La Liga : Dani Olmo raconte son départ du FC Barcelone à 16 ans
Formé à la Masia, l’international espagnol est revenu pour L’Equipe sur les circonstances qui l’ont amené à quitter Barcelone pour rejoindre le Dinamo Zagreb.
Tous les joueurs ne peuvent pas avoir la même trajectoire qu’un Lamine Yamal, un Gavi ou un Pau Cubarsi, pour ne citer que les exemples les plus récents. Recrue phare de l’été dernier au FC Barcelone, Dani Olmo a dû attendre et emprunter des chemins de traverse pour connaître la joie de porter le maillot blaugrana chez les professionnels.
Un départ voulu et assumé
En 2014, le natif de Terrassa, particularité qu’il partage avec Xavi, termine sa formation à la Masia. La logique voudrait qu’il intègre l’équipe professionnelle et gagne progressivement du temps de jeu tout en apprenant de ses aînés. Sauf qu’à cette époque, l’espace pour émerger est particulièrement mince avec une attaque confisquée par le redoutable et redouté trio Neymar-Luis Suárez-Lionel Messi et un milieu occupé par les inamovibles Xavi, Andrés Iniesta, Sergio Busquets ou encore Ivan Rakitić.
Dani Olmo comprend alors qu’il lui sera difficile de se faire sa place dans l’immédiat et prend la décision de partir. "C’est moi", a-t-il répondu à L’Équipe quand il lui a été demandé qui avait choisi du premier virage de sa carrière. Direction la Croatie et le Dinamo Zagreb. Une destination surprenante vu de l’extérieur mais pas à ses yeux. "Je savais qu’ils faisaient confiance aux jeunes, qu’ils compteraient sur moi à court ou moyen terme. Et je connaissais tous les grands joueurs qui en étaient sortis et avaient réussi dans l’un des cinq grands championnats : Luka Modrić, Mario Mandžukić, Mateo Kovačić ou, quand j’y étais, Marcelo Brozović qui est parti à l’Inter Milan et Marko Pjaca à la Juventus (…) Je savais que, au final, ça dépendrait de moi et que c’était le bon endroit pour continuer à progresser", a-t-il exposé au quotidien sportif français.
"Au Dinamo, j’ai appris d’autres choses"
Cette étape, qu’il a affrontée seul le premier mois avant d’être rejoint par sa mère pour les deux premières années, a été fondamentale dans sa construction sportive car elle l’a ouvert à d’autres perspectives techniques et tactiques. "À la Masia, on apprend à jouer d’une certaine manière. Le style Barça est unique. Quand tu quittes le club, tu t’aperçois qu’il y a aussi autre chose. En bien ou en mal, on forme à la Masia des joueurs pour jouer au Barça. Or, il y a des équipes qui ont un jeu plus direct, qui ont moins la possession. Ailleurs, tu peux toucher moins le ballon, le jeu peut être plus physique. Au Dinamo, j’ai appris d’autres choses qui sont aujourd’hui dans mon jeu", reconnaît le milieu offensif espagnol.
Son apprentissage croate durera six saisons, le temps de faire ses preuves et de se sentir prêt à relever un nouveau défi. "Je suis ensuite allé à Leipzig qui était un club qui grandissait avec le coach Julian Nagelsmann (aujourd’hui sélectionneur de l’Allemagne, ndlr). C’était la meilleure étape pour moi", a-t-il confié à L’Équipe. La meilleure étape pour poursuivre sa progression et atteindre le but qu’il n’avait jamais perdu de vue : revenir au FC Barcelone. "Tout a été parfait", a convenu Dani Olmo, parvenu à boucler la boucle à l’été 2024 dix ans après son départ pour les Balkans. Dix ans qui lui ont permis d’appréhender d’autres visions et philosophies du football et de devenir un joueur plus complet et mature, faisant aujourd’hui le bonheur des Blaugranas mais aussi de la sélection espagnole avec qui il défiera la France en demi-finale de la Ligue des nations jeudi soir.