 milliard d'euros, et de l’autre, les partisans d’une démolition progressive de l’actuelle enceinte et d’une reconstruction sur le même site, à l’image de ce qui avait été fait à Tottenham. Une seconde voie a priori deux fois moins cher que la première."Nous devons penser à long terme à ce que nous essayons d'accomplir. Nous avons une grande opportunité de développement de stade que nous devons débusquer, et je pense que c'est là que nous serons alignés ou que nous déciderons finalement de suivre une autre voie. Nous avons 16 à 20 ans pour trouver une solution. Évidemment, à l'intérieur de Londres, c'est très complexe, mais ce n'est pas comme si nous construisions quelque chose au milieu d'un environnement rural. Nous devons nous assurer que nous prenons en compte un grand nombre de parties prenantes. Les supporters de Chelsea en font certainement partie. Mais à long terme, je pense que nous allons construire quelque chose de nouveau, et nous trouverons une solution", a récemment déclaré Todd Boehly à Bloomberg.

Le dirigeant américain pousse pour un départ à Earl’s Court, site repésentant 18 hectares contre cinq à Stamford Bridge, tout comme Hansjörg Wyss, actionnaire minoritaire, qui en mai dernier assurait à Chelsea TV qu’il s’agissait de "la meilleure option à laquelle nous puissions penser", mais qu’il y avait "beaucoup d'obstacles" à surmonter

Sur fond de guerre interne

Si le site doit bien être réaménagé par la capitale anglaise, l’entreprise en charge du projet, the Earl’s Court Development Company (ECDC), a indiqué que rien n’est prévu pour accueillir les Blues et leur nouveau stade. "Le maire n'a pas connaissance de propositions formelles récentes du club pour le site d'Earl's Court. Le maire et TfL ne pourront se faire une opinion qu'après avoir pris connaissance des détails de toute proposition potentielle", a tenu à préciser la municipalité au Telegraph.

Le début des travaux du site d’Earl’s Court doit démarrer en 2026. Une date butoir avant laquelle Chelsea devra se positionner et éventuellement faire une offre d’achat des terrains pour faire avancer ses plans. Et si la situation est complexe à Earl’s Court, elle l’est aussi à Stamford Bridge où le collectif Chelsea Pitch Owners (CPO), qui détient le droit de propriété du terrain, pourrait bloquer toute tentative de déménagement. Le tout se déroule sur fond de guerre interne entre des propriétaires qui veulent se dévorer les uns les autres, Todd Boehly voulant racheter les parts de Clearlake Capital's Eghbali et Feliciano, et inversement.

Si tout semble fonctionner parfaitement sur le terrain où Enzo Maresca a pris la mesure du poste et réussi à mettre en place un collectif cohérent, en coulisses, Chelsea connaît de fortes turbulences.