Football : Wayne Rooney répond aux critiques de Steven Gerrard
Quelques jours après la sortie cinglante de la légende de Liverpool fustigeant les rapports qui ont plombé la sélection anglaise au début des années 2000, l’ancien attaquant de Manchester United a profité de son podcast ‘The Wayne Rooney Show' pour donner son point de vue.
Les propos de Steven Gerrard ont fait l’effet d’une bombe. Invité du podcast de Rio Ferdinand en début de semaine, l’icône de Liverpool et du football anglais ne s’était pas montré tendre au moment d’évoquer sa carrière en sélection. Membre de ce que le Royaume de sa Majesté voyait comme une génération dorée, il a taclé cette idée avec un sens de la formule redoutable. "Nous étions tous des losers égocentriques (…) Nous ne formions pas une équipe", a-t-il déclaré, affirmant avoir détesté ces expériences avec les Three Lions.
"Il y avait beaucoup de personnalités importantes"
Des mots forts ayant le mérite de l’honnêteté et ayant suscité un certain émoi. International à la même époque, Wayne Rooney a partagé 11 ans avec Steven Gerrard et s’il ne nie pas les constats de son aîné, il a néanmoins tenu à apporter un peu plus de nuances. "Je ne dirais pas tout à fait cela, mais je comprends ce qu'il veut dire. Il y avait beaucoup de personnalités importantes dans les vestiaires. Je ne dirais pas que les équipes anglaises actuelles ont une meilleure attitude. Ce serait irrespectueux envers nous, les joueurs, car nous avons travaillé dur, nous avons essayé. Nous n'avons pas tout à fait réussi", a avancé l’ancien attaquant de Manchester United dans son podcast 'The Wayne Rooney Show'.
Avec lui, la légende de Liverpool mais aussi les Blues John Terry et Frank Lampard, les Red Devils David Beckham, Gary Neville, Paul Scholes et Rio Ferdinand et tous les autres, l’Angleterre possédait un vivier impressionnant mais de Sven-Göran Eriksson (2001-2006) à Roy Hodgson (2012-2016) en passant par Steve McLaren (2006-2007), Fabio Capello (2008-2012) et Stuart Pearce (2012), aucun des sélectionneurs qui se sont succédé sur le banc anglais n’a trouvé la bonne alchimie. "Évidemment, nous n'avons rien gagné (…) Quand on repense aux joueurs que nous avions, aurions-nous pu faire mieux ? Nous aurions pu, mais cela ne s'est pas produit", a reconnu Wayne Rooney qui n’a jamais franchi le cap des quarts de finale avec l’Angleterre.
Une inimitié impossible à surmonter
Pour l’ancien attaquant d’Everton, ce manque d’alchimie et d’affinités à l’époque s’expliquait aussi par des rivalités exacerbées en clubs. "Il était difficile d'avoir cette relation avec les joueurs de Liverpool et de Manchester United (…) Je savais que Becks [David Beckham], Gary Neville et Scholesy (Paul Scholes) n'allaient pas être proches des joueurs de Liverpool", a-t-il confié. Une inimitié qui ne les a pas empêchés de bien travailler. "Une chose est sûre, c'est que tout le monde travaillait dur les uns pour les autres. Je ne pense pas que cela ait posé problème. Nous n'avons simplement pas réussi à franchir la ligne d'arrivée", a soutenu Wayne Rooney.
Une sortie plus nuancée de la part de l’ancien avant-centre pourtant pas le dernier à se montrer combatif quand il était sur les terrains. Les crampons rangés, les griefs ont également été enterrés. "Je parle tout le temps à Steven (maintenant). On peut avoir de meilleures relations maintenant, car on peut boire une bière ensemble et se détendre davantage", a confessé 'Wazza'. Une convivialité qui a probablement manqué pendant leur carrière et qui aurait peut-être pu changer le destin de cette génération "dorée" qui n’a finalement rien gagné et tout gâché.