NBA - Los Angeles Lakers : L’année chaotique d’Isaiah Thomas
La gloire, deux déménagements, une grosse blessure, un deuil, des doutes incessants. Désormais aux Lakers, Isaiah Thomas vient de vivre une année surprenante pour bien des raisons.
Isaiah Thomas se souviendra certainement toute sa vie de sa 29ème année. Une année « extraordinaire » au sens premier du terme faite de tournants et de coups du sort en tous genres. Il y a un an jour pour jour, le 16 février 2017, « IT » menait le jeu des Celtics et venait d’inscrire 29 points face aux Bulls. Son 41ème match de suite à au moins 20 points inscrits. Une barre lui permettant de battre le record établi par John Havlicek en 1971-72 ! Et des espoirs fous d’emmener Boston très loin en Playoffs et d’enfin priver les Cavaliers du titre de Conférence. Toutes les pièces du puzzle étaient en place avec une 1ère place finale en saison régulière à l’Est. Mais une première grosse épreuve a frappé le meneur de poche de plein fouet juste avant le 1er tour face aux Bulls : le décès de sa petite sœur Chyna dans un accident de voiture.
Une tragédie que le 60ème joueur drafté en 2011 a traversée en étant sur le parquet avec le maillot vert. Comme un symbole, Boston a perdu les deux premières manches à domicile contre Chicago avant de se relever pour remporter les quatre suivantes. « Mentalement, émotionnellement, je ne suis pas là, confiait alors Thomas à la fin de la série. Je me nourris de ce que mes coéquipiers peuvent me donner. Être ici, j'imagine que ça m'aide à rester sain d'esprit. Ça me donne une certaine sensation de normalité dans cette période difficile. » Après les Bulls, et une série très difficilement remportée face aux Wizards (4-3), les C’s ont logiquement chuté en finale de Conf’ face aux Cavs (1-4).
Un cuisant échec qui a mis en lumière le chemin à parcourir pour s’imposer comme les patrons de l’Est. Mais ce sont bien les déclarations d’Isaiah Thomas qui ont complètement bouleversé le visage de la NBA cet été. Car son contrat était (et est toujours) une véritable anomalie avec une dernière année à 6,3 M$ (soit par exemple 11 M$ de moins que Joakim Noah). Une étrangeté qu’il pensait bien effacer après la saison de sa vie (28,9 points en moyenne) en obtenant un nouveau contrat max. « Je suis très confiant, je le mérite, affirmait-il en août dernier. Mes chiffres sont au niveau de ceux des meilleurs joueurs au monde. (…) J’ai toujours dit que j’adorerais rester mais comme tout le monde le sait, c’est un business. »
Un été déjà fou pour "Mighty I.T."
Car Danny Ainge, le génial dirigeant de Boston, et toute son équipe avaient une autre idée en tête que de bouleverser la masse salariale en offrant un énorme contrat à un joueur de 28 ans. Et une grosse blessure à la hanche survenue en Playoffs a accéléré le processus. C’est ainsi que le 22 août dernier, à la surprise générale, Thomas a été échangé en compagnie de Jae Crowder, d’Ante Zizic et d’un 1er tour de Draft 2018 appartenant précédemment aux Nets, contre un certain Kyrie Irving. Une petite révolution et un nouveau départ pour Thomas. Le tout dans sa dernière année de contrat et une hanche qui a considérablement retardé ses premiers pas avec le maillot des Cavs. « Si je pouvais revenir en arrière et tout recommencer, j'aurais fait une croix sur les Playoffs. Car je jouerais en ce moment. J'aurais été guéri à 100% », regrettait-il, amer contre le staff des Celtics, fin décembre.
Le double All-Star a finalement repris la compétition le 2 janvier face à Portland. Des débuts prometteurs avec 17 points et 19 minutes, accompagnés tout de même par des doutes sur sa capacité à évoluer aux côtés d’un LeBron James qui a régulièrement joué à la mène pendant son absence... Des doutes qui se sont matérialisés en crispation pour Tyronn Lue et le staff des Cavs avec un bilan très médiocre entre le 2 janvier et le 7 février : 10 défaites en 17 matchs ! C’en était trop pour la direction de la franchise de l’Ohio qui a décidé de complètement chambouler son « roster » lors du dernier jour de la « trade deadline ». Et surtout de ne pas offrir à « IT » le contrat max qu’il attendait tant.
Echangé avec Channing Frye et 1er tour de Draft 2018 contre Jordan Clarkson et Larry Nance Jr., l’un des plus petits joueurs de l’histoire de la NBA (1,75m) a ainsi dû refaire ses valises direction les Lakers. Une franchise en pleine reconstruction, désormais en partie dirigée par la légende Magic Johnson, et qui est loin de lui assurer un nouveau contrat sympathique financièrement parlant… D’autant plus que les Angelinos comptent déjà dans leurs rangs un meneur sur lequel ils comptent énormément : Lonzo Ball. Conséquence pour Thomas : des nouveaux systèmes ainsi qu’un environnement à assimiler et surtout un nouveau grand départ, sans assurance de rester longtemps en Californie…
Micoud : "Thomas revient un peu de l'enfer"
« Il revient un peu de l’enfer avec cette blessure à la hanche. Il va lui falloir du temps pour revenir. Même s’il dit qu’il se sent bien, il n’a plus le rythme de la compétition. Je trouve qu’il arrive moins à faire la différence sur ses tirs extérieurs. Il n’a pas encore retrouvé son toucher, a analysé Eric Micoud dans NBA Extra ce vendredi. Le fait qu’il soit bientôt agent libre rajoute beaucoup de pression sur ses épaules. Mais il est loin d’être terminé. Simplement, sa blessure et le retour au plus haut niveau prennent plus longtemps que prévu. Un joueur avec une si petite taille, s’il n’est pas à 100% de ses moyens et de sa confiance, il ne peut plus dominer en NBA comme il le faisait avant. »
Pourtant, son association avec Lonzo Ball, un meneur au profil beaucoup plus passeur et défensif que lui, pourrait être intéressante sur le papier. Ou un rôle de 6ème homme dynamiteur de défenses à la Lou Williams. Luke Walton, le coach des Lakers, devra trancher dans quelques jours puisque Ball est annoncé sur le retour après le All-Star break. En attendant, c’est loin du Staples Center que Thomas va passer ce All-Star Week-end. Un petit break d’une semaine qui pourrait lui permettre de reprendre ses esprits. Après avoir été exclu face aux Pelicans, le nouveau n°7 des Hommes du Lac s’est complètement troué jeudi avec un 3/15 aux tirs face aux Wolves. Le temps presse pour « IT ». L’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage…
Le joli move d'IT face aux Wolves :