Longtemps, la Roja a traîné comme un boulet la rivalité exacerbée entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Aux prises chaque saison ou presque pour le titre en Liga et parfois même en Ligue des champions, les deux géants espagnols ne se faisaient aucun cadeau sur le terrain et n’hésitaient pas à se provoquer en dehors. Un climat électrique qui parasitait les bonnes relations en sélection entre les deux clans.

“L’ambiance au sein de l’équipe est à l’unité”

Si les sensibilités des uns et des autres ont pu être tues dans l’intérêt supérieur de la sélection espagnole, le spectre d’un conflit larvé a ressurgi lors du dernier Clasico. Avant le choc de la 10e journée de La Liga, Lamine Yamal avait jeté de l’huile sur le feu en affirmant que le Real Madrid ne savait faire que deux choses : se plaindre et voler. Des propos très mal reçus du côté de la Maison Blanche, outrée par la saillie de l’impétueux Blaugrana, et qui avaient participé à surmotiver les Merengues, finalement victorieux (2-1).

Entré en jeu en fin de match, Dani Carvajal ne s’est pas privé d’apostropher son cadet, lui indiquant visiblement qu’il parlait trop et devrait davantage se concentrer sur le terrain. La jeune star barcelonaise de 18 ans ne s’était pas débinée et avait tenu tête au trentenaire sextuple champion d’Europe, offrant une scène tendue qui fait le sel de ces rivalités. Spectateur privilégié, Luis de la Fuente ne s’est pas inquiété de voir deux des cadres de son équipe s’en prendre l’un à l’autre de cette manière. “Il n’y a eu aucun incident, aucune bagarre de cour d’école, vraiment. L’ambiance au sein de l’équipe est à l’unité, à l’esprit de famille”, a-t-il balayé dans un extrait du podcast 'Resonancia de Corazón'.

Le garant de l’intérêt commun

Soucieux que la concorde règne dans son groupe, le sélectionneur espagnol a mis les choses au clair avec les deux protagonistes. “J’ai beaucoup parlé avec Lamine, ainsi qu’avec Dani Carvajal”, a-t-il confirmé, comme pour expliquer que l’épisode était terminé et l’incident clos. Pour le technicien d’Haro, cette altercation est circonscrite au contexte particulier du Clasico et ne dit rien des réelles relations entre les deux joueurs. “Je me souviendrai toujours de cette image de l’Euro, du centre de Lamine et de la frappe de Carvajal, de leur accolade, de leurs expressions…”, a déclaré Luis de la Fuente, convoquant le souvenir du match d’ouverture de l’Euro 2024, quand l’attaquant du FC Barcelone avait servi le défenseur du Real Madrid contre la Croatie (3-0), lui offrant au passage son tout premier but en sélection. “C’est ce qui se passe en sélection. Je suis absolument convaincu que ce qui compte, c’est l’intérêt commun (…) Privilégier l’intérêt commun en dit long sur ce groupe, sur les joueurs”, a poursuivi le sélectionneur ibérique.

Tant qu’il sera en place, Luis de la Fuente veillera à ce que la Roja demeure un sanctuaire, débarrassé des tensions domestiques de La Liga, où seul importe la cohésion et la poursuite d’un but commun : faire gagner et briller l’Espagne.