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CAN 2025 : Sadio Mané évoque la pression du succès
Invitée du podcast de Rio Ferdinand, la légende sénégalaise s’est attardée sur son obsession d’offrir un titre aux Lions de la Teranga et la pression qu’il s’est mise pour y parvenir.
Dans tout juste un mois, Sadio Mané et le Sénégal repartiront en quête du titre de meilleure équipe d’Afrique lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 (21 décembre 2025 – 18 janvier 2026). Au Maroc, ils espéreront triompher comme ils l’ont fait en février 2022 en venant à bout en finale de l’Égypte.
Star de son équipe, l’attaquant aujourd’hui à Al-Nassr avait pris ses responsabilités en se chargeant de frapper le dernier tir au but d’une séance étouffante et n’avait pas tremblé pour délivrer ses coéquipiers et tout le peuple sénégalais. Un rêve devenu réalité. “Quand j’étais jeune, le Sénégal n’avait jamais gagné la Coupe d’Afrique des Nations. C’était l’état d’esprit général : le Sénégal ne gagnerait jamais rien. Alors, à cette époque, je me suis dit que si je devenais footballeur, je gagnerais la Coupe d’Afrique des Nations. Même si je ne savais pas comment, c’était une obsession”, a confié Sadio Mané dans le podcast Rio Ferdinand Presents.
“Il fallait absolument que je gagne”
Cette obsession a guidé l’ancien joueur de Liverpool, mais l’a aussi rongé de l’intérieur. Mû par son ambition, Sadio Mané a aussi dû composer avec ses attentes et celles de tout un pays qui attendait de son étoile qu’elle brille autant en sélection qu’en Angleterre et lui offrir un titre après deux finales perdues à la CAN (2002 et 2019). “J’avais gagné la Premier League et la Ligue des Champions, mais rien au Sénégal. Les équipes nationales en Europe sont différentes de celles en Afrique. On peut vous mettre à genoux pour un rien. Au Sénégal, c’est tout le contraire. Quand l’équipe nationale joue, certains ne mangent même pas… Imaginez… C’est pour ça que la pression est énorme. Pour moi, il fallait absolument que je gagne”, a-t-il exposé à Rio Ferdinand.
Longtemps, l’attaquant sénégalais a souffert cette pression folle pesant sur lui. “Avant de gagner la Coupe d’Afrique des Nations, croyez-moi, il m’arrivait de mal jouer à cause de cette pression, à cause des attentes que j’avais envers moi-même”, a-t-il reconnu. En 2021, il fut d’ailleurs proche de se laisser écraser. “Je me souviens que lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2021, je n’ai jamais dormi plus de cinq heures d’affilée. Du jamais vu. À ce moment-là, j’ai eu une pensée très forte : j’étais à Liverpool Football Club, et les Sénégalais attendaient beaucoup de moi. Ils n’arrêtaient pas de dire que je jouais bien au Liverpool Football Club, mais mal avec le Sénégal. Et je ne recevais aucun respect, c’est le moins qu’on puisse dire”, a-t-il poursuivi.
“Un privilège d’être reconnu”
Sadio Mané a alors fait parler l’orgueil du champion et s’est élevé. Dès le premier match de la compétition, il transforma un pénalty à la septième minute du temps additionnel de la seconde période pour assurer la victoire contre le Zimbabwe (1-0). Il ouvrit ensuite le score en huitièmes de finale contre le Cap-Vert (2-0), donna une passe décisive sur l’ouverture du score en quarts de finale contre la Guinée équatoriale (3-1), en délivra une seconde tout en clôturant la marque en demi-finales contre le Burkina Faso (3-1) avant d’inscrire l’ultime tir au but d’une finale irrespirable contre l’Égypte de son coéquipier en club à l’époque Mohamed Salah (0-0, 4-2 t.a.b.). Dévoré jusque-là par la pression, il répondit présent au moment où celle-ci était la plus forte, la plus palpable. La marque des grands.
“Honnêtement, je pense que si je suis devenu footballeur, c’est grâce à l’équipe nationale. Je viens d’un tout petit village. À l’époque, pour regarder du football, il fallait aller ailleurs”, s’est ouvert Sadio Mané à présent en paix avec son pays et le statut qu’il y a acquis. “C’est un privilège d’être reconnu et d’être un modèle pour ces jeunes, surtout dans mon pays”, a-t-il refermé. À 33 ans, l’ancien Messin est un leader libéré. Après avoir qualifié le Sénégal pour sa troisième Coupe du monde d’affilée, il espère bien le ramener au sommet du football africain.








