Resté sur le banc contre la Bulgarie jeudi dernier, Ferran Torres ne pensait pas entrer, ou du moins pas si tôt, face à la Turquie. Encore remplaçant au coup d’envoi, l’attaquant espagnol a pu assister au nouveau début de match infernal de ses coéquipiers. À Sofia, ces derniers n’avaient mis que cinq minutes pour ouvrir le score et presque déjà écœurer leurs hôtes. Cette fois, Pedri aura attendu une minute supplémentaire pour lancer le festival offensif espagnol et faire taire le public turc, interdit devant le spectacle du démantèlement de son équipe nationale, criblée de six buts et qui aurait pu finir la rencontre encore plus lourdement amochée si son gardien Uğurcan Çakır n’avait pas réalisé plusieurs arrêts déterminants.

"L'un de mes objectifs était de figurer parmi les meilleurs buteurs de la Roja"

Depuis le bord du terrain, Ferran Torres s’est donc d’abord régalé. "Nous avons réalisé un match exceptionnel de la première à la 90e minute. C'est la voie à suivre", a-t-il réagi sur Teledeporte. Puis, il a apporté son écot. En effet, à la 44e minute, Luis de la Fuente l’envoyait sur la pelouse de l’Atatürk Olimpiyat Stadı au relais de Nico Williams, blessé à l’adducteur. Le temps de se mettre en jambes et de voir Mikel Merino signer le deuxième de ses trois buts de la soirée juste avant la pause, l’attaquant du FC Barcelone lançait la seconde période sur les mêmes bases que la première avec une réalisation à la 53e minute. Une belle manière de fêter sa 50e apparition avec la Roja et de confirmer un peu plus aussi son statut d’homme décisif. Ce but est ainsi son 22e en équipe nationale, ce qui lui permet d’effacer Míchel et d’égaler Julio Salinas à la 9e place dans la hiérarchie des buteurs ibériques. À 25 ans, le natif de Foios est le deuxième meilleur buteur en activité des champions d’Europe 2024, juste derrière son capitaine Álvaro Morata (37 buts en 87 sélections). "J'ai toujours dit que l'un de mes objectifs était de figurer parmi les meilleurs buteurs de la Roja. Nous devons continuer à rêver et marquer encore plus (…) C'est toujours formidable de jouer pour l'équipe nationale, de marquer et d'aider l'équipe", a-t-il déclaré avec le sourire.

Même avec un temps de jeu réduit, Ferran Torres a donc prouvé à son sélectionneur qu’il pouvait compter sur lui et se montrer décisif. Une gageure dans une sélection où les places sont chères. Bien lancé, l’attaquant originaire de la région de Valence espère bien être de nouveau du rassemblement en octobre et continuer de faire trembler les filets adverses. S’il y parvient contre la Géorgie (11 octobre) ou la Bulgarie (14 octobre), il rejoindra Alfredo Di Stéfano (23 buts en 31 sélections entre 1957 et 1961) et Sergio Ramos (23 buts en 180 sélections entre 2005 et 2021). Un bel objectif qui, s’il l’atteint, ne manquera pas d’aider la Roja à se rapprocher de son objectif, qui reste la qualification directe à la Coupe du monde 2026.