À un peu moins de deux semaines du coup d’envoi de la nouvelle Coupe du monde des clubs aux États-Unis, l’heure est déjà aux premières revendications. Hier soir, les joueurs des Seattle Sounders ont fait entendre leurs voix. Au moment d’entrer sur le terrain contre Minnesota United, ils ont dévoilé un t-shirt avec deux messages très clairs. Le premier disait : "Club World Cash Grab", dont il fallait comprendre littéralement : "Prendre l’argent du Mondial des clubs". Le second tenait lieu de revendication : "Fair share now", soit en français : "Un partage juste maintenant".

Une prise de position forte qui a reçu le soutien appuyé de l’Association des joueurs de la MLS, la ligue de football nord-américaine (MLSPA). "La MLSPA et tous les joueurs de la MLS sont solidaires des joueurs des Seattle Sounders qui ont réclamé ce soir une part équitable de l'argent de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA (…) Malgré cette manne, la ligue a refusé d'allouer un pourcentage équitable de ces fonds aux joueurs eux-mêmes. Pendant des mois, les joueurs ont invité en privé et avec respect la ligue à discuter des conditions des primes, mais la MLS n'a pas présenté de proposition raisonnable. Au lieu de reconnaître les joueurs qui ont amené la MLS sur la scène mondiale, la ligue - qui demande régulièrement à l’AP de s'écarter du CBA - s'accroche à des dispositions périmées du CBA et ignore les normes internationales de longue date sur ce que les joueurs reçoivent généralement des prix de la FIFA dans les compétitions mondiales. Ce sont les joueurs qui rendent le jeu possible. Ce sont eux qui permettent à la MLS de se hisser sur la scène internationale. Ils s'attendent à être traités de manière équitable et avec respect", peut-on lire dans le communiqué publié par la MLSPA.

Des gains plafonnés pour les joueurs de la MLS

Pour susciter l’intérêt de son nouveau tournoi et justifier son organisation à cette période et sur une telle longueur (un mois), la FIFA a misé sur une incitation financière extrêmement généreuse avec près d’un milliard d’euros engagés. Chacune des 32 équipes qualifiées a ainsi reçu une prime de participation d’environ 8,4 millions d’euros. Une somme minimale à laquelle s’ajouteront d’autres primes en fonction des résultats obtenus et des droits de diffusion.

Une somme que les joueurs estiment mériter, du moins en partie. Or, selon la convention collective de la MLS, les joueurs ne peuvent prétendre qu’à 50 % des gains lors d’un tournoi extérieur et surtout ne peuvent percevoir qu’un maximum d’un million de dollars, soit 875 795 euros. "Le nouveau tournoi de la FIFA s'ajoute à la charge de travail toujours croissante des joueurs sans tenir compte de leur bien-être physique. Pour s'emparer de ce territoire supplémentaire, la FIFA a dû engager des sommes historiques pour garantir la participation des clubs et des joueurs", précise encore la MLSPA.

Cette revendication des joueurs de Seattle vient donc raviver un débat qui avait été vif en début de saison et depuis mis en sommeil par les vicissitudes de l’enchaînement des compétitions. Dans le sillage de Rodri, de nombreux acteurs du monde du football avaient critiqué l’introduction de la nouvelle formule de la Coupe du monde des clubs. Un nouveau tournoi venant ajouter un mois de compétition dans un calendrier pourtant déjà plus que rempli. Des critiques avaient alors été formulées sur le rythme infernal imposé aux joueurs sans prise en compte de leur santé et de leur bien-être. Des critiques savamment ignorées par les dirigeants du football mondial.

Le début imminent de la nouvelle compétition de la FIFA offre une occasion pour les principaux acteurs de réclamer leur part du gâteau. Ceux de Seattle ont lancé le mouvement avant d’espérer justifier leurs mérites sur le terrain où ils affronteront Botafogo le 15 juin, puis l’Atlético de Madrid le 19 juin et enfin le Paris Saint-Germain, tout nouveau champion d’Europe, le 23 juin.