"Je crois que Bernardo (Silva) a été un incroyable modèle pour nous, il est là depuis plusieurs années. Dans les mauvais moments, il savait qu'il devait franchir un cap supplémentaire. Quand il devait me dire quelque chose, il le disait parce que c'était dans l'intérêt du club. J'ai décidé de choisir les quatre capitaines, qui seront Bernardo, Rodri, Ruben (Dias) et Gündogan". Pep Guardiola a repris les commandes. Lors d’une conférence de presse organisée en juillet dernier durant la Coupe du monde des clubs, le technicien des Skyblues avait dévoilé l'identité de son nouveau capitaine et de ses suppléants. Pour la première fois de sa carrière, l'entraîneur ibérique a choisi quel joueur allait porter le brassard, et non le vestiaire.

Une décision mûrement réfléchie par Pep Guardiola, décidé à créer un électrochoc à Manchester City après une dernière saison manquée dans les grandes largeurs. Avec le départ de Kevin De Bruyne, l’ancien coach du FC Barcelone a dû chercher un nouveau leader et s’est donc logiquement tourné vers Bernardo Silva pour reprendre le flambeau du Belge. Fort de son expérience et de son ancienneté au club, le milieu offensif portugais est l’un des cadres et leaders du vestiaire mancunien depuis plusieurs années. Lui qui s'apprête à arborer la tunique des Skyblues pour la neuvième saison consécutive a en effet effectué plus de 400 apparitions avec Manchester City, avec 17 trophées et 73 réalisations à son actif.

Les coulisses de la décision

Une belle récompense pour Bernardo Silva, qui compte bien s’en montrer digne. Lors d’un entretien accordé au Times cette semaine, l’ancien joueur de l’AS Monaco s’est d’ailleurs épanché sur la genèse de cette décision. "Après l'annonce du départ de Kevin, Pep m'a convoqué dans son bureau et m'a dit qu'il souhaitait que je sois le nouveau capitaine. Il m'a dit que certaines choses ne s'étaient pas passées comme il le souhaitait la saison dernière (le départ de Kyle Walker en cours de saison après avoir été élu capitaine par les joueurs), alors il m'a choisi. C'est une grande responsabilité", a confié l’international lusitanien, décidé à montrer l’exemple auprès de ses partenaires dès la reprise de la Premier League.

Si l’aura, les valeurs et l’expérience de Bernardo Silva ont plaidé en sa faveur lorsque Pep Guardiola a dû faire un choix, la personnalité forte et prononcée du milieu de terrain a certainement eu aussi un rôle prépondérant dans la réflexion. Honnête, franc, droit, Bernardo Silva n'hésite jamais à clamer haut et fort ce qu’il pense, quitte à froisser. La preuve lorsqu’il est invité à commenter la tradition de la haie d’honneur que doivent effectuer les clubs de Premier League pour le champion d’Angleterre. "Je suis mauvais perdant, oui. J'ai joué douze ans à Benfica et ils nous ont appris à haïr la défaite. De mon point de vue, (la haie d'honneur) c'est de l'hypocrisie", lâche-t-il sans prendre de pincettes.

L’épisode du café

En 2020, alors que le champion d’Angleterre en titre, Liverpool, effectuait son entrée sur la pelouse de l’Etihad Stadium sous les applaudissements des joueurs de Manchester City et du public mancunien, Bernardo Silva avait été critiqué pour avoir préféré boire un café sur le bord du terrain plutôt que d’imiter ses coéquipiers. Un épisode sur lequel est revenu l’intéressé dans son style si caractéristique : "S'ils veulent qu'on la fasse, OK, mais je n'allais pas applaudir Liverpool. Je ne célèbre pas une défaite. Et quand je gagne un titre, je n'ai pas besoin que quelqu'un d'autre m'applaudisse". Une sortie qui a le mérite d’être claire comme de l’eau de roche.