NBA [J-10] Les Milwaukee Bucks ont faim, très faim
Avec un Giannis Antetokounmpo dans la course au MVP et un nouveau coach de grande qualité, Mike Budenholzer, Milwaukee peut commencer à rêver des sommets cette saison.
Les Bucks veulent sortir du bois ! Quelques semaines après leur échec dès le 1er tour des Playoffs face à un Boston diminué mais finalement finaliste à l’Est (3-4), les Daims ont enfin trouvé un coach à la hauteur de leurs ambitions. Jason Kidd, et ses schémas tactiques très critiqués, avait déjà été remplacé en cours de saison par Joe Prunty. Un entraîneur intérimaire qui le restera puisque le GM Jon Horst est parvenu à attirer un certain Mike Budenholzer.
Certes, cet ancien assistant de Gregg Popovich à San Antonio pendant 17 ans était à la tête de la pire équipe à l’Est l’an passé, Atlanta. Mais ses Hawks étaient entrés depuis quelques mois en mode reconstruction, pour ne pas dire destruction après avoir été l’une des bonnes surprises en 2014-2015. Une saison à l’issue de laquelle Budenholzer avait été élu coach de l’année. De quoi voir enfin des Bucks jouer avec des systèmes modernes et ne pas compter que sur le physique de leurs stars.
« Par le passé, on pouvait à peine marcher dès la moitié des entraînements, a remarqué Khris Middleton, récemment inclus dans une rumeur de trade avec Jimmy Butler. Avec Coach Bud, l’objectif est de faire son boulot, être intelligent et prendre soin de son corps. Ne pas tuer les mecs mais essayer qu’ils soient dans la meilleure forme possible. »
Middleton pourrait d’ailleurs bénéficier grandement de l’arrivée de Budenholzer pour augmenter son pourcentage à longue distance, sa grande spécialité (5 tirs primés tentés par match l’an passé pour 35,9% de réussite), lui qui avait atteint les 43,3 % en 29 matchs en 2016-17. Cette attaque remaniée pourrait également profiter à Eric Bledsoe, décevant depuis son arrivée en provenance de Phoenix, mais qui est capable de faire beaucoup de bien des deux côtés du terrain lorsqu’il parvient à canaliser sa fougue.
Jabari Parker pas retenu !
Titulaire au poste d’arrière, Malcolm Brogdon devra lui aussi encore augmenter son niveau de jeu et trouver l’alchimie avec Bledsoe pour faire mal aux défenses adverses. Enfin, ce cinq sera évidemment complété par le franchise player Giannis Antetokounmpo (voir plus bas) et Brook Lopez, la recrue majeure de l’intersaison (voir plus bas).
A voir comment Budenholzer va parvenir à faire souffler sa star grecque et l’un des deux seuls trentenaires du roster. D’autant plus que le banc des Cerfs était l’un des moins efficaces de la Ligue l’an passé… Mais cela devrait être beaucoup mieux cette saison avec le retour dans la second unit de Tony Snell et la présence de Matthew Dellavedova et John Henson (voire Thon Maker) pour faire souffler Bledsoe et Lopez.
Mais ce n’est pas tout cas le front office a décidé d’apporter quelques touches intéressantes comme Ersan Ilyasova, toujours utile en sortie de banc, ainsi que deux jeunes shooters : le rookie Donte DiVincenzo, champion NCAA avec Villanova, et l’ancien Blazer Pat Connaughton. De quoi faire un peu oublier Jabari Parker.
Arrivé en fin de contrat, la franchise du Wisconsin n’a pas souhaité s’aligner sur l’offre de Chicago et l’a laissé sans contrepartie, ses deux graves blessures au genou gauche ayant été décisives dans ce choix. Avec un coach de qualité et un roster renforcé qualitativement, Milwaukee semble ainsi bien mieux armé pour au moins passer un tour de Playoffs. De là à rivaliser avec le trio de tête annoncé (Boston, Philly et Toronto), seule la réalité des parquets le dira.
Jacques Monclar : "Avec Giannis, les Bucks au top à l'Est ?"
Pourquoi se réjouir de l’arrivée de Brook Lopez ?
Les Bucks ont ENFIN le pivot qu’ils attendaient temps. Après avoir vu Samuel Dalembert, Zaza Pachulia, Greg Monroe ou encore John Henson (entre autres) se relayer dans le cinq majeur, les Nets ont récupéré cet été Brook Lopez. Un choix judicieux si l’on relative sa dernière saison disputée avec le maillot des Lakers. Titulaire à 72 reprises, le jumeau de Robin a réalisé sa pire saison statistique avec 13 points de moyenne à 46,5% aux shoots et 4 rebonds, lui qui oscillait avec les 20 points et 7,5 rebonds du côté des Nets. Mais à Los Angeles, Lopez, qui n’a disputé que 23,5 minutes en moyenne, n’était pas devenu une option offensive majeure. Toutefois, ces deux dernières campagnes n’ont pas été vaines pour l’intérieur de 30 ans, connu pour être un pivot technique.
Après avoir shooté 14 fois à 3-points en 8 saisons, Brook Lopez a compris qu’il fallait qu’il évolue pour perdurer dans la Ligue (ce que par exemple Marcin Gortat a refusé de faire). Ainsi, il a pris plus de 300 shoots longue distance en deux ans avec 34,5% de réussite. Une évolution qui va permettre aux Bucks d’étirer les lignes et laisser encore plus d’espace à Antetokounmpo en pénétration. Même s’il est évidemment toujours capable d’être performant au poste. Annoncé comme 4ème option offensive, Lopez va devoir également augmenter sa moyenne aux rebonds, l’un des gros points faibles des Bucks l’an passé. S’il ne devrait pas non plus retrouver les 30 minutes de jeu car Henson et Maker auront du temps de jeu, le meilleur scoreur de l’histoire des Nets devrait booster considérablement l’attaque des Bucks.
Le « Greak Freak » est loin d’être rassasié ! Plus que jamais, Giannis Antetokounmpo sera dans la course au titre de MVP, après l’avoir été en début de saison passée avant de se calmer quelque peu. Pour tenir le choc, le Grec n’a pas relâché l’étreinte cet été en s’entraînant très dur pour finalement prendre encore en masse et prendre 5 kilos de muscle. La limite semble bien être le ciel pour le n°34 des Bucks, lui qui est en constante progression depuis ses débuts dans la Ligue il y a cinq ans. Après une saison à 26,9 points en moyenne (la cinquième meilleure marque de la Ligue), Giannis pourrait bien flirter avec la barre des 30 unités par match, surtout après le départ de Jabari Parker. Mais il n’est évidemment pas qu’un attaquant hors pair puisque ses qualités défensives sont parmi les plus solides de la Ligue.
Capable d’évoluer aux cinq postes à sa guise, Antetokounmpo devrait progresser à la passe avec Budenholzer aux manettes, mais également à longue distance (seulement 0,6 tir primé inscrit avec 30,7% de réussite l’an passé). De quoi devenir une machine de guerre inarrêtable dans une équipe encore plus solide. A lui désormais de faire gagner son équipe pour ne pas revivre la même mésaventure.
« Je sais que je suis un bon joueur mais il est temps désormais d’aider mes coéquipiers à être à leur meilleur niveau. C’est ce que Bud (Mike Budenholzer) m’a dit, a lancé l’Hellène sur le Twitter de sa franchise. Je dois être aussi dominant, aussi fort, et être sûr que le dernier joueur de l’équipe soit aussi bon que moi. »
L’objectif est simple pour lui : avec le départ de LeBron James sur la West Coast, Giannis souhaite être performant que Kyrie Irving ou Joel Embiid pour s’adjuger le titre honorifique de meilleur joueur de la Conférence Est. « Je cherche toujours des moyens de me motiver durant l’été. Pour être honnête, c’est plus compliqué pour moi de gérer l’intersaison. Je ne supporte pas ça car c’est la période de l’année où les gens peuvent dire des choses et où je ne peux pas répondre lors du match suivant pour prouver que je suis le meilleur joueur de l’Est. Je dois attendre trois mois avant de pouvoir le prouver donc c’est compliqué pour moi. » Compliqué aussi certainement pour ses premiers adversaires dans les prochains jours…
Meneurs : Eric Bledsoe, Matthew Dellavedova
Arrières : Malcolm Brogdon, Donte DiVincenzo, Pat Connaughton, Sterling Brown
Ailiers : Khris Middleton, Tony Snell
Ailiers forts : Giannis Antetokounmpo, Ersan Ilyasova, D.J. Wilson
Pivots : Brook Lopez, John Henson, Thon Maker, Tyler Zeller
5ème de la Conférence Est
Milwaukee fait partie de ces équipes avec Indiana et Washington qui ont tout pour être LA bonne surprise de la saison. Avec enfin un head coach d’envergure, les Bucks ont un MVP en puissance (Antetokounmpo), trois armes offensives de haut niveau (Middleton, Bledsoe et Lopez) et un banc plus cohérent. Reste à trouver la bonne formule en défense et parvenir à garder tout le monde en forme pour rêver d’enfin briller en Playoffs.