Le sol tremble dans le sud de la France en ce début de saison. Si quelques secousses ont commencé à se faire ressentir à l’Olympique de Marseille vendredi dernier suite à la défaite inaugurale en Ligue 1 face au Stade Rennais (0-1), puis en raison du règlement de comptes entre quelques joueurs phocéens qui a suivi dans le vestiaire du Roazhon Park, le tremblement de terre a pris une toute autre ampleur en ce début de semaine. Quatre jours après leur altercation à l’issue du revers à Rennes, Adrien Rabiot et Jonathan Rowe ont été provisoirement mis en retrait de l’équipe première, privés des premiers entraînements de la semaine, avant de voir leur avenir sur la Canebière s’assombrir.

Fortement déçue du comportement de l’Anglais et du Français, et souhaitant avant tout préserver la cohésion de groupe dans le vestiaire dirigé par Roberto De Zerbi, la direction olympienne, en accord avec le technicien italien, a décidé de se séparer des deux joueurs. Par l’intermédiaire d'un communiqué cinglant diffusé ce mardi en fin de journée, l’OM a en effet tranché dans le vif en annonçant avoir placé Adrien Rabiot et Jonathan Rowe sur la liste des transferts. Un véritable séisme. Désormais poussés vers la sortie par leurs dirigeants, le milieu de terrain comme l’ailier, dont le prix demandé serait respectivement de 15 et 20 millions d’euros, pourraient bien avoir disputé la semaine passée leur dernier match avec le maillot phocéen sur les épaules.

Le clan Rabiot abasourdi

Pour Adrien Rabiot et son entourage, cette sanction est synonyme de véritable choc à quelques jours de la rencontre entre l’OM et le Paris FC en Ligue 1 (samedi à 17h sur beIN SPORTS 1). Pièce maîtresse du collectif phocéen la saison dernière, cadre et élément essentiel dans le vestiaire, et épanoui dans le sud de la France depuis son arrivée l’été dernier, l’international français tombe en effet de haut puisqu’il va devoir trouver un nouveau point de chute. Ce mardi soir, deux semaines avant la fermeture du mercato estival, le clan du milieu de terrain a dévoilé quelques confidences sur son avenir. “Franchement, c'est très surprenant. C'est incompréhensible. Adrien est ultra impliqué dans le projet OM depuis maintenant un an. Il est très attaché au club”, a dans un premier temps tenu à rappeler Romuald Palao, l'avocat d’Adrien Rabiot, sur RMC.

“Beaucoup de choses se sont déroulées ces dernières 24 heures et il est nécessaire de se poser avant d'envisager la suite. Il est clair que si l'OM ne souhaite pas conserver Adrien, ça va être compliqué de faire la saison à l'OM. Oui, il va falloir se tourner vers d'autres horizons, c'est la loi du foot", a convenu le représentant de l’ancien joueur de la Juventus et du PSG, qui ne manque visiblement pas de prétendants. "Le club a indiqué qu'il souhaitait se séparer du joueur, mais on ne peut pas indiquer vouloir se séparer d'un joueur et venir réclamer des sommes hallucinantes. Oui, forcément, qu'on va regarder ce qui se passe. Il y a des clubs qui sont venus dans le courant de l'été, certains se sont manifestés ces derniers jours et un peu plus aujourd'hui. Il va y avoir des propositions”, assure Romuald Palao avant qu’un journaliste lui demande si le téléphone a vibré ces dernières heures.

Rabiot voulait rester

“Oui. Si dans sa tête c'est fini avec l'OM ? Ce n'est pas lui qui a décidé, c'est le club. Maintenant Adrien n'aura pas d'autre choix que de se faire une raison à un moment ou un autre. C'est le lot du football professionnel. Il faut être lucide”, poursuit-il. Si l’OM a décidé de frapper fort en mettant fin à son histoire avec Adrien Rabiot, l’intéressé aurait-il souhaité poursuivre son aventure sur la Canebière ? “Oui, il n'y avait pas de débat, pas de discussion.” Pour le vice-champion du monde 2022, il va donc falloir s’y faire. Estimant que le joueur de 30 ans a eu un comportement inadmissible dans le vestiaire marseillais vendredi dernier, l’OM a tapé du poing sur la table. Une manière de rappeler qu’aucun joueur n’est au-dessus de l’institution olympienne, et ce, peu importe son vécu, son aura et son statut.