Coupe d’Italie : Une exception nommée Bologne
En s’imposant face à l’AC Milan mercredi soir (1-0), les Rossoblu ont mis fin à 51 ans de disette dans la compétition et remporté une troisième Coupe d’Italie en autant de finales.
On jouait la 53e minute de jeu quand Giovanni Fabbian fut servi par Remo Freuler d’une passe qui cassa la première ligne défensive milanaise. À la lisière de la surface adverse, l’Italien transmet devant lui à son compatriote Riccardo Orsolini. Ce dernier pense pouvoir enchaîner avec une frappe, mais un tacle de Théo Hernandez lui enlève le ballon qui file de l’autre côté de la zone de vérité dans les pieds de Dan Ndoye. Au lieu de tirer sans contrôle, l’international suisse suspend le temps, feinte, revient vers le centre, contourne Fikayo Tomori avant d’expédier le ballon au ras du poteau droit d’un Mike Maignan impuissant.
Dans les tribunes, les supporters de Bologne exultent. Ils ne le savent pas encore, mais ce but sera le seul de cette finale où leur équipe aura été fidèle, de la première à la dernière minute, à son style flamboyant développé sous les ordres de Vincenzo Italiano. Une belle revanche pour l’Italien de 47 ans si malheureux lorsqu’il dirigeait la Fiorentina et avec qui il avait perdu trois finales (Coupe d’Italie 2023, Ligue Europa Conférence 2023 et 2024). Cette fois, c’était à lui de connaître la liesse et de savourer le plus beau titre de sa carrière, le premier depuis qu’il est entraîneur (comme joueur, il a été deux fois champion de Serie B avec le Hellas Vérone en 1999 et le Chievo Vérone en 2008, ndlr). "Ce furent trois lourdes déceptions. Je ne pensais pas pouvoir venir ici comme ça et prendre ma revanche, mais je suis heureux. J'ajoute un trophée important à mon parcours et je le dédie aux garçons qui ont été extraordinaires", a-t-il expliqué à Mediaset avant d’intimer au journaliste de lui laisser à présent fêter ça.
Cap sur la Ligue des champions
La fête s’annonce en effet très belle et à la hauteur de l’attente. En effet, à Rome, l’entraîneur italien, né à Karlsruhe en Allemagne, a offert une émotion que les supporters bolonais n’avaient plus éprouvée depuis 51 ans. Certes, le club rossoblu avait bien gagné une Coupe intertoto en 1998 et avant cela deux titres en Serie B (1988 et 1996), mais aucun trophée majeur n’avait rejoint son palmarès depuis la Coupe d’Italie de 1974. Une éternité. "Nous pensions que la saison dernière ne pouvait pas être répétée, avec tout le monde sur la place. En soignant les détails, nous avons d'abord fait venir ces 30 000 fans ici à Rome et maintenant nous verrons ce qui se passera à Bologne. Ramener ce trophée à la maison après 51 ans est une énorme satisfaction", s’est ému Vincenzo Italiano qui a su succéder avec brio à Thiago Motta, parti l’été dernier à la Juventus Turin après avoir amené Bologne en Ligue des champions.
Vincenzo Italiano réussira peut-être le même exploit, son équipe comptant seulement deux points de retard sur le 4e (Juventus Turin) à deux journées de la fin de la saison en Serie A. S’il faudra vite se reconcentrer sur le championnat avec un déplacement à Florence programmé dimanche soir, hier, l’heure était à la joie et aux larmes. On ne gagne pas souvent un trophée, encore moins quand on s’appelle Bologne. Les Rossoblu n’oublieront jamais cette nuit romaine où ils ont conquis leur troisième Coupe d’Italie en autant de finales disputées. Un autre exploit dont ils sont les seuls multiples lauréats de l’épreuve à pouvoir se vanter (le Valdo FC (1922) et Vicence (1997) sont aussi invaincus en finale, mais n’en ont joué qu’une seule, ndlr).