Touré : "On en a fait beaucoup sur Henry"
A l'Eintracht Francfort depuis bientôt un an, l'ancien défenseur de l'AS Monaco, Almamy Touré, revient sur l'épisode Thierry Henry sur le Rocher et défend son ancien coach. Entretien exclusif.
Parlez-nous pour commencer de votre état physique. Vous avez été blessé à la cuisse le 18 octobre dernier contre le Bayer Leverkusen et votre club vous a annoncé forfait pour un mois. Le retour sur les terrains est donc prévu pour bientôt ?
J’ai travaillé énormément avec les préparateurs physiques pour revenir le plus vite possible. J’ai repris hier (mercredi) l’entraînement collectif avec le reste du groupe. Le but, c’est d’être remis pour la rencontre de ce week-end contre Wolfsburg !
Quelles différences voyez-vous entre le jeu pratiqué en Ligue 1 et en Bundesliga ?
C’est un jeu beaucoup plus direct ici ! Le ballon va vite, on doit énormément courir et les phases de transition sont très rapides. En France, je dirais que le jeu est plus dure, plus exigeant dans les impacts.
Cela se traduit aussi à l’entraînement ?
Oui, tout à fait. Ici on travaille énormément sur cet aspect de courses vers l’avant. La charge de travail est aussi différente. Je ne sais pas comment cela se passe ailleurs mais ici à Francfort, les séances sont plus courtes mais en revanche plus intenses que ce que je connaissais à Monaco.
Justement, parlons de Monaco. Vous étiez plutôt utilisé dans le couloir droit à l’ASM mais depuis votre arrivée outre-Rhin, Adi Hütter, votre entraîneur à Francfort, vous utilise en axial droit dans une défense à trois. C’est un peu un retour aux sources pour vous puisque vous êtes un défenseur central de formation non ?
C’est tout à fait ça. J’ai été formé en tant qu’axial mais à Monaco, on m’a surtout utilisé dans un couloir, ce que je peux faire aussi. L’avantage d’évoluer à trois derrière, c’est que l’entraîneur me permet aussi ici de monter un peu au milieu de terrain pour apporter le surnombre dans l’entrejeu. J’ai un peu de liberté dans ce dispositif, même en tant que défenseur central.
Vous vous décririez comme un latéral ou comme un défenseur central finalement ?
Comme un défenseur ! (rires) Je peux jouer en latéral mais je me sens mieux dans l’axe.
Pratiquement un an après avoir quitté l’AS Monaco, votre club formateur, suivez-vous toujours les résultats de l’ASM ?
Evidemment. J’ai continué à les suivre de près après mon départ et c’est toujours le cas aujourd’hui. Leur début de saison a été assez compliqué mais il y a du mieux en ce moment. Jardim a remis les choses en places.
Il y a un homme qui fait l’actualité en ce moment, c’est Thierry Henry, votre ancien coach, qui vient de s’engager avec l’Impact Montréal. Que retenez-vous des quelques semaines que vous avez passé sous ses ordres, même si vous n’avez pas beaucoup joué à l’époque ?
C’est vrai que c’est une période où je ne jouais pas beaucoup. Mais c’était plus du fait de ma situation contractuelle (ndlr : en fin de contrat en juin dernier, Almamy Touré a quitté Monaco en janvier au Mercato d’hiver). Avec le coach, cela se passait très bien, humainement et sur le terrain.
On a lu beaucoup de choses dans la presse sur la façon dont Thierry Henry s’impliquait à l’entraînement, notamment une anecdote d’Aleksandr Golovin où l’ex-buteur des Bleus demandait à ses joueurs, dont vous, d’essayer de lui prendre le ballon…
J’ai lu cette histoire et honnêtement, je trouve qu’on en a fait beaucoup sur Henry dans les médias. J’ai été assez étonné de lire cela. C’était simplement un exercice de pressing dans lequel il participait. Mais pas que lui, ses adjoints aussi ! C’était pour nous faire travailler cette phase de jeu en particulier : qui doit monter sur le porteur, et de quelle manière, rien de plus…
Vous avez 23 ans et vous êtes international Espoirs chez les Bleuets. L’Equipe de France, c’est dans un coin de votre tête ?
Pour l’instant, honnêtement, non. Je travaille dur avec mon club pour jouer des matchs, récupérer du temps de jeu et être bon sur le terrain. C’est le plus important pour ma carrière.
Vous avez rejoint l’Allemagne comme l’un de vos amis dans le milieu, Abdou Diallo. Lui est désormais revenu en France l’été dernier, au Paris Saint-Germain. C’est une trajectoire qui vous plairait aussi, de revenir plus tard en Ligue 1 ?
C’est encore tôt pour imaginer cela mais c’est quelque chose qui ne me dérangerait pas. J’ai pris beaucoup de plaisir à évoluer en Ligue 1, alors y revenir, pourquoi pas !