Au Brésil, le réveil est dur et semblable à une belle gueule de bois. Opposée à sa grande rivale continentale, l’Argentine, dans la nuit de mardi à mercredi, au Monumental de Buenos Aires, la Seleção a subi une lourde et piteuse défaite qui confirme non seulement la domination de l’Albiceleste dans ces qualifications au Mondial 2026 mais aussi son emprise sur son adversaire du soir (4-1). Solide leader de son groupe et à présent qualifiée pour la grande échéance internationale, la sélection dirigée par Lionel Scaloni n'a plus connu l’odeur de la défaite face à la Canarinha depuis 2019 et une demi-finale de Copa América, enchaînant sur cette période quatre victoires pour un match nul. Nul doute, l’Argentine est la nouvelle bête noire du Brésil.

Du côté de la sélection auriverde, quatrième du classement à égalité avec le Paraguay et l’Uruguay, la qualification n’est toujours pas dans la poche mais devrait être actée dans les prochains mois puisqu’elle figure tout de même toujours dans le groupe des six directement qualifiés pour la Coupe du monde qui aura lieu aux Etats-Unis, Mexique et Canada. Un très léger lot de consolation dans une soirée manquée de bout en bout par les partenaires de Vinicius Jr, et qui fera date dans l’histoire du Brésil. Dominés, apathiques défensivement et sans inspiration, les Auriverde ont encaissé une défaite inédite dans de telles proportions depuis l’humiliation face à l'Allemagne il y a plus de dix ans. C'est en effet la première fois que la Seleção encaisse quatre buts dans le même match depuis la déroute de la Coupe du monde 2014.

"Nous devons repenser tout ce que nous faisons"

De quoi sérieusement acter le déclassement d’une nation cinq fois championne du monde dans la hiérarchie du football mondial mais surtout inquiéter ses principaux protagonistes. Cadre mais aussi leader technique de la Canarinha, Vinicius Jr a tiré la sonnette d’alarme à l’issue de cette humiliation, invitant toute une sélection à se remettre en question. "Aujourd’hui, nous arrivons aux vestiaires et il n’y a pas grand-chose à dire. Nous avons très mal joué et l'Argentine a joué un excellent match devant ses supporters. Nous devons repenser tout ce que nous faisons. Il ne reste qu'un an avant la Coupe du monde, j'ai déjà joué une Coupe du monde et je ne veux pas perdre à nouveau", s’est inquiété le joueur du Real Madrid devant les journalistes. 

Soucieux de ne pas revivre le traumatisme vécu au Mondial 2022 quand le Brésil avait pris la porte dès les quarts de finale face à la Croatie (1-1, 2-4 t.a.b.), Vinicius Jr a ensuite milité pour que de nombreux changements soient opérés autour de la sélection dirigée par Dorival Junior, plus que jamais en grand danger. "Nous devons faire beaucoup de choses différentes pour créer un grand casting. Tout le monde connaît le poids de ce maillot, la difficulté de tout... Il faut s'améliorer, garder la tête haute, ne jamais abandonner. Qualifions-nous pour la Coupe du monde (...) Nous essayons de trouver notre façon de jouer et de créer de la confiance avec les fans. Le travail est long et nous devons continuer à nous améliorer", a-t-il conclu. Lucide, Vinicius Jr sait que le travail sera plus que jamais long et fastidieux pour permettre au Brésil de corriger la mire, valider son billet pour le Mondial 2026, mais aussi faire oublier cette claque argentine qui ne passe pas au pays.