Sept années ont passé mais la cicatrice reste suintante et ne se refermera certainement jamais. Ce 10 juillet 2018, la Belgique dispute le match le plus important de son histoire. Portée par sa génération dorée formée par Eden Hazard, Thibaut Courtois, Kevin De Bruyne ou encore Alex Witsel, elle se présente pour la deuxième fois en demi-finale de la Coupe du monde. En 1986, Jan Ceulemans et ses coéquipiers avaient échoué, mis dehors par un doublé d’un Diego Maradona inarrêtable (0-2).

Trente-deux ans après, la Belgique se voyait offrir une seconde chance. En face, pas de magicien argentin en lévitation mais une France redoutable au sein de laquelle émerge de nouveaux talents comme Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé. Peut-être le pire adversaire possible pour la Belgique car capable d’abandonner le ballon et laisser à l’autre le rythme du match, tout en se montrant dangereux par ses attaques rapides. Or, c’est exactement le scénario qui s’écrit à Saint-Pétersbourg. La Belgique monopolise le ballon mais sa domination demeure stérile avec seulement neuf tirs dont trois cadrés. En face, les Bleus de Didier Deschamps frappent deux fois plus (19) et cadrent à peine plus (5) mais trouvent la faille par Samuel Umtiti sur un corner. Une phase de jeu que n’a toujours pas digéré Romelu Lukaku.

"Il nous manque cette fierté"

Titulaire ce soir-là, l’attaquant belge en fulmine encore. Interrogé par la RTBF, il est revenu sur cet épisode traumatique et sa cause. "La Coupe du monde 2018 ? Il fallait aller chercher ce titre. Qu’est-ce qui s’est passé ? On n’a pas préparé les phases arrêtées... Samuel Umtiti arrive au premier poteau, il met sa tête et c’est fini. Je ne suis pas là pour être ami avec tout le monde, je dis juste la vérité. Je ne mens pas", a-t-il assuré.

Au-delà du manque de préparation tactique, Romelu Lukaku observe une autre faille chez les Belges. "Souvent, contre la France, les Pays-Bas ou l’Allemagne, on perd parce qu’il nous manque cette fierté", avance-t-il, puis poursuit : "Je regarde les Belgian Cats (équipe nationale féminine de basket double championne d’Europe en titre, ndlr), les Red Lions ou Nafissatou Thiam. Ce sont des exemples. En football, dans notre formation, c’est cette fierté qui manque." Un manque de fierté donc qui a coûté cher aux Diables Rouges. Sept ans après, ceux-ci n’ont toujours pas réussi à franchir le cap du dernier carré et encore à remporter un titre. Une cicatrice qui restera à jamais ouverte pour cette génération promise aux sommets mais stoppée d’un rien par les Bleus. Ces Bleus qui avaient encore contrarié les plans belges en huitièmes de finale lors de l'Euro 2024.