Quelle trace laissera O.J. Simpson dans l’histoire américaine, celle de la première idole noire du football américain ou d’un délinquant judiciaire finalement acquitté au bout d’un procès surmédiatisé ? La question mérite d’être posée maintenant que l’homme est décédé à 74 ans après un long combat contre la maladie. La nouvelle est tombée, ce jeudi 11 avril, à travers un post de sa famille sur le réseau social X, au lendemain du décès officiel.

Star des terrains et à l’écran

L’histoire d’Orenthal James Simpson a tout d’une chronique dont l’Amérique se délecte avec voracité. Né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et élevé seul par sa mère, il devient à son adolescence une star du football américain, élu meilleur joueur de l’année en 1973 alors qu’il porte les couleurs des Buffalo Bills. Une formidable revanche pour un enfant qui avait souffert de rachitisme.

De ce passé glorieux sur les terrains, il conservera une formidable popularité qui lui ouvrira le chemin des plateaux de télévision et de cinéma où son charisme naturel s’impose.

Un procès fleuve

Pourtant son destin bascule irrémédiablement en 1994 quand sa seconde femme Nicole Brown est retrouvée morte, gisant dans une mare de sang avec son ami Ronald Goldman, à Los Angeles. Au bout d’une course-poursuite suivie en direct à la télévision, l’ancien running back est arrêté par la police et inculpé de double meurtre après que des traces ADN lui appartenant aient été découvertes sur les lieux du drame.

L’année suivante commence alors un procès qui va fasciner tout un pays. En 1996, après un an d’audiences retransmises en direct, un jury l’acquitte. Ce n’est toutefois pas la fin de son parcours judiciaire puisqu’en 1997, un procès civil le reconnaît responsable de la mort des deux victimes et a versé plus de 33 millions de dollars aux familles. La somme ne sera jamais réglée, O.J. Simpson ne cessant de clamer son innocence.

En 2007, il est néanmoins renvoyé devant les tribunaux, cette fois, pour vol à main armée dans un hôtel-casino de Las Vegas. Il sera, cette fois, reconnu coupable de 12 chefs d’accusation et condamné à 33 ans de prison dont 9 incompressibles. Il ne sera relâché en liberté conditionnelle qu’en 2017.

Criblé de dettes, jamais réglées, il aura donc passé les dernières années en Floride à lutter contre un cancer, qui lui aussi aura fini par le rattraper. La fin d’une longue fuite vers l’avant pour l’ancien running back dont le destin, passé sur un fil entre la lumière et l'ombre, aura fasciné jusqu’à son dernier souffle.