L’Espagne attendait ce moment depuis 64 ans. Grande nation du football mondial, dominatrice sur la scène européenne et internationale pendant près d’une décennie dans les années 2010, la Roja a pourtant eu beaucoup de mal à placer sur le toit du monde l’un de ses éléments après des sacres dans les grands tournois. Mais cette année, l’interminable attente a pris fin. Lauréat du Ballon d’Or France Football 2024 devant Vinicius Jr et Jude Bellingham, Rodri est devenu le premier Espagnol à remporter le trophée tant convoité depuis le sacre de Luis Suarez en 1960. Et le troisième de l’histoire après Alfredo Di Stefano (1957, 1959) et l’ancien joueur de l’Inter Milan disparu en 2023. 

"Ce Ballon d'or c'est un cadeau, une récompense pour le travail accompli depuis longtemps. Je sais ce que cela signifie aussi pour mon club, pour mon pays, pour le football espagnol", a d’ailleurs rappelé l’homme de la soirée parisienne devant la presse au moment de commenter son sacre. Le milieu de terrain, vainqueur de l'Euro avec la Roja et de la Premier League avec Manchester City, succède ainsi à Lionel Messi et voit son travail de l’ombre être récompensé, lui l’homme qui se démarque non seulement par son profil en tant que joueur mais aussi par sa sobriété, sa simplicité et sa normalité en dehors du rectangle vert. 

Rodri célébré en Espagne

Dans une ère du digital où chaque footballeur n'hésite pas à partager ses joies, ses peines, ses succès ou ses échecs sur les réseaux sociaux, Rodri dénote littéralement, refusant de partager ses souvenirs ou d’étaler sa vie privée au monde entier en un simple clic. C’est pour cette raison que vous ne trouverez pas de photographie du maître à jouer des Cityzens et de la Roja dans son lit ou dans son jet privé accompagné de son Ballon d’Or sur les réseaux sociaux. Instagram ? Très peu pour lui. Rodri préfère être dans le réel et fuir ce monde-là.  

En revanche, si Rodri s’est simplement contenté de partager son bonheur face aux médias et aux journalistes après la cérémonie qui s’est déroulée au Théâtre du Châtelet à Paris, le monde du football ne s’est pas fait prier pour le congratuler au détour de quelques messages publiés sur ces mêmes réseaux virtuels que le nouveau lauréat du Ballon d’Or préfère fuir. En tant qu’ancien joueur de l’Atlético de Madrid, le joueur de 28 ans a logiquement reçu le soutien de certains Colchoneros à l’image d’Antoine Griezmann qui a manifesté sa joie ce lundi tard dans la soirée. 

"Rodrigo Hernández Cascante : Quel joueur. Félicitations de la part de toute la famille Atleti pour avoir été proclamé vainqueur du Ballon d'Or 2024, Rodri. C'est un honneur pour l'Atlético de Madrid, où l'on se développe et grandit en tant que footballeur et en tant que personne, de voir tout ce que l'on accomplit et ce qu'il reste à accomplir”, a publié le club madrilène de son côté en guise de félicitations à son ancien protégé, également loué par un Ilkay Gündogan qui n’a pas oublié de rendre hommage à tous les travailleurs de l’ombre, souvent boudés par la prestigieuse récompense au profit des attaquants ou de joueurs jugés plus “spectaculaires”. 

“A partir d'aujourd'hui, il n'est plus "sous-estimé" Félicitations à mon coéquipier Rodri pour avoir remporté le Ballon d'Or. Pour moi, c'est très mérité. Je suis particulièrement heureux que quelqu'un à un poste défensif remporte ce titre et pas toujours seulement les joueurs offensifs. Rodri est le milieu de terrain parfait et personne ne joue mieux à son poste que lui - il y a tellement de clubs en Europe qui recherchent un milieu défensif de classe mondiale, mais au final, il n'y a que lui. Quelle évolution ces dernières années”, a écrit le coéquipier de Rodri à Manchester City tandis qu’Andrés Iniesta, Jordi Alba, Marc Cucurella ou Fernandinho se sont fendus de messages plus sobres. Des petites attentions qui ont certainement touché le nouveau Ballon d'Or.