Le Havre : Abdoulaye Touré raconte le jour où il a eu peur de mourir
Alors qu'il fait les beaux jours du Havre cette saison en Ligue 1, Abdoulaye Touré a raconté ce jour où il a cru mourir sous les coups de 30 agresseurs.
À 29 ans, Abdoulaye Touré montre qu'il a encore beaucoup à offrir sur le terrain, mais il a également une histoire fascinante à partager. Après son arrivée cet été au Havre en provenance du Genoa, bien qu'il ait évolué en Turquie la saison précédente, le milieu de terrain guinéen est devenu un élément essentiel dans l'équipe dirigée par Luka Elsner. Affichant un début de saison remarquable avec le club promu, actuellement classé 7e de Ligue 1, Touré s'est ouvert à L'Équipe sur un incident qui l'a profondément marqué alors qu'il habitait encore à Nantes. Il raconte : "Ce sont les guerres de quartier, ils ne savaient pas que c’était moi. En novembre 2014 (le 17), je sors d’un gymnase de Malakoff. J’arrive à ma voiture, quelqu’un se gare derrière moi et je suis bloqué. Une trentaine de mecs arrivent, armés jusqu’aux dents."
"Si j’ai eu peur d’y rester ? Oui"
Le milieu de terrain décrit une scène traumatisante, où il a même eu peur de mourir : "Battes de base-ball, marteaux, gaz lacrymogènes. Je suis seul. On casse mes vitres, on gaze ma voiture. Ça dure entre 15 et 30 secondes, mais c’est immense. Mon seul réflexe est de me protéger et, pour éviter qu’ils ouvrent la porte, je sors ma jambe comme ça (il mime des coups jambe tendue). Quand ils partent, mon jogging est tout déchiré, je n’arrive pas trop à ouvrir les yeux, car j’ai du gaz partout. À l’hôpital, on me pose quatre points de suture : j’ai pris 4-5 coups de marteau, dont un qui m’a ouvert la cuisse. Je n’ai pas dormi de la nuit. Je me suis refait la scène un milliard de fois. Si j’ai eu peur d’y rester ? Oui. Tu n’es pas un super-héros. Trente mecs face à toi, logiquement, c’est minimum l’hôpital". Heureusement, il s'en est sorti. Aujourd'hui, il met son expérience sur le terrain au service du Havre, et cette agression semble être bien loin derrière lui.